Les enfants de rue appelés « Kokorat / Grapyay »: entre cette étiquette et le vécu
3 min readLa situation des enfants dans les pays sous-développés, notamment Haïti, est marquée par des violations aussi flagrantes que croissantes, au point d’être utilisés comme boucliers humains. Ces enfants sont ainsi devenus les premières victimes dans les zones de conflit, ce qui a eu un impact négatif sur leur situation, se trouvant désormais contraints à laisser leur demeure pour s’installer dans les rues.
L’expression « enfant de rue » nous renvoie directement à une
personne mineure, un enfant qui vit dans la rue. Partant de ce phénomène, il
n’est pas spécifique à Haïti; d’ailleurs, l’UNICEF recense plusieurs dizaines
de millions dans le monde.
Selon Kofi A. Annan, l’ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations
Unies (ONU), « Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel
tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et
de grandir en bonne santé, dans la paix et dans la dignité. »
Pourtant, des enfants en Haïti, devenus les premières victimes dans les zones
de conflit. Cette situation a un impact
négatif sur leur avenir. Beaucoup d’entre eux, après avoir subis de la
maltraitance de la part de leurs parents ou des proches sont obligés à s’installer dans les rues.
L’étiquetage des enfants de rue
« Grapyay et kokorat », ce sont les noms donnés aux enfants qui côtoient les
rues. La famine et l’insécurité alimentaire ont assombri leur situation
quotidiennement et les obligent à chercher de quoi à manger pour apaiser leur faim.
Certains restent habiter dans les rues, d’autres en profitent, après avoir
explorés les rues, de gagner leur maison au crépuscule de la nuit.
Les causes qui expliquent ce phénomène d’enfants de rues sont diverses. D’une
part, dans le cas d’abandon, d’autre part, le décès des parents. Après cet
abandon ou ces décès, ces enfants habitant chez une autre personne, une fois
subi des actes de maltraitance abandonnent la demeure où ils résidaient aussi
pour s’installer dans les rues. Les grandes villes du pays, notamment
Port-au-Prince, Cap-Haïtien et Gonaïves à un degré moindre sont les plus
affecté par ce phénomène.
Comment vivre ces enfants?
Malgré une reprise des activités scolaires après le « pays lock », on a
remarqué plusieurs enfants dans les rues, à la recherche de leur pain
quotidien. Le lavage des voitures, la mendicité et bien d’autres petits boulots
sont leurs principales préoccupations. De là étant, ça attire le staff de la rédaction
de Le Quotidien News. Profitant de cette occasion, l’un de nos reporters a
rencontré ces enfants qui ne dépassant
pas la barre de quinze ans d’âge. On a interviewé trois (3) d’entre eux. Il s’agit de Joseph, Jean, Pierre.
Joseph âgé seulement de 10 ans, est orphelin. Il habitait chez l’une de ses tantes, à cause de la maltraitance, il a laissé sa maison. Il se lève à l’aube du jour, pas pour aller à l’école mais pour aller pratiquer la mendicité.
Pour Jean qui est orphelin de père, l’ainé d’une famille de trois (3) enfants, c’est presque la même situation. La rue est la seule source de financement de ce dernier. Une fois rentrée au coucher du soleil, il verse la somme enregistré pendant la journée à sa mère de sorte que sa mère ait la possibilité de préparer de la nourriture pour la maison.
Pierre qui ne connait même pas sa famille, voulant être libre, dit avoir laissé un orphelinat pour gagner les rues.
Il importe de souligner que selon les prescrits de l’article 28 des droits fondamentaux de
l’enfant portant sur l’éducation, tout enfant a le droit d’aller à l’école et
d’avoir accès à des connaissances qui l’aideront à préparer sa vie d’adulte.
Pourtant, ces enfants de rues rencontrés par la rédaction de Le Quotidien News
créent leur monde malgré leur envie de fréquenter des institutions scolaires.
N’est-ce pas une violation flagrante de leur droit en tant que humain. Nombreux
de leurs habitudes caractérisent leurs comportements qu’ils finissent par accepter.