Referendum constitutionnel : le processus n’est pas inclusif, selon le BINUH
2 min readLe bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) critique le caractère exclusif et partisan du processus devant aboutir au changement de la constitution en vigueur. Selon la représentante du secrétaire général de l’ONU en Haïti, Helen La Lime, une telle démarche nécessite une participation et un engagement plus large des acteurs de la société civile haïtienne.
On présume un virage tacite du BINUH qui durant ces dernières années a soutenu sans relâche le pouvoir en place malgré son impopularité. S’il est toujours reproché pour son fanatisme aveugle à l’exécutif, le BINUH vient de prendre une position qui prête à équivoque en qualifiant sournoisement le processus mis en branle pour changer la constitution d’exclusif.
Il ne radicalise pourtant pas sa position. Seulement, le BINUH pense que la constitution est l’affaire de tout le monde. « À ce stade le processus n’est pas suffisamment inclusif, participatif ou transparent. L’appropriation nationale du projet de constitution exige l’engagement d’un éventail plus large des acteurs politiques, sociaux y compris les groupes de femmes et religieux dans tout le pays », lit-on dans un tweet paru le mardi 13 avril 2021.
Le BINUH informe par ailleurs, qu’il continue de suivre le processus de consultation. « Au lendemain de la cérémonie de restitution des travaux organisés par l’OPC sur l’avant projet de la constitution, le BINUH continue de suivre les progrès du processus de consultation », écrit le bureau.
Rappelons que l’exécutif a déjà décaissé des fonds importants pour ce processus. Récemment, il avait annoncé la disponibilité des matériels non sensibles pour la fin du mois prochain. Obsédé par l’idée de réaliser un projet qui ne bénéficie pas d’aucun soutien populaire, le pouvoir va devoir jouer minutieusement pour bénéficier de l’appui de la communauté internationale qui, semblerait, fixer déjà son objectif, en l’occurrence : la tenue des élections.
Olry Dubois