mar. Avr 23rd, 2024

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Me Rosy Auguste Ducéna, une fervente défenseure des droits humains en Haïti

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Me Rosy Auguste Ducéna, militante aguerrie,  consacre sa vie à lutter pour défendre la  cause des oubliés du pays. Responsable du programme du Réseau National de Défense des Droits Humains, Me Ducéna a plus d’une vingtaine d’années d’expérience sur le terrain, et elle ne compte pas s’arrêter là. Car, pour elle, son engagement est avant tout un sacerdoce.

Rosy Auguste Ducéna, avocate et militante de la défense des droits humains, est une figure qui, ces dernières années, est de plus en plus médiatisée en Haïti à cause, notamment, de sa longévité dans ce secteur où les risques ne sont pas des moindres. Elle a su qu’elle voulait orienter sa carrière d’avocate dans la défense des droits humains, après avoir visité la prison civile de Port-au-Prince. Les conditions inhumaines dans lesquelles étaient incarcérés les prisonniers, si l’on en croit ses propos, ne l’ont pas laissée indifférente. Dès lors, elle a consacré sa carrière à lutter en faveur des oubliés, marginalisés et des victimes de l’inconséquence de l’État.

Elle était encore à la Faculté de Droit et des Sciences économiques de l’UEH quand elle a intégré le RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains) en 2002 dans un climat où l’insécurité battait son plein sous la présidence de Jean Bertrand Aristide. À en croire ses révélations, sa famille ne l’entendait pas de cette oreille et souhaitait qu’elle s’oriente vers un champ moins miné. « Je disais à mes proches que personne ne me connaissait vraiment à l’époque, que certes le contexte était difficile, mais que je serais la dernière personne à qui on s’attaquerait ; d’autres étaient bien plus exposés que moi », a fait savoir l’avocate dans une interview avec Le Nouvelliste.

L’expérience de la prison a permis à Rosy Auguste Ducéna, passionnée de Droit, de mieux saisir l’étendue du secteur dans lequel elle avait choisi d’évoluer. Elle a visité toutes les prisons, tous les commissariats et sous-commissariats du pays. « Je vis tous les jours les problèmes de violation des droits de l’Homme de ce pays », affirme Me Ducéna, ancienne élève du Collège Roger Anglade. Forte de ses expériences, elle se donne corps et âme afin de contraindre les autorités à changer les conditions de vie des détenus.

À ses débuts, Mme Ducéna a pu compter sur le mentorat de certaines personnes comme Marie Yolène Gilles. Petit à petit, elle a pris son envol et a imposé son leadership au sein de l’organisation des droits humains, en dénonçant les exactions, les actes de corruption et autres violations des droits humains. « À présent, je me rends compte que se taire n’est pas une solution, explique-t-elle. Même ceux qui restent tranquilles, qui ne dénoncent rien sont victimes. Donc, au final, personne n’est en sécurité ici, moi incluse », avance-t-elle.

Malgré l’angoisse que procure ce métier, Me Ducéna est consciente que son travail est important pour une catégorie de gens vulnérables. Elle est on ne peut plus déterminée à faire valoir leurs droits, notamment à travers le RNDDH. Elle reconnaît toutefois que les lots de frustrations qu’elle traîne quotidiennement sont assez pesants sur ses épaules. Mais, elle reste animée de courage et de la volonté de contribuer à l’amélioration de la situation des droits humains en Haïti.

Depuis 2011, Rosy Auguste Ducéna se consacre uniquement à son travail de défenseure des droits humains. « Quand tu vois ce travail comme un sacerdoce, tu n’abandonnes pas facilement. Tu sais que c’est justement quand tout va mal que l’on a besoin de toi là où tu es », explique la juriste, passionnée de lecture.

Mère de famille, Me Ducéna affirme qu’elle peut compter sur son époux qui est aussi membre de la basoche. Ce soutien familial, précieux à ses yeux, lui permet de maintenir un certain équilibre entre son travail et sa famille. Militante aguerrie et fort déterminée, Rosy Auguste Ducéna n’entend pas déposer les armes dans cette lutte pour le respect des droits humains en Haïti et ce, malgré les risques du métier.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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