Mauvais accès aux soins ou accès aux mauvais soins
2 min readL’accès aux soins de santé est une question sociale, économique et politique, et par dessus tout, un droit humain fondamental.
La pauvreté, les inégalités, la violence et l’injustice sont sources de mauvais état de santé en Haïti.
L’objectif universel de la « Santé pour tous » énoncé par l’organisation Mondiale de la Santé et ses états membres dans la déclaration d’ALMA-ATA en 1978 n’a pas encore été atteint.
Plusieurs centaines de personnes meurent chaque année, soit par des maladies infectieuses, soit par des AVP, Soit par des maladies cardio-vasculaires. Environ 70 % de cette population n’ont pas accès aux soins essentiels. Le personnel médical est largement insuffisant. Selon le dernier recensement de professionnels sanitaires en Haïti (EPSS2), on compte 3354 médecins évoluant sur tout le territoire national pour desservir environ 12millions d’habitants.
La réalité est très noire. Malgré des discours larmoyants ou véhément sur l’accès aux soins, et ceci surtout en ce qui concerne les populations vulnérables, il est frappant de constater que peu d’études ont quantifié de manière rigoureuse l’accès aux soins. Malgré tout, les hommes politiques continuent à répéter la même rengaine depuis toujours : pour développer le pays, il faut investir davantage dans la santé et l’éducation. Or c’est surtout dans ces deux secteurs que les bilans sont globalement mitigés. L’école est devenue une fabrique d’analphabètes tandis que l’hôpital produit des malades. L’objectif est bel et bien clair : la santé pour tous. Mais en Haïti, semblerait-il que la maladie pour chacun semble être priorisée.
Tous les efforts doivent maintenant être centrés sur des stratégies qui améliorent la prise en charge(Diagnostic et traitement) plutôt que sur une approche exclusivement centrée sur l’administration de traitements présomptifs.
Comme on peut constater, la qualité des soins est détériorée. Il est temps de développer de nouvelles stratégies qui ne mettent plus forcément tout l’accent sur la connaissance du soignant mais qui utilisent les nouvelles technologies, notamment les tests diagnostiques rapides. De telles approches représenteraient une révolution dans la prise en charges des malades. Les patients seraient soignés avec les bons médicaments pour la bonne maladie et la santé générale s’en verrait améliorée.
Reconnaître l’accès aux soins de santé pour tous comme étant un droit fondamental de l’être humain et un élément essentiel pour le contrôle des maladies liées à la pauvreté est crucial. Une prise de conscience de l’importance de la qualité des soins est tout aussi nécessaire pour atteindre les objectifs de développement du millénaire en matière de Santé.
DIEUFORT Danove Jose Karly, représentant des étudiants de la FMP/EBMO au conseil de l’UEH.
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