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Le vrai problème de la Police Nationale d’Haïti est une absence de leadership, dixit Pierre Espérance

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Alors que le haut commandement de la PNH et certains représentants de l’exécutif qualifient systématiquement le groupe fantôme 509 d’organisation criminelle, le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) critique plutôt la manière dont l’institution policière est gérée par son haut état-major. Selon Pierre Espérance, ce qui est en passe de se produire est purement et simplement un problème de leadership.

Il faut souligner que le défenseur des droits humains n’approuve pas les actions du groupe fantôme 509. Car, selon lui, occuper le macadam avec tant de violence est inacceptable et antidémocratique. Cependant, il attribue au directeur General a.i de la Police, Léon Charles, toute la responsabilité de ce que fait ce groupe armé dont les membres, soutient-il, sont disséminés dans toutes les unités de la PNH et ont leur mode opératoire.  « Ce n’est pas normal qu’ils s’empennent à la police. Cependant, il faut aussi faire remarquer qu’ils sont des victimes de la gestion du pouvoir. Leurs revendications sont pourtant justes » , balance le militant des droits de l’homme.

Selon Pierre Espérance, cette situation malheureuse qu’est en train de vivre l’institution policière est le corolaire d’un problème criant de leadership. Les responsables, au lieu de chercher les bonnes solutions, se versent plutôt dans des représailles pour essayer de pallier le problème de l’institution, dit-il. M. Esperance continue en soulignant que la base de toutes ces dérives est à rechercher dans la frustration engendrée au sein même du corps.

« De 2007 à nos jours, aucun investissement sérieux n’a été réalisé au profit de la PNH. Aucune mesure n’a été prise non plus pour améliorer les conditions de travail et de vie des policiers. Au contraire, les gangs sont renforcés. Le haut commandement, dommage, dirige plutôt avec des gangs », condamne M. Esperance, arguant que depuis l’accession de Léon Charles à la tête de l’institution, il n’a jamais fait de la technique. Il se contente seulement de politiser la police et de mettre, du coup, les policiers dans des conditions difficiles.

C’est le pouvoir en place qui a mis en morceau la PNH, fait savoir M. Esperance qui juge inadmissible qu’un corps armé reçoive de tels traitements. C’était aussi l’occasion pour le militant de repasser sur les événements du 25 février et du 12 mars derniers survenus respectivement à la prison civile de la croix-des-bouquets et au village de Dieu. Pierre Esperance déplore pour le premier cas qu’aucun rapport de la DCPJ ou de l’IGPNH n’a été produit, encore moins, pour le second cas, d’isolement ou de sanctions administratives pour cet acte mortel planifié depuis l’intérieur de la prison.

Plus loin, il s’en est aussi pris au DGPNH qui, selon lui, aurait négocié un blindé et laissé entre les mains des bandits les corps des policiers tués lors de l’opération du 12 mars. Il critique aussi vigoureusement, ce qu’il appelle une sorte de diversion pour détourner l’attention. Selon le directeur exécutif du RNDDH, seul Carl Henry Boucher est pris pour cible alors que les quatre autres cadres impliqués dans le fiasco du 12 mars continuent de circuler à l’air libre. En l’occurrence, l’ex DDO transféré sans être entendu par l’inspection générale et les deux responsables du drone envoyés à Saint Domingue et aux USA.

M. Esperance conclut pour demander le rapport de l’IGPNH concernant les policiers syndiqués poursuivis. « La police ne fonctionne pas ainsi. Juste à la suite d’un CSPN, vous décidez de poursuivre des policiers. La police n’est pas ainsi dirigée », conseille-t-il au DG.

Claire S. Désiré

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