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Usage excessif de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre : le président du STSHUEH, Joseph Lebien crie au secours

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Le président du Syndicat des Travailleurs de Santé de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (STSHUEH), Joseph Lebien, lance un appel à l’aide face à la situation de panique qui règne à l’Hôpital Général à cause du gaz lacrymogène dont les agents de la Police National d’Haïti (PNH) font une utilisation abusive pour mater le mouvement des étudiants. Un cas de décès a déjà été recensé, déplore M. Lebien.    

Impuissant face à l’ambiance qui prévaut à l’Hôpital Général en raison de l’usage à profusion par les policiers, de ce gaz qui n’est pas sans conséquence sur les malades, Joseph Lebien, le président du Syndicat des Travailleurs de Santé de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, sollicite, ce jeudi 10 septembre, l’intervention des organisations de la société civile en faveur des patients. « Où sont les organismes de défense des droits humains, où sont les organisations de la société civile, où est l’Office de la Protection du Citoyen ? Le syndicat de l’Hôpital les appelle à voler au secours des malades. Les malades n’en peuvent plus », a lâché M. Lebien.

« C’est terrible ce qui se passe actuellement à l’hôpital général,  les malades sont transportés à dos d’hommes par des parents qui courent dans toutes les directions », a relaté  Joseph Lebien, cette après-midi en pleine intervention policière contre les étudiants à la Faculté de Droit. « Une fumée se répand au niveau des différentes unités de l’Hôpital telles que la pédiatrie, chirurgie, l’urologie, la dermatologie, la médecine », a-t-il fait savoir. Joseph Lebien indique que toute bonbonne de gaz lacrymogène lancée à la Faculté de Droit, est également lancée à l’hôpital.

De plus, Le syndicaliste dénonce le comportement des agents de la PNH qui, souligne-t-il, ne font preuve, d’aucun respect envers le plus grand centre hospitalier du pays. « Même en temps de guerre, les hôpitaux sont épargnés, il y a des institutions qu’on doit respecter », a fait remarquer M. Lebien. « C’est inacceptable qu’un malade fraichement sorti de la salle d’opération se mette à courir parce que du gaz lacrymogène a été lancé par des agents des agents de la PNH », déplore-t-il  tout en confiant qu’une fillette a perdu la vie mardi dernier, à cause de cette situation.

Par ailleurs, il s’est montré très critique vis-à-vis de l’État qui, selon son constat, s’approvisionne en bombonnes de gaz lacrymogène, au lieu d’équiper l’Hôpital Général en matériels médicaux. « Pourquoi l’État n’utilise pas cet argent dans l’acquisition d’une ambulance, des civières, des charriots, des chaises roulantes au profit de l’Hôpital, c’est ce dont nous avons besoin ? », s’interroge le président du STHUEH.  « Les malades ne reçoivent rien de  l’État haïtien, même pas un plat chaud par jour, alors que ce dernier les bombarde de gaz lacrymogène », a scandé Joseph Lebien.

La marche prévue pour aujourd’hui par les étudiants de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Port-au-Prince a été réprimée par des policiers à coup de gaz lacrymogène. Ce jeudi 10 septembre  était le neuvième jour de la deuxième semaine Dorval décrétée par ces étudiants afin de réclamer justice pour leur ancien professeur assassiné le 28 août dernier à son domicile.

Marc Andris Saint-Louis

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