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Peste porcine africaine : le sujet doit être pris au sérieux, selon Michel Chancy

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La peste porcine africaine (PPA) qui sévit déjà en République Dominicaine plonge plusieurs personnalités du pays dans l’inquiétude. Dans une entrevue accordée à Le Quotidien News, le Dr Michel Chancy estime que le sujet doit être pris au sérieux, en regard de ce qu’il pourrait en coûter au pays que si cette maladie venait à franchir la frontière.

Selon Michel Chancy, Professeur à l’Université Quisqueya, il y aurait plusieurs autres maladies sur l’île d’Haïti qui ressembleraient à celle qui menace le pays. Ce sont : la peste porcine classique, teshen. Seulement, au à la différence de la peste porcine africaine, il existe des vaccins permettant de combattre ces dernières. Aussi, sont-elles moins mortelles pour les espèces porcines.  Il affirme toutefois que le virus à l’origine de ce fléau ne frappe que les porcs et les espèces de la même famille, comme les sangliers. Il n’aurait aucun effet sur les hommes ni sur d’autres animaux.

Ceci étant, il estime que beaucoup de précautions doivent être prises, surtout au niveau des frontières, tout en espérant que la maladie n’est pas déjà dans le pays. Selon lui, ce serait fatal pour nos cochons si le virus venait à évoluer sur le territoire national. « Il n’existe ni traitement, ni vaccin. Dans les pays pour lesquels la maladie est naturelle, les éleveurs enferment les cochons et prennent beaucoup de précautions, alors que nos cochons sont laissés dans la nature », affirme le vétérinaire et zootechnicien.

Michel Chancy conseille donc aux éleveurs haïtiens de ne laisser personne visiter les endroits où se trouvent les cochons. Car, si la PPA n’affecte pas les humains, il est facile que n’importe quel humain fasse voyager le virus. « Sous ses souliers, par exemple, s’il avait piétiné le lisier d’un porc malade », explique le Dr Chancy. Ces précautions sont nécessaires vu la difficulté qu’il y a à contrôler la propagation de la PPA et l’impact qu’une telle catastrophe pourrait avoir sur l’économie du pays.

Le vétérinaire se souvient que la maladie avait déjà été présente sur l’île en 1978. Ce qui a motivé la décision de tuer tous les cochons, en Haïti et à Saint-Domingue. Cette décision avait été financée par les États-Unis et le Canada dans le but de protéger leurs élevages et, du même coup, leurs économies puisque la maladie n’existait pas en Amérique. L’abattage des porcs, qui avait commencé sur toute la frontière, n’avait pourtant pas empêché à la PPA de se propager.

Michel Chancy estime que la situation est grave pour l’avenir de l’élevage des porcs dans le pays et qu’il est du devoir du Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), de la douane et de la Police Nationale d’Haïti (PNH), de veiller à ce que ni porc, ni produits à base de viande de porc, venant de la République Dominicaine, ne franchissent la frontière. Tout en appelant à la responsabilité de l’État, le Dr Chancy estime cependant qu’il n’y aucun risque à consommer de la viande de porc qui n’est, dans ce cas, d’aucun danger pour la population.

Ketsia Sara Despeignes

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