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Où sont passées les structures de la société civile dans cette situation difficile que vit Haïti ?

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La misère criante, les morts et les blessés par balles résument le quotidien du peuple haïtien. Face à cela, les structures de la société civile qui devraient donner le ton depuis un certain temps face à l’échec de l’État semblent faire preuve d’indifférence, incapables de se mettre d’accord pour trouver une alternative viable. Le journal Le Quotidien News a interviewé Darbenzky Michealange Gilbert sur cette question.

La force que représentait la société civile auparavant, comme c’était le cas en 2004, disparaît de l’échiquier politique haïtien. Aujourd’hui, chaque groupe qui fait partie de la société civile essaye de se positionner en fonction de ses lignes politiques et non en fonction de l’intérêt de la communauté. Me Darbenzky Michealange Gilbert, Directeur Exécutif de l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEDH), indique qu’il y a un problème de méfiance et de consensus empêchant les structures de prendre position sur la crise sociopolitique et économique actuelle.

À en croire Me Gilbert, la société civile est divisée. Il y a certaines organisations qui sont proches du pouvoir en place et d’autres qui sont dans l’opposition. « J’estime que c’est leur droit de se positionner en faveur d’un groupe politique, cependant ces structures devraient manifester leur solidarité à la population à un moment où l’insécurité bat son plein dans le pays », pense-t-il.

« À chaque fois que nous essayons de mettre autour d’une même table les organisations de la société civile, il y en a toujours quelques-unes qui s’éloignent parce qu’elles sont attachées chacune à un groupe existant, soit dans la classe politique, soit au sein du secteur privé des affaires », explique l’homme de loi. Toutefois, Me Gilbert souligne qu’il y a des efforts qui ont été consentis au sein de quelques organisations ces derniers temps pour essayer de trouver des pistes de solution à la crise sécuritaire que vit le pays.

Face à la montée vertigineuse de l’insécurité en Haïti, la population a le devoir d’agir car les forces de sécurité nationale ne peuvent pas sécuriser la région métropolitaine de Port-au-Prince et certaines villes de province, soutient le Directeur Exécutif de l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains.

« La vie de chacun d’entre nous est continuellement menacée. Nous appelons à nous défendre. À cet effet, si la société civile s’enlise dans la chamaillerie et refuse d’appeler à l’union pour la mise en place d’un haut état-major autonome qui devrait être composée de cinq membres, à savoir du DG de la PNH, du commandant des FAD’H, et de trois membres émanant de la société civile, dans les années à venir on risque d’avoir un pays où la fuite des cerveaux va continuellement s’intensifier », a-t-il mis en garde.

« Nous, les organisations de défense des droits humains, nous faisons partie des acteurs non étatiques. Nous sommes un organe de pression pour les autorités de l’État », explique le professionnel du droit, en précisant  qu’il revient aux autorités de suivre les recommandations faites par les structures de la société civile pour mieux diriger le pays.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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