Léogâne, urgences post-inondations du 3 juin 2023: 4e semaine sans bilan définitif des dégâts enregistrés
3 min readLa gestion des risques et désastres en Haïti relève de l’amateurisme et utilise des méthodes archaïques.
En matière de protection civile et de sécurité environnementale, l’État haïtien a beaucoup d’efforts à faire.
Haïti est un pays extrêmement vulnérable aux aléas climatiques. L’État a pour devoir de mettre en place un vrai système de protection civile opérationnel avec des ressources financières, techniques, logistiques et stratégiques.
Un système de protection civile n’est pas un service de pompiers qui agit tout simplement après les désastres.
Un système de protection civile fonctionnel et opérationnel est un système qui a toujours un plan de contingence annuel avec tous les éléments nécessaires pour intervenir rapidement et efficacement en cas de catastrophes en tout temps et en tout lieu.
Pendant les catastrophes, un système de protection civile fonctionnel doit avoir des équipements essentiels pour suivre l’évolution des évènements en temps réel au moyen de drones, d’hélicoptères, de bateaux, de services ambulanciers, de radars, de systèmes de surveillance numérique, etc.
Revenons sur les urgences post-inondations majeures du samedi 3 juin 2023 qui ont ravagé totalement la plaine de Léogâne.
Tout d’abord, il faut dire clairement que les premières informations de la Protection civile ne reflétaient pas l’ampleur de la catastrophe. Cela pouvait se comprendre, parce que la Protection civile de Léogâne comme le reste du pays n’a pas les moyens techniques et logistiques pour faire une bonne évaluation face à un tel niveau de catastrophe. Mais, par contre, quatre (4) semaines après, on devrait corriger ce qui peut l’être. C’est inadmissible, quatre (4) semaines après les inondations du 3 juin 2023, on n’a pas encore le bilan définitif des dégâts.
Peut-être, les responsables ne savent-ils pas l’importance des données dans la planification des phases de relèvement et de développement durable de la Commune de Léogâne après ces inondations.
Les responsables de la Protection civile s’occupaient de préférence avec les autorités du pouvoir central des activités de distribution des aides humanitaires. Or, celles-ci ne sont pas dans les attributions de la Protection civile.
En matière de réponse humanitaire, la Protection civile est le bras technique du Gouvernement central et des autorités locales en matière de production des informations et des statistiques sur les dégâts et la situation géo-spatiale sur l’évolution et la coordination des activités humanitaires.
Mais, à Léogâne, c’était totalement le contraire.
Quatre (4) semaines après, on n’a pas encore un bilan définitif sur les inondations du 3 juin 2023. Alors que la Mairie de Léogâne s’apprête à mettre fin à la phase d’urgence pour passer à la phase de relèvement.
Comment peut-on faire la transition de la phase d’urgence à la phase de relèvement sans un bilan définitif?
En tout cas, quatre (4) semaines après les inondations du samedi 3 juin 2023, c’est catastrophique de ne pas avoir un bilan définitif, parce qu’elles ont provoqué des pertes considérables en vies humaines, en têtes de bétail, en destructions de jardins, d’écoles, d’institutions sanitaires, d’entreprises, d’industries (Guildiveries) et de logements à Léogâne.
En Haïti tout est possible et on joue avec tout, même avec la vie de la population.
Ulysse Jean Chenet
PDG Medic Haïti
(509) 4183 9811 /4458 0309