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Que faire pour favoriser une plus grande participation féminine dans la vie politique haïtienne ?

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La participation féminine dans la vie sociale, économique et politique fait l’objet de nombreuses luttes et réflexions dans la plupart des pays. De plus en plus de femmes contribuent à faire avancer la démocratie dans différentes parties du monde, tandis que, dans d’autres, l’effort se fait encore attendre. En Haïti, malgré les luttes, le taux de participation reste relativement faible.

Bien qu’en République d’Haïti les femmes soient légalement libres de participer activement  à la vie politique du pays, cette liberté tarde à être effective à cause de différents enjeux d’ordre structurel. Cependant, la faible présence de la majorité féminine dans les sphères de décision ne constitue pas une totale exclusion. Bien qu’aucune femme n’ait jamais été élue Présidente de la République, le pays compte néanmoins une Présidente à titre provisoire dans ses annales, ce qui manque au tableau de certaines des « plus grandes démocraties du monde ».

Pour Ruth Dharwina Valmyr, étudiante en Sciences Politiques et activiste pour les causes féministes, les femmes ont été longtemps exclues de la vie politique du pays, et aujourd’hui, malgré certaines avancées, leur participation politique reste relativement faible. Une grande campagne de sensibilisation s’avère nécessaire pour les y encourager. « Je pense que les femmes participent, mais trop peu à la vie politique de ce pays. Selon l’Union Européenne, nous sommes classées 186e sur 193 pays en matière de représentativité des femmes au Parlement. Nous devrions non seulement prendre des mesures pour que les femmes puissent intégrer la vie politique, mais aussi penser à la sensibilisation de l’opinion publique pour qu’elles sachent qu’elles peuvent, qu’elles ont le droit et le devoir de s’engager», a-t-elle déclaré lors d’un entretien accordé au journal Le Quotidien News.

Selon elle, la décision d’établir des quotas en vue de s’assurer de la participation féminine est certes une bonne chose, cependant, d’autres mesures devraient être prises en vue de mettre fin aux obstacles qui empêchent réellement les femmes d’accéder aux espaces et surtout aux postes de décision. « Avant de penser à élever le quota, il faut d’abord prendre des mesures pour que les femmes s’engagent beaucoup plus dans la politique. Il y a des femmes qui ne peuvent pas aller plus loin parce qu’elles manquent de moyens financiers. Les gens ne veulent pas financer les campagnes menées par des femmes parce qu’il y a cette mentalité comme quoi elles ne sont pas capables de faire de la politique. Sans parler de ceux qui ne votent pas pour les femmes pour cette même raison. Les femmes représentent 52% de la population haïtienne, soit 52% des capacités du pays, 52% de réflexions et d’avis sur le devenir du pays. Or, elles sont mises de côté, alors qu’elles pourraient faire la différence », a-t-elle affirmé.

Pour Ruth D. Valmyr, le respect du quota des 30% de femmes dans les institutions du pays doit être assuré afin de rendre la société haïtienne plus équitable, et de donner une meilleure chance à la résolution des conflits politiques. « Si nous voulons vraiment que la société haïtienne soit plus équitable, qu’il y ait moins de troubles politiques, je pense que les quotas doivent être respectés et il faudrait aussi prévoir des sanctions plus strictes pour les institutions qui ne les respectent pas », plaide-t-elle.

Selon elle, bien que la question soit importante, l’imposition de quotas de participation ne suffit pas pour accroître la participation. Celle-ci doit être construit, c’est cette préparation qui importe le plus, et elle doit passer par la participation des femmes à la vie sociale et économique du pays. « Les quotas, à eux seuls, ne peuvent pas accroître la participation féminine. Les quotas sont là pour que, lorsque les femmes veulent participer, il y ait un espace minimum pour elles, des espaces où les hommes n’accaparent pas l’intégralité des espaces de pouvoir. Donc à eux-seuls, les quotas ne peuvent pas accroître la participation féminine, ce sont les mesures que nous allons mettre en place pour préparer le terrain à la participation qui importent le plus », a-t-elle indiqué.

Clovesky André Gérald PIERRE

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