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Saisie d’objets illicite à la douane de Port-au-Prince: certaines personnes indexées dans le dossier sont écartées de l’enquête, selon le RNDDH

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Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), dans un rapport publié le 14 octobre a indiqué que certaines personnes indexées dans ce dossier sont écartées de l’enquête.  Il exige que la lumière soit faite autour dudit dossier en demandant par ailleurs aux autorités concernées d’enquêter sur le comportement du Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince Me Jacques Lafontant…

La Police Nationale d’Haïti (PNH) a procédé à plusieurs arrestations dans le cadre de l’affaire relative à la saisie d’objets illicites à la douane de Port-au-Prince. Il s’agit, pour l’heure, de Gina Rolles JEAN-LOUIS, Lovenie LOUIS JEAN, Samson FRANÇOIS, Frantz COLE, Manion SAINT-GERMAIN, Jean Mary JEAN GILLES. Cependant, selon le RNDDH, au moins 12 personnes sont indexées dans le cadre de ce dossier. Alors que, seulement six ont été arrêtées. À en croire le Réseau National de Défense des Droits Humains, les six autres personnes indexées dans le dossier  sont :  Rémy LINDOR, Fernand JEAN PIERRE, Alerte ISAAC, Jean Mardochée VIL, Vundla SIKHUMBUZO et Fritz DESIRE.

« Rémy LINDOR, le propriétaire des containers, Fernand JEAN PIERRE, l’expéditeur des huit boites dans lesquelles les armes à feu, munitions, faux billets et autres objets illicites ont été trouvés, Alerte ISAAC, le destinataire des boites en question, ainsi que Vundla SIKHUMBUZO qui entamait les démarches frauduleuses pour le dédouanement desdits containers, ne sont pas inquiétés. Pourtant, […] la population haïtienne s’attendait à ce que l’enquête menée autour de ce dossier s’étende jusqu’à eux. À date, il n’en n’est rien », a indiqué le RNDDH.

« Et, c’est justement cette volonté de laisser les personnes susmentionnées en-dehors de l’enquête qui permettra au RNDDH de découvrir des actions d’interférence du Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Jacques LAFONTANT dans l’enquête judiciaire, en dépit du fait que le dossier ait été transféré au Cabinet d’instruction», a indiqué  l’organisme de Défense des Droits Humains en soulignant qu’il est évident que  Vundla SIKHUMBUZO a trafiqué pendant plusieurs années la franchise de l’Église Épiscopale d’Haïti. « Ils sont en effet nombreux les agents de la douane de Port-au-Prince à avoir jugé suspect le fait que la franchise de l’institution était utilisée par plusieurs personnes morales et physiques, qui n’étaient aucunement impliquées dans des activités religieuses ou de culte », ajoute-t-il.

Le lien existant entre le Commissaire Jacques LAFONTANT et Rémy LINDOR?

Selon l’organisme des Droits Humains, il y a une volonté de laisser les personnes susmentionnées en dehors de l’enquête.  Et cela s’explique, d’après le RNDDH, par le fait qu’il y a des actions d’interférence du Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Jacques LAFONTANT, dans l’enquête judiciaire, en dépit du fait que le dossier ait été transféré au Cabinet d’instruction.

Rémy LINDOR, à en croire le Réseau National de Défense des Droits Humains, vit à West Palm Beach aux États-Unis, dans la même zone que des parents du Commissaire  LAFONTANT. « Le 14 juillet 2022, après avoir appris que des objets illicites ont été découverts dans un de ses containers, Rémy LINDOR a contacté le magistrat Jacques LAFONTANT et l’en a informé », souligne le RNDDH.

La déclaration du Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince Jacques Lafontant rapportée par le RNDDH

Selon les informations rapportées par le RNDDH citant le Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince Jacques Lafontant, il s’agit de deux dossiers dans une même affaire. Le premier dossier concerne des actes de contrebande, de blanchiment des avoirs et de corruption.  Le deuxième concerne le trafic d’objets illicites. Les deux ont été confiés au magistrat Chavannes ETIENNE.

L’homme de loi a aussi affirmé dans cet entretien accordé au Réseau National de Défense des Droits Humains que toutes les actions posées par son Parquet dans le cadre de ces deux dossiers sont conformes aux prescrits de la Loi haïtienne. Pour ce qui a trait à la perquisition effectuée au bureau diocésain de l’Église Épiscopale d’Haïti après que le dossier a été transmis au cabinet d’instruction, Me Lafontant a expliqué au RNDDH que le mandat de perquisition avait déjà été émis par son Parquet bien avant l’acheminement du dossier au cabinet d’instruction. Par conséquent, le retard enregistré dans l’exécution de ce mandat n’est pas imputable au Parquet de Port-au-Prince. C’est donc, dans ce cas-là, la lenteur de la DCPJ qui est à blâmer, dit-il.

Jacques Lafontant nie avoir été en contact avec Rémy LINDOR

En dépit des accusations faites par le RNDDH, le magistrat Jacques Lafontant nie avoir été en contact avec Rémy LINDOR ou tout autre membre de sa famille. Selon ses dires, il ne lui avait pas non plus recommandé le sieur Ronald D’MEZA comme avocat. Cependant, il a souligné à l’attention du RNDDH que ce dernier est son cousin. « C’est donc Ronald D’MEZA qui l’a informé du dossier. Et c’est ainsi qu’il a aussi appris que son cousin avait réclamé dix mille dollars américains pour la conduite dudit dossier. Enfin, le magistrat LAFONTANT a affirmé avoir persuadé son cousin de ne pas se charger de ce dossier qu’il tenait lui-même à mener à bien, dans le respect des garanties judiciaires de toutes les parties impliquées », explique le RNDDH.

Le comportement des agents de la DCPJ selon le RNDDH

Selon le RNDDH, le 16 juillet 2022, la Brigade de Lutte contre le Trafic de Stupéfiants (BLTS) rattachée à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a opéré une perquisition à la résidence de Rémy LINDOR à Santo 17. « Pour cette opération, pas moins de quatorze (14) véhicules de la DCPJ ont été mobilisés. Et, il est reproché aux nombreux agents qui y ont participé, d’avoir emporté cinquante (50) gallons de gazoline qui étaient entreposés dans l’espace, cent-trente-cinq mille (135.000) gourdes, sept cents (700) dollars américains, ainsi que plusieurs autres objets trouvés sur les lieux dont des tennis, un couteau, etc. L’épouse de Rémy LINDOR qui avait été interpellée dans le cadre de ce dossier, a été libérée le même jour », affirme le RNDDH.

Les recommandations du Réseau National de Défense des Droits Humains

L’organisme de Défense des Droits Humains estime que le peuple haïtien a droit à la vérité dans le cadre de cette affaire. En conséquence, il recommande aux autorités concernées : « D’enquêter minutieusement sur ce dossier de trafic d’armes, de munitions, de faux billets et autres objets illicites, de contrebande et d’évasion fiscale ; de punir sévèrement tous ceux qui y sont impliqués, sans distinction aucune ; d’enquêter sur le comportement du Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Maître Jacques LAFONTANT, et d’étendre cette enquête sur le patrimoine de celui-ci, d’enquêter sur le comportement des agents de la DCPJ qui se sont adonnés à des actes de pillage et de vols lors des perquisitions réalisées dans le cadre de ce dossier ».

Jackson Junior RINVIL

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