L’UE prend ses distances par rapport à l »organisation du référendum constitutionnel
2 min readContre vents et marrées, l’exécutif met le cap sur la tenue du référendum constitutionnel prévu pour le 27 juin prochain. À moins de deux mois du Jour J, l’Union Européenne (UE) en prend ses distances. En effet, elle ne va ni financer le processus ni envoyer d’observateurs sur le terrain.
La communauté internationale se montre de plus en plus inquiète par rapport à l’organisation du référendum constitutionnel très contesté en Haïti. Le BINUH, des Congressman, entre autres y ont exprimé leur préoccupation en évoquant plusieurs arguments dont le manque de transparence, le caractère non inclusif du processus, etc. L’exécutif qui n’entend que lui-même, fonce la tête baissée. Quoi qu’on dise, le rendez-vous est fixé au 27 juin prochain.
Cette semaine, c’est l’UE qui a défrayé la chronique en se démarquant du processus. Dans une intervention publique, le 6 mai 2021, l’ambassadrice de l’UE accréditée en Haïti, Sylvie Tabesse, a déclaré que pour ce référendum, il n’y aura pas financement de la part de son organisme ni de mobilisation d’observateurs sur le terrain.
« Les conditions pour un appui financier et technique à l’organisation de l’élection ne sont absolument pas remplies à ce stade donc nous avons refusé de contribuer à ce processus en l’état », a-t-elle déclaré. « considérant que le processus ne donne pas toutes garanties de transparence et de démocratie que l’on serait en droit d’attendre donc, dans ce cas, non si le gouvernement haïtien nous le demandait, nous n’envisageons pas de répondre positivement pour une mission d’observation », a ajouté Mme Tabesse.
Parallèlement, le ministre délégué aux affaires électorales et chargé des relations avec les partis politiques, Mathias Pierre, n’a aucun doute quant à l’aboutissement du processus. D’ailleurs, il a annoncé l’arrivée d’une première cargaison de matériels non sensibles sous peu. Il a aussi informé que les centres de vote (85 % d’entre eux) sont prêts. Ils ont été minutieusement évalués, avait-il dit. C’est cette même détermination remarquée du côté du Premier Minitre Claude Joseph qui a présenté le projet comme un acte de souveraineté. Le président, quant à lui, est en mode adelante laissant croire que la population a rendez-vous avec l’histoire, le 27 juin prochain.
Toutefois, il faut rappeler que les membres du CEP ont été chahutés un peu partout dans le grand nord, cette semaine notamment à Jean Rabel.
Olry Dubois