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L’Université Publique de la Grand’Anse, une institution durement frappée par la crise haïtienne

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Créée en avril 2014 comme une Université Publique Régionale (UPR), l’Université Publique de la Grand’Anse (UPGA) fait face depuis quelques jours à une série de contestations d’étudiants qui n’arrivent pas à décrocher leur diplôme. Conscient de ce problème, le Dr Jean Rony Medy, Recteur de l’Université, explique à la rédaction du journal la situation de l’UPGA tout en soulignant, entre autres, que « depuis février 2021, l’Université n’a reçu aucune subvention de l’État pour son fonctionnement ».

La crise multidimensionnelle qui frappe le pays n’épargne aucun secteur. Les institutions éducatives font partie des plus touchées par le phénomène. C’est ainsi qu’aujourd’hui, l’Université Publique de la Grand’Anse (UPGA), institution sous la tutelle du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) et membre de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), avance pas à pas vers une situation de crise.

À la base de ces contestations, des étudiants qui n’arrivent pas à décrocher un diplôme après avoir enchaîné le nombre d’années prévues pour les études. Pour le Recteur de l’Université, cette situation est préoccupante, et les raisons ont à voir en grande partie avec les difficultés auxquelles est confronté le pays et qui influencent sur la vie universitaire. « Nous sommes conscients du fait qu’il y a un problème avec des étudiants qui n’arrivent pas à boucler leurs études afin de quitter l’Université », dit-il.

Par ailleurs, il souligne le fait que certains étudiants ont des dettes académiques, c’est-à-dire des cours non réussis, ce qui les empêchent de décrocher un diplôme. « Le problème n’est pas que l’Université ne permet pas aux étudiants de décrocher un diplôme, d’ailleurs, plusieurs étudiants de la Faculté d’économie et de gestion travaillent sur leur projet de sortie, en ayant bouclé avec succès tout leur cursus ». Cependant, il reconnaît que l’Université ne fonctionne pas à plein régime en raison du manque de moyens humains et matériels, ce qui empêche les étudiants d’effectuer correctement leur parcours. 

Ces professeurs venus d’ailleurs

Le département ne fournit pas assez de professeurs résidents capable de former les 1100 étudiants de l’Université Publique de la Grand’Anse.  « Près de 80% de nos enseignants nous viennent de Port-au-Prince », souligne le Recteur Medy. « Depuis plus de trois ans, nous sommes confrontés à des situations de crise les unes après les autres. Après les épisodes de « peyi lòk », ce fut le tour de la crise du coronavirus pendant laquelle l’administration publique officiellement fermé les écoles et universités, et ensuite ce fut le blocage au niveau de Martissant qui dure jusqu’à aujourd’hui. Face à cela, nous n’avons pas les moyens matériels et techniques pour rendre possible les cours à distance dans le département, ni les moyens financiers pour faire venir les professeurs par voie aérienne. Il nous est donc difficile dans ce contexte de respecter un calendrier pour les cours. Le problème est réel, nous le savons, et tous nos étudiants le savent également », explique-t-il.

« Pour nos professeurs qui viennent de Port-au-Prince, nous leur devons le transport et l’hébergement, nous n’avons pas la chance de bénéficier d’un réseau d’électricité, ni non plus d’un système d’énergie photovoltaïque, nous devons utiliser les énergies fossiles, le pétrole. Nous fonctionnons avec un budget qui avoisine les 350 000 gourdes par semaine. Et depuis février 2021, l’Université n’a reçu aucune subvention de l’État pour son fonctionnement. L’université fonctionne aujourd’hui à crédit. La compagnie d’autobus qui transporte nos étudiants a été payée en juin 2021, tous les matériels nécessaires pour faire fonctionner l’université sont achetés à crédit. Avec une situation pareille, il nous est impossible de fournir certains services», a-t-il précisé au journal Le Quotidien News.

Pour lui, le mouvement des étudiants se trompe de cible en réclamant le départ de personnels qui n’ont rien à voir avec le manque de moyens, qui empêche à l’Université de fournir un service de qualité. Selon le Recteur, c’est l’État haïtien qui doit permettre à l’Université de fonctionner à plein régime en lui procurant les moyens nécessaires.

Depuis huit ans, l’UPGA fournit des professionnels qualifiés au Sud-Ouest du pays avec ses deux Facultés, celle d’Économie et de Gestion qui offre un cursus en management des affaires et en gouvernance publique, et celle d’Éducation qui forme des administrateurs scolaires et des enseignants en sciences de la terre, de la vie et de l’environnement, en sciences physiques et en chimie. Pour le Recteur qui voit l’Université obligée de faire face à ses premières contestations, le dialogue avec les étudiants pourrait résoudre le problème. Il dit leur avoir récemment proposé une rencontre avec des médiateurs pour trouver une solution.

Clovesky André-Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

1 thought on “L’Université Publique de la Grand’Anse, une institution durement frappée par la crise haïtienne

  1. Hein!!! Hmmm. Vous sortez du silence 🙏. Tout s’ explique ici mais les étudiants n’ ont pas tort .. ils souffrent et se trouvent dans un dilemme. En voulant le départ de certains personnels peut être c’ est une façon de pouvoir leur mettre en garde de leurs négligences ou peut être bien d’ autres choses comme l’ insouciance, le manque d’ intérêt vis à vis d’ eux ( les étudiants, étudiantes).

    Si le Pays n’ est pas dirigé pourquoi devrait se soucier de ses étudiants …..ouf….
    Il est que le Mnistre de L ‘ éducation et le 1 et Ministre , s’ il y en a bien sûr ; de bien vouloir déplacer ou retirer les « UPR » sous la tutelle de (MENFP) . Comme nous avons un État , (si il existe quelques part ici dans ce lieu) ivre et sans pensée ect… Qui décide de nous placer sous cette tutelle et nous appeler  » UPR » au lieu d’ investir dans des campus en faisant appliquer une sorte de déconcentration de L’ UEH comme Université d’ État d’Haïti. Comme par exemple UEH campus Grand’ Anse. Donnez aux UPR les moyens et les équipements nécessaires pour pouvoir assurer l’ éducation de nos jeunes qui cherchent désespérément le savoir . Car ils sont meurtris par le stress , l’ armertune, le chagrin , la violence , l’alcool , le regret , la misère , la famine , la menace ect…. Chance et Grâce pour la jeunesse Grand ‘ Anselaise. .

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