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Séisme du 14 août 2021 : « la population du Grand Sud a encore du mal à s’en remettre »

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Ce 14 août 2022 marque le triste 1er anniversaire du séisme ayant frappé la Péninsule sud du pays. Au bilan, ce ne se sont pas moins de 2 246 personnes décédées, pour près de 13000 blessées, et 329 disparues selon les données officielles. Pour Mapouse Antoine, journaliste exerçant dans la commune des Cayes, s’intéressant de près aux réponses post-séisme, les réponses apportées ont été inadéquates, et la vie  devient de plus en plus chère.

8h 29 Am, heure d’Haïti, le samedi 14 août 2021, la région du « Grand Sud » a été frappée par un puissant séisme de magnitude 7.2 sur l’échelle de Richter, avec son épicentre à Petit-Trou de Nippes, soit à 125 kms à l’Ouest de la capitale de Port-au-Prince. Plus de 666 000 personnes ont été directement ou indirectement touchées par l’événement, selon les données officielles publiées dans l’Évaluation post-désastre en Haïti. De plus, ce puissant séisme  a  causé des dommages et pertes estimés à plus de 1,62 milliards de dollars américains, soit 77% de dommages et 23% de pertes. Malgré les promesses et multiples conférences, le début de la reconstruction, ou ne serait-ce qu’un plan de reconstruction, se fait encore attendre après 12 mois.

Lors d’une interview accordée au journal Le Quotidien News, la journaliste Mapouse Antoine de la Radio Planète aux Cayes constate que la population des départements fortement touchés par la catastrophe peine encore à s’en remettre, et le Gouvernement n’a pas été à la hauteur du défi quand il a fallu réagir. Selon elle, les premiers secours ont certes été portés par des ONGs et autres organismes de la société civile, cependant, la faiblesse de l’action gouvernementale s’est fait sentir et continue encore à poser problème, car aucune réponse sur le long terme n’a été initiée, et le Gouvernement reste tapi dans l’ombre sur le sujet.

Une population livrée à elle-même

Comme lors du séisme du 12 janvier 2010, la population haïtienne a une fois de plus été livrée à elle-même, en août 2021, et a dû toute suite affronter la tempête Grace. Selon la journaliste, des centaines de victimes ne recevant presqu’aucune assistance, se retrouvent encore entassés dans des abris de fortune, affrontant misère et insécurité.  « Pour les réponses au séisme, même la première phase, à savoir l’extrême urgence n’a pas été gérée normalement. Et aujourd’hui, il y a encore beaucoup de personnes qui, dans les camps, vivent dans des abris provisoires, de fortune. Il y a des abris sur des terrains près des côtes, ou sur des aires comme le terrain « Papa Numa », marché jeudi, etc. Les conditions du logement y sont indécentes. Certains abris sont juste faits de feuilles de cocotiers, d’autres de tôles, ou autres matériels ».

Selon elle, la reconstruction semble être encore loin, des ruines de maisons détruites sont encore là avec les décombres, des écoles fissurées ne sont pas démolies ou réparées, et des bâtiments publics également, tels que le Complexe administratif des Cayes qui loge divers bureaux d’institutions étatiques, sont encore fissurés et non réparés. « Ce bâtiment (le complexe administratif des Cayes) est très fissuré, mais les bureaux continuent d’y fonctionner. Les citoyens s’y rendent, et les employés donnent des services en toute quiétude d’esprit, mais il reste et demeure très périlleux. Il loge des bureaux d’institutions comme la DGI, du Ministère des Affaires Sociales et du Travail. Même le bureau du Délégué départemental du Sud se trouve dans ce bâtiment. Ces constats concernent plus précisément la commune des Cayes, mais il vaut également pour les autres communes du département, ainsi que pour la Grande-Anse qui connaissent les mêmes réalités ».

« Autre constat, le coût de la vie a fortement augmenté dans la région. Au vu des pénuries d’essence à répétition, ou encore en raison de la réduction des relations avec la capitale à cause des gangs armés qui forcent les commerçants à payer une rançon pour traverser Martissant, les consommateurs finaux payent le prix. Même ceux qui font partie de la classe moyenne peinent à s’assurer un quotidien décent, donc nul besoin de mentionner les plus vulnérables. La vie est très chère dans le grand sud, et la population, un an après, peine encore à se reprendre », explique-t-elle au journal Le Quotidien News.

Au tournant de cet anniversaire du séisme du 14 août 2021, la population méridionale vit encore avec la peur d’affronter une autre catastrophe. Les conditions de l’apprentissage ne sont pas les meilleures pour de nombreux élèves qui suivent des cours dans des bâtiments fissurés non réparés, et chaque légère secousse sonne la fin de la journée scolaire en raison des inquiétudes. De plus, les nouvelles constructions privées après les événements se font encore au mépris des mesures parasismiques, et le risque de nouveaux désastres pèse énormément sur la population. Les souvenirs de la catastrophe coïncident avec les préparations en vue des festivités traditionnelles (La Notre Dame, Gelée), et ces dernières tendent à avoir le dessus malgré les difficultés.

Clovesky André Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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