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Les droits humains en Haïti bafoués par la crise sociopolitique

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The humanitarian community is worried on October 28, 2019 about the survival of the most vulnerable Haitians while the security situation prevents the free movement in the country, plunged for two months into the political impasse with repeated protests against the president. (c) Valerie Baeriswyl

L’année 2021 a été une véritable déception  pour les Haïtiens en raison du fait qu’elle a été caractérisée par toute une série de mauvaises nouvelles. Sur le plan des droits humains, c’est une année à oublier. La crise sociopolitique  et économique que connaît le pays entrave largement le respect des droits humains.

Nous sommes de plus en plus un État qui a failli à sa mission de garantir les droits fondamentaux à sa population. En effet, plusieurs facteurs peuvent expliquer  cet échec: la gangstérisation du pays et les attaques en série contre la population.

Depuis quelque temps, nous assistons au pullulement des gangs dansdifférents quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, mais également dans certaines villes de province. Depuis le premier juin 2021, la guerre des gangs a pris une autre tournure à Martissant. Des scènes d’horreur en permanence, la population civile est constamment terrorisée.

Dans ce quartier,  près de deux mille personnes ont fui leurs maisons pour se réfugier au centre sportif de Carrefour. Leurs demeures sont devenues des cachettes pour les bandits. Ces réfugiés qui vivent dans une situation extrêmement précaires souhaitent avoir un endroit pour se loger, un droit qui ne cesse de leur être refusé par l’inertie des autorités.

Outre cela, des exactions sont commises par des gangsters partout dans le pays. De ce fait, la dégradation de la situation sécuritaire du pays constitue une violation des droits des citoyens, qui se retrouvent dans l’impossibilité de circuler librement sur le territoire.

La détérioration  de l’appareil judiciaire       

Les nombreuses défaillances du système judiciaire rendent  encore plus difficile le respect des droits humains en Haïti. Au pénitencier national, les conditions de détention sont infrahumaines. Les détenus sont privés de soins faute de médicaments et de matériels à la clinique du plus grand centre carcéral du pays.

Les détenus qui ont droit seulement à un seul repas par jour encourent beaucoup de risques. De plus, l’impunité continue de s’étendre du fait que des dossiers de justice importants sont au point mort. Durant cette année, rien n’a filtré du dossier de l’enquête sur les assassinats de Rospide Petion, Vladjimir Legagneur, Monferrier Dorval ou plus récemment de Marie Antoinette Duclair et de Diego Charles pour ne citer que ces cas. Des magistrats sont objet de menaces, certains sont obligés de quitter le pays. Le Palais de justice éprouve maintes difficultés pour fonctionner au Bicentenaire, devenu le fief des bandits.

Les spirales de violences associées à l’incapacité de l’État de combattre l’impunité engendre un environnement délétère pour le respect des droits humains.

La crise migratoire

En 2021, une vague de déportation a été enclenchée dans plusieurs pays contre les Haïtiens. Que ce soit  en République Dominicaine, aux États -Unis ou le aux Bahamas, les vagues de déportation n’ont pas cessé.

Difficile d’oublier les mauvais traitements infligés aux réfugiés de Del Rio, il n’y a pas longtemps, qui ont fait couler beaucoup d’encre. A la suite de  ces exactions, 11 demandeurs d’asile haïtiens, Justice Action Center et Innovation Law Lab ont intenté, le 22 décembre, une action en justice contre l’administration Biden.

En outre, des femmes haïtiennes ont subit des violences sexuelles. En République Dominicaine, l’expulsion des femmes haïtiennes enceintes a soulevé une indignation générale, au point que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme a demandé aux autorités dominicaines de surseoir  à cette décision. Des actes qui constituent des  cas flagrant de violations des droits humains.

Considérant toutes ces déconvenues, parler de respect des droits humains en Haïti équivaut à donner des coups d’épée dans l’eau. Espérons que des dispositions seront prises pour permettre de redresser la barre et éviter la déchéance totale en 2022.

Mario Sylvain

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