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Sauvons l’honneur !

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L’opposition politique semble opter pour son plan B. Elle veut entrer en rébellion sauvage contre le pouvoir et impute la responsabilité au chef de l’État qui s’obstine à rester au pouvoir après le 7 février prochain. L’une des voix autorisées de ce bloc politique soutient qu’il y aura un désordre généralisé et « dechoukay » dans le pays. Et, ce, à cause de l’attitude butée de Jovenel Moise. La police prise pour cible en fonction de ses interventions lors des manifestations sera observée de près par les observateurs internationaux et ne sera pas informée de la tenue des manifestations, ont indiqué deux des chefs de file de l’opposition.

Aucun problème pour tout saboter, on aura le temps de réparer durant la transition, laissent croire ces leaders. La misère qui sévit dans le pays peut encore durer même au-delà des semaines qui viennent s’il faut changer le système. Car aucun sacrifice n’est de trop pour sauver la Nation, martèlent-ils sans cesse.

La peur est à son comble en Haïti. Mis à part le phénomène du kidnapping qui fait rage, le matraquage à travers les réseaux sociaux et les menaces brandies par l’opposition font monter la pression sur la population qui ne sait pas à quel saint se vouer. Le pouvoir de son coté montre qu’il est assuré de rester au pouvoir. Mais, s’agissant de protéger la population, on se questionne de sa réelle motivation.

Au regard de la faiblesse de l’État, l’anxiété populaire devient de plus en plus grande. On doute de la capacité ou de la volonté de la PNH d’être efficace. D’ailleurs, hormis les dérives qu’elle peut produire de façon isolée, elle est l’objet d’une campagne accrue de dénigrement. Une campagne très négative, puisqu’elle est décriée comme milice de l’exécutif.

La police chargée de la sécurité nationale va devoir jouer le professionnalisme pour éviter les pressions. À savoir éviter d’exécuter des ordres manifestement illégaux, ou de permettre que des gens mal intentionnés mettent le pays à feu et à sang.

En ce qui a trait aux menaces de toutes sortes, l’exécutif minimise les agissements des opposants au pouvoir qui ont réalisé les évènements de fin 2019. Le président soutient avoir demandé aux  instances concernées de contrer toutes les formes de dérive dans le pays le 7 février 2021 et dans  les jours qui suivent.

Déjà quatre ans de misère accélérée par cette crise interminable. Plus récemment, une année scolaire a été perdue à cause de cette lutte entre politiques mesquins aidés par la covid-19. Aujourd’hui, on a une économie en déclin, un système éducatif en berne, une insécurité incontrôlée et on s’apprête à se battre comme des bêtes sauvages. Quelle gloire espère-t-on en tirer ?

C’est la confusion totale. Tout le monde a raison. Tout le monde est le monstre à abattre. Les clans politiques accusent chacun d’être le défenseur du système. Chacun d’eux parle d’un complot historique. Ils parlent d’accord politique, mais personne ne veut oser. Quoi qu’on pense, quoi qu’on dise, il y a urgence dans la demeure pour qu’on fasse le sauvetage collectif.

Constatons que l’opposition a passé près de quatre ans sans parvenir à s’unir, ni à construire un projet politique capable de rallier la confiance populaire. L’exécutif non plus n’est pas arrivé à créer les conditions pour amener tout le monde à la même table et comprendre que l’opposition, aussi bien que le pouvoir, sont les victimes d’un même bourreau.  Jovenel Moïse le dit sans effet tout en invitant les jusqu’aux-boutistes  à se ressaisir pour lutter du même bord.

À ce carrefour où nous risquons de couler ensemble, il faut que des mesures drastiques soient adoptées pour un retour à la normale. On a trop aimé le transitoire, maintenant, fixons-nous sur le permanent et, ce sera seulement à ce niveau qu’on pourra retrouver notre honneur tombé dans la boue depuis tantôt 217 ans. Faisons une volte-face historique, le pays en a trop besoin.

Daniel Sévère

danielsevere1984@gmail.com

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