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Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti : Les opinions divergent au sein de la classe politique !

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The humanitarian community is worried on October 28, 2019 about the survival of the most vulnerable Haitians while the security situation prevents the free movement in the country, plunged for two months into the political impasse with repeated protests against the president. (c) Valerie Baeriswyl

L’attente touche à sa fin après plusieurs mois de questionnement, d’atermoiement et d’hésitation à l’ONU. Le Conseil des Nations Unies a donné son feu vert, lundi 3 octobre 2023, pour le déploiement d’une force multinationale en appui à la Police Nationale d’Haïti (PNH). Si pour certains politiques, le déploiement de cette force ne va pas résoudre le problème de « gangstérisation », pour d’autres, cela va suppléer aux forces de sécurité nationale en vue de contrecarrer la violence des individus armés en Haïti.

La Résolution 2699 de l’ONU autorisant le déploiement d’une force armée spécialisée en Haïti peine à faire l’unanimité au sein de la classe politique haïtienne. La passivité des autorités de l’État face aux agissements des bandes armées laisse présager, à en croire l’Accord de Montana, que « l’insécurité, dans cette forme invivable, aggravée, est une construction politique permettant aux dirigeants actuels de perdurer au pouvoir et de prévenir toute velléité de la population d’exprimer ses revendications ».

« Ce pouvoir en place ne pourra jamais se défaire de ses accointances traditionnelles en vue de neutraliser les gangs de toute obédience, traquer leurs fournisseurs locaux et internationaux de tous bords, rassurer les acteurs politiques et conduire le pays vers des réformes préalables à des élections non contestées », estime l’Accord de Montana, dit l’Accord du 30 août 2021 soulignant qu’aucune sanction prise par l’international contre des membres du pouvoir en place ou des membres des secteurs économiques, politiques ou de groupes armés n’a fait l’objet de poursuites sur le plan national.

« Dans telles conditions, comment ne pas douter des velléités de cette mission de combattre l’insécurité et de soulager la population, si elle accepte de collaborer avec ceux-là mêmes qui ont précipité le démantèlement des institutions étatiques, aggravé le chaos et provoqué la désespérance de la population ?», se questionnent les signataires de l’Accord de Montana.

Par ailleurs, les représentants de l’Accord du 30 août 2021, estiment  « que la Résolution 2699 (2023) du Conseil de sécurité de l’ONU concernant Haïti, exprimée d’une manière inédite dans l’histoire des Nations Unies, est le résultat de transactions laborieuses et de compromis entre les puissances Internationales ». « Elle reflète les réserves de certains acteurs étatiques ainsi que les mises en garde des organisations représentatives de la société civile », poursuivent les représentants de cet Accord.

« Comment une force multinationale non-onusienne peut-elle intervenir dans un pays en garantissant sa souveraineté et son intégrité »?

Les signataires de l’Accord Montana disent avoir révélé que la séquestration du droit à l’autodétermination de la nation haïtienne par certains acteurs dominants de l’international, en violation de la charte même de l’ONU, a été l’objet de négociations diplomatiques qui ont abouti à l’engagement pris de respecter la souveraineté, l’intégrité et l’unité territoriale de l’État et du peuple haïtien.« Comment une force multinationale non-onusienne peut-elle intervenir dans un pays en garantissant sa souveraineté et son intégrité ?», s’interrogent les représentants de l’Accord du 30 août 2021.

« Pyromane et pompier »

Selon Clarens Renois, cette nouvelle mission en Haïti, c’est l’affaire du « pompier pyromane ». « Nos dirigeants ont mis le feu dans leur propre pays en créant les gangs, et après, ils font appel à l’étranger pour venir combattre leurs gangs », affirme l’ancien candidat à la présidence aux élections de 2015. « L’histoire prend note », ajoute le leader du parti politique UNIR.

« Une résolution historique »

Me André Michel, l’ancien opposant farouche à l’administration de Jovenel Moïse devenu allié du pouvoir en place, qualifie de « résolution historique » la résolution de l’ONU ayant rapport au dossier d’Haïti. « Le secteur démocratique et populaire remercie tous les pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies pour cette résolution historique donnant le feu vert pour le déploiement d’une force internationale en Haïti en appui à la PNH dans la perspective de neutraliser les gangs armés», se réjouit l’ancien candidat au Sénat de la République. « La sécurité est le premier besoin de la population. Nous ne pouvions pas nous débarrasser des gangs armés sans l’aide d’une force internationale », croit-il.

À en croire l’ancien colonel Himler Rébu, le déploiement d’une force internationale ne va pas résoudre le problème de « gangstérisation » qui fait rage en Haïti depuis plusieurs années. « La force multinationale va créer un sentiment de sécurité auprès de la population en menant des opérations sur        certains axes routiers notamment à Martissant,  Canaan pour débloquer ces voies sans prendre trop de risques », affirme-t-il au micro de la presse.

Cependant, il importe de souligner que cette Résolution votée par le Conseil de sécurité de l’ONU va permettre le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) à partir de janvier 2024 pour une durée d’un an. Cette présence étrangère sera réexaminée dans neuf mois et comptera aussi dans ses rangs des pays comme les Bahamas, la Jamaïque et Antigua-et-Barbuda. L’Espagne, le Sénégal et le Chili sont aussi susceptibles de déployer du personnel de sécurité.

L’opposition doute au Kenya

L’envoi d’une force armée en Haïti ne fait pas l’unanimité au Kenya. Auprès des membres de l’opposition et d’une partie de la presse à Nairobi, c’est l’inquiétude totale. Pour eux, le Kenya (qui va prendre le contrôle de cette mission, surtout en termes d’effectifs humains) n’est pas préparé pour une mission en terre étrangère. Par ailleurs, pour les experts, un éventuel déploiement des militaires du Kenya à Port-au-Prince doit bénéficier de l’approbation du Parlement comme ce fut le cas pour le déploiement d’une force militaire du Kenya au Liberia.

Rappelons que le ministre des Affaires étrangères  kenyan, le Dr Alfred Mutua, très engagé dans les discussions sur cette mission,  a été remplacé de son poste et muté au Ministère du touriste kenyan.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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