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Les actes de piraterie et de kidnapping en mer à l’encontre de marins-pêcheurs et de passagers tendent à devenir monnaie courante

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La libre circulation des personnes et des biens en Haïti est devenue plus risquée aujourd’hui. Des actes de piraterie et de kidnapping sont à présent orchestrés par des individus armés à l’encontre des marins-pêcheurs et des passagers ces trois derniers mois. Dans un avis,  la Direction du Service Maritime et de Navigation (SEMANAH) dit dénoncer la méchanceté des pirates de mer tout en protestant contre la recrudescence de la violence dans le secteur maritime.

Les cas d’enlèvements et d’attaques armées par voie maritime sont devenus beaucoup plus fréquents ces jours-ci. « Le 18 avril 2023, le navire  « LA SOUCIENNE » sous le commandement du Capitaine Sam Bazille, transportant 5 marins et un nombre indéterminé de passagers, a été détourné par des pirates entre Whaf Jérémie et Arcahaie ; le 21 mai 2023, le navire « Pa PRESE DI SA », piloté par le capitaine Lubin Kervens, a été attaqué et pris en otage lors de son trajet entre Arcahaie et Wharf Jérémie, avec des passagers et des marchandises à bord », a indiqué la Direction Générale du Service Maritime et Navigation d’Haïti dans un avis datant du 21 juin 2023.

D’après le SEMANAH, le 23 juin 2023, le navire « LA VIE DES ENFANTS », a été piraté et dirigé par les pirates vers la Minoterie d’Haïti. Le Capitaine Bareno Louis, père de 9 enfants, a été tué et le navire a été pillé. Les 4 membres d’équipage et les 25 passagers sont toujours séquestrés, poursuit le SEMANAH précisant de plus que le navire « GRAS A DYE », transportant 3 marins, 6 passagers et le capitaine Ricardo Vilsaint, a été attaqué par des pirates le 23 juin 2023 lors de son trajet entre Mariani et Arcahaie ».

Face aux actes de piraterie et de kidnapping  perpétrés par des individus armés non identifiés à l’encontre des  marins-pêcheurs et des pêcheurs, le SEMANAH se dit profondément préoccupé. « Ces attaques répétées ont entraîné des pertes matérielles et humaines, des violences physiques, des abus et des traumatismes infligés aux victimes innocentes, notamment aux passagers et petits commerçants », a fait savoir le SEMANAH.

Tout en protestant fermement contre l’augmentation de la violence dans le secteur maritime et en dénonçant par ailleurs la méchanceté des pirates de mer, le SEMANAH demande à la Police Nationale d’Haïti, en collaboration avec la Garde Côtière d’Haïti (GCH), de renforcer les patrouilles maritimes afin de contrer les actes de piraterie sur la côte.

Quand la POHDH critique le SEMANAH

Dans un communiqué rendu public le 28 juin 2023, la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH) dénonce le SEMANAH qui n’a rien fait pour régulariser le transport maritime, mais profite de la situation d’insécurité pour rançonner les propriétaires de bateaux.

« Peu importe la condition, dès que les propriétaires des bateaux paient un agent du SEMANAH, ils reçoivent une autorisation. Et c’est une pratique de corruption qui doit s’arrêter car elle met en danger la vie des gens dans les eaux territoriales d’Haïti », critique l’organisme de défense des droits humains en dénonçant par ailleurs les autorités de l’État qui font preuve d’indifférence face aux cris de détresse d’une population qui, elle, fuit constamment pour échapper à la violence des bandes armées.

Le kidnapping en chute libre dans certaines zones, mais en augmentation dans d’autres

Depuis le 24 avril 2023, période coïncidant avec le lancement du mouvement populaire « Bwa kale », les actes de kidnapping semblent être en chute libre dans certaines zones de la région métropolitaine comme Delmas, Port-au-Prince où l’on observe une petite accalmie. Cependant, pour la commune de Tabarre et de Croix-des-Bouquets, les habitants sont exposés aux actes de fusillade et de kidnapping.

L’ancien Président du Conseil Electoral Provisoire (CEP), Pierre-Louis Opont, a été kidnappé le 20 juin  dans l’après-midi alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui à Tabarre.  Jusqu’à la rédaction de cet article, aucune information n’a été communiquée sur sa libération.

Soulignons que, quelques jours avant soit le 13 juin, la journaliste Marie Lucie Bonhomme Opont, femme de M. Opont a été elle aussi enlevée,  puis relâchée le jour même.  Ces actes n’ont pas laissé sans réactions certaines instances.  C’est le cas des Reporters Sans Frontières (RSF) qui a dénoncé la  disparition de M. Opont tout en demandant au Gouvernement en place d’agir.  

« RSF demande au gouvernement haïtien de redoubler d’efforts pour obtenir la rapide libération de Pierre-Louis Opont et de prendre des mesures urgentes pour protéger les journalistes haïtiens de la violence des gangs, de mettre un terme au climat de terreur dans lequel ils sont plongés aujourd’hui et de créer les conditions de sécurité nécessaires à l’exercice du journalisme dans le pays », peut-on lire.

Jackson junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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