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Philippe Barthelemy, entre journalisme, cinéma et littérature !

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Faire carrière dans le domaine de l’écriture en Haïti  s’avère être un choix très convoité. Néanmoins, peu y accèdent. Les décisions à la hâte, l’opposition des parents, la peur d’avancer sont les principaux obstacles qui empêchent souvent la réalisation de ce rêve. Philippe Barthelemy veut être l’exception qui confirme la règle en s’imposant petit à petit dans le milieu littéraire.

Philippe est un enfant post-né. Il a vu le jour à Port-au-Prince. Ses parents sont originaires de Petit-Goâve et des Cayes. «C’est dans la ville de Faustin Soulouque que mes parents ont pignon sur rue. Aux Cayes, on y va pendant les périodes de vacances. J’ai grandi à Petit-Goâve et toute ma scolarité s’est déroulée là-bas ».

Né Philippe Barthelemy Norbert, il est écrivain, poète, nouvelliste, journaliste culturel et critique d’art. Il a choisi ses deux prénoms comme nom de plume : Philippe Barthelemy. Philippe a fait ses études primaires à l’École Marie Dominique. Il poursuit ses études secondaires respectivement aux Collèges Saint-Antoine, Saint Ignace de Loyola et Harry Brakeman.

« Petit, j’ai failli  perdre accidentellement l’œil gauche. Je me rappelle, en primaire, qu’on me taxait de menteur à l’école. Je racontais aux autres des histoires que  j’inventais sur le coup pour dissimuler l’ennui qui envahissait la classe. Je n’aimais pas trop l’école. J’étais souvent ailleurs. C’est peut-être ça qui m’a amené peu à peu à l’écriture », raconte le poète.

En 2017, il a été admis à l’Université Quisqueya (UniQ) pour des études en relations internationales. « Un diplomate raté, rigole-t-il ». Il a suivi aussi des cours de communication orale pour la radio et la télé. Ensuite, il intègre le Centre d’Art pour des cours d’histoire de l’art contemporain. Il est membre et directeur technique du C.E.L.A.H (Centre d’étude littéraires et artistiques haïtiennes). Il est aussi collaborateur de journaux comme Le Nouvelliste et Le National. Et enfin, il est contributeur au 5e numéro de la revue « do.kre.i.s ».

« Je me considère comme éclectique. Je m’intéresse un peu à tout. Je suis fortement influencé par les écrivains de la Beat Generation et de la culture Afro-américaine (Hip-hop). C’est de là que provient mon goût invétéré pour la mode street wear. La Beat Generation s’exprime dans ma façon d’aborder la littérature et ma compréhension des voix qui méritent d’être entendues. Ces franges sociales qui se présentent comme des marginaux par leur façon de vivre et leur discours. J’essaie de m’identifier à eux ».

L’écrivain a  cultivé son penchant pour les livres après avoir été bercé par l’admiration de son père pour les livres. Son amour pour le journalisme l’avait beaucoup influencé et a créé très tôt en lui un vif intérêt pour la littérature et par la suite pour le journalisme. Vu que son père est poète et nouvelliste (même s’il n’a jamais publié ses textes) et qu’il recevait des écrivains et des journalistes à la maison, cette ambiance joyeuse a constitué pour lui un leitmotiv qui lui revient de façon constante à l’esprit.

Philippe se dit être un passionné du cinéma. « Le cinéma m’intéresse beaucoup. J’ai toujours senti une affinité  pour la littérature, le cinéma. J’aimerais réaliser un film un jour. À la manière de Jean-Luc Godard ».

Philippe a plusieurs projets de textes en cours. Après la publication de plusieurs de ses poèmes dans des revues littéraires, il se décide alors de partager ses textes lui-même. Pour le moment, il étudie le marché afin de mieux cerner la demande. Selon les projets qu’il désire offrir pour cette année, on retrouve : Une anthologie de poésie, un roman de fiction, une pièce de théâtre en projection pour les Nouvelles Dramaturgies d’Haïti.

Le poète pense qu’il ne saurait être satisfait du peu de réalisations qu’il a à son actif. Il dit qu’il est trop tôt pour faire une telle déclaration. Des journalistes et des écrivains ont répondu à cette question après plus de vingt et trente ans de carrière, ils ne sont presque jamais satisfaits. «  Je préfère réfléchir à cette question après vingt ans de carrière. J’admire Philippe Sollers, écrivain, essayiste et critique littéraire français et Ady Jean Gardy pour ses travaux d’enquête. Ma satisfaction sera lorsque je les dépasserai ».

D’après Phillipe, l’un de ses objectifs est de continuer à investir dans le domaine culturel à travers ses divers articles de travail critique tout en mettant sa plume au service de la population estudiantine. Ces différentes connaissances dans le domaine de l’art contemporain pourront faire référence pour certains travaux de recherche. Entre  autres, il conseille aux jeunes de faire ce qu’ils aiment. « Suivez votre intuition. Écoutez la voix qui parle en vous. Il y en a toujours une. Si elle est peu audible, c’est alors ton rôle de la faire retentir ».

Geneviève Fleury

genevievef359@gmail.com

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