Rencontre importante à Washington pour la planification de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti
3 min readUne rencontre cruciale s’est tenue à Washington les 12, 13 et 14 février dernier, réunissant des délégations haïtiennes et kényanes, ainsi que des représentants des États-Unis. L’objectif principal de cette réunion était de planifier et de coordonner la venue de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti, une initiative longuement attendue pour faire face à la montée de l’insécurité dans le pays.
Alors que la situation d’insécurité s’est considérablement aggravée en Haïti depuis la résurgence des gangs armés dans le pays, une initiative longuement attendue par la communauté internationale se profile à l’horizon. En effet, depuis fin 2022, l’annonce d’une Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) a été accueillie comme une lueur d’espoir par le Ministre haïtien des affaires étrangères, Jean Victor Généus. Validée par le Conseil de Sécurité dans la résolution 2699 le 2 octobre 2023, cette mission vise à apporter un soutien crucial à la Police Nationale d’Haïti dans sa lutte contre la montée de l’insécurité.
Cependant, en février 2024, la MMAS n’a toujours pas été déployée en Haïti. Malgré l’acceptation du Kenya pour prendre la tête de cette mission, les conflits internes entravent sa capacité à envoyer des policiers sur le terrain caribéen. Cette semaine, la rencontre qui s’est tenue à Washington, réunissant des délégations haïtiennes et kényanes, ainsi que des représentants des États-Unis a été dirigée par la Ministre par intérim de la Justice et de la Sécurité publique, Emmelie Prophète Milcé. La délégation haïtienne était composée de hauts responsables de la Police Nationale d’Haïti, dont le Directeur général Frantz Elbé et plusieurs inspecteurs généraux.
De leur côté, les représentants kényans, au nombre de 14, étaient dirigés par le Deputy national security adviser, Joseph Boinnet. Cette réunion a également bénéficié de la présence de plusieurs hauts responsables américains, dont le Sous-Secrétaire d’État Brian Nicholls et les Assistants Sous-Secrétaires d’État Barbara Feinstein et Todd Robinson.
L’importance de cette réunion résidait dans l’adoption de plusieurs points cruciaux concernant la mise en œuvre de la MMAS. Parmi les sujets abordés, figuraient le concept d’opération de la mission, la logistique nécessaire, les questions de conformité et de surveillance, ainsi que les équipements requis, tout en tenant compte des impératifs en matière de droits humains.
La Sous-Secrétaire d’État aux Affaires politiques, Victoria Nuland, a joué un rôle essentiel en clôturant les sessions et en fixant une date limite pour l’arrivée de cette mission d’appui à la Police Nationale d’Haïti, selon un communiqué de presse du Ministère haïtien de la Communication. De plus, elle a manifesté un intérêt particulier pour la progression des négociations politiques et le renforcement de la police haïtienne, soulignant ainsi l’importance stratégique de cette mission pour la stabilité du pays.
La journée du 14 février a été dédiée à l’examen du protocole d’accord entre le Kenya et Haïti, exigé par la Cour constitutionnelle kényane. Des discussions intenses ont eu lieu entre les deux délégations afin d’harmoniser le texte avec les législations respectives des deux pays. Une décision définitive sur le contenu du document est attendue dès le début de la semaine prochaine, suivie de sa signature par les deux parties.
Cette réunion à Washington marque par ailleurs une étape significative dans les efforts internationaux visant à soutenir Haïti dans sa lutte contre l’insécurité croissante. Bien que des défis subsistent, notamment les retards causés par les conflits internes au Kenya autour du déploiement de leurs forces policières, l’idée de l’engagement de la communauté internationale, conjuguée aux efforts des autorités haïtiennes, offre une perspective de secours pour des millions de citoyens haïtiens piégés dans l’enfer des gangs.
Clovesky A-G. PIERRE