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Quand les rapports des organismes de défense des droits humains accablent la PNH

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Cette semaine, deux organisations de la société civile ont produit chacune un rapport sur l’institution policière au bord de l’implosion. Le centre « Kal Levèk » (SKL) a traité fondamentalement de la politisation de la PNH tandis que la fondation «Je Klere» reprend l’audit de la CSCCA sur l’ex-DG, Michel-Ange Gédéon qui prête à équivoque.

Dans son rapport présenté sur l’institution policière en référence à la loi du 29 novembre 1994 portant création, organisation et fonctionnement de la PNH, l’organisme de droits humains  » Sant Kal Levèk » (SKL) a dressé un tableau sombre de cette institution à travers une dizaine de chapitres autour d’un thème central : « PNH : entre le banditisme, la corruption et la politisation, l’institution tend vers son effondrement ».

À travers ce document, le SKL présente l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti comme une section sans pouvoir. Il fait aussi référence au problème de l’effectif de la PNH qui serait une des causes de son incapacité à résoudre le problème de l’insécurité. Ajouté à cela, l’organisme des droits humains, mentionne la politisation de l’institution comme un handicap majeur au bon fonctionnement de la PNH. Toujours selon le même rapport, cette politisation est facilement saisissable à partir du fait de prendre expressément les journalistes pour cibles. La violation des droits des policiers syndiqués en est une autre forme de politisation de l’institution policière, précise le rapport.

Selon le responsable du service des Relations Publiques, Jacques Charles, l’IGPNH est une section figurante qui, après avoir finalisé son enquête concernant un policier fautif, peut voir ignorer son travail par le DG en fonction de son rapport privilégié avec le policier reproché. Il ajoute que l’effectif de la police est extrêmement maigre. Il précise par ailleurs que la PNH, en matière de sécurité, ne respecte pas les normes internationales. Il a aussi attiré l’attention du public sur d’autres questions importantes telles  l’accès au grade, à la prime de risque, à la nourriture qui ne sont pas toujours traités de façon équitable au sein de l’institution.

Le numéro un de cette structure de droits humains, Gardy Maisonneuve déplore que la police soit naturellement politisée en relatant la nomination des DG en dehors du parlement. M. Maisonneuve déplore le fait que les conditions socioéconomiques des policiers ne sont pas garanties, sachant qu’ils habitent le même quartier que les bandits. Le SKL, critiquant le harcèlement des veuves des policiers, recommande aux autorités de pencher sur les graves problèmes auxquels font face l’institution.

La gestion financière de la PNH pourrait avoir une relation avec l’insécurité se questionne la FJKL

La fondation « Je Klere » a publié aussi  son rapport. À la différence du SKL, il s’agit d’une analyse du rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) sur la gestion de l’ex-DG Michel-Ange Gédéon. La FJKL évoque une violation de la loi sur la comptabilité publique par l’administration de M. Gédéon. Selon l’audit, 30 milliards de gourdes ont été décaissés sur la période allant d’octobre 2017 à août 2019, dont 5,2 millions n’ont pas été justifiés au chef de service de la comptabilité à la DAP.

Selon Samuel Madistin, cet argent aurait pu réaliser beaucoup de choses s’il avait été dépensé rationnellement. Tout ce fonds pourrait servir à améliorer la situation de la population et, globalement, la question de sécurité dans le pays. Le numéro un de la FJKL, se demande s’il n’y a pas une relation entre la gestion financière de l’institution et l’insécurité.

La FJKL recommande in fine que l’on écarte les DG de la gestion financière de l’institution tout en créant une commission indépendante placée sous la tutelle du ministère de l’économie et des finances en vue d’assurer cette tâche.

Olry Dubois

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