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Le système sanitaire haïtien en détresse !

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En pleine crise du coronavirus exacerbée par le banditisme et l’indifférence de l’État, plus d’un s’interroge sur son propre avenir qui parait de jour en plus incertain. Plusieurs centres hospitaliers pris dans l’étau de l’insécurité peinent à fonctionner. D’autres qui sont pourtant des références en matière de prise en charge des infectés du coronavirus menacent de fermer leurs portes faute de carburant. À cela s’ajoute la décision controversée du ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) d’autoriser le secteur privé à importer des vaccins anti-covid-19 dans le pays.

Un mois déjà depuis que les hommes armés ont pris en otage la troisième circonscription de Port-au-Prince, isolant du coup le grand sud du reste du pays. Les affrontements entre gangs armés au niveau de ce bloc ont de lourdes conséquences à tous les points de vue, dont la fragilisation de notre système de santé déjà moribond.

Ça fait également plusieurs semaines depuis que le gang du G9 sème la terreur au niveau du bas de Delmas paralysant, entre autres, le fonctionnement du centre de prise en charge des patients atteints de la pandémie.

Les civils armés contrôlent tout dorénavant. Ils occupent de plus en plus de territoires et en chassent les habitants. Comme le secteur des affaires, la chaîne sanitaire haïtienne est touchée de plein fouet par cette situation.

La semaine écoulée, les centres de traitement des patients atteints de la Covid19, Saint Damien et Saint Luc, avaient annoncé une impossibilité de continuer à desservir les malades convenablement faute de carburant. Malgré le rôle joué par ces institutions dans la lutte contre la Covid-19 aucune disposition particulière n’a été prise pour les approvisionner. Si, malgré le pourrissement de la situation sécuritaire, ils essaient de tenir le coup sans carburant, ils n’en peuvent plus. Une alerte vraisemblablement qui n’inquiète personne.

MSF quitte Martissant provisoirement

Au début de la semaine, le centre d’urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la suspension de ses services temporairement à Martissant suite à une attaque armée  dont l’organisation a été victime le week-end précédent. Ce centre qui prend en charge des patients victimes de traumatismes graves est extrêmement sollicité dans un pays où l’offre en termes de soins de santé est limitée. MSF toutefois demande à l’État de sécuriser le bâtiment.  » À notre retour, nous espérons trouver notre local intact », précise la cheffe de mission de cette structure.

Possible délocalisation du centre d’urgence anti-Covid-19 de Delmas 2 

Impossible de rétablir la sécurité au bas de Delmas et à Cité Soleil. Le MSPP prévoit de déplacer la fenêtre de prise en charge de la Covid-19 de Delmas deux. Ce centre très important, après l’hôpital universitaire de Mirebalais, dans la prise en charge des infectés, peinait à recevoir les intrants nécessaires. La suprématie établie à ce niveau par le gang G9 empêche les malades d’avoir accès au centre et aux parents de rendre visite aux leurs.

Le MSPP fuit sa responsabilité

Pour comble d’insatisfaction, le ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) autorise le secteur privé des affaires à importer et distribuer des vaccins anti-covid-19 sur tout le territoire national. Une décision qui   jette le doute sur le sens des responsabilités de ceux qui gouvernent le pays. Une décision sévèrement critiquée dans l’opinion publique.

Mario Sylvain

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