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De la nécessité d’un consensus politique adéquat

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À l’approche du 7 février 2022, les incertitudes paraissent de plus en plus évidentes sur l’avenir du pays en proie à une crise sociopolitique sans précédent. La nécessité se porte sur un choix consensuel efficace impliquant tous les acteurs et secteurs de la vie nationale qui n’arrivent pas à s’entendre jusqu’à présent sur l’idée de mener le pays vers une sortie de crise. Le temps consacré au reste du mandat de Jovenel Moïse arrive à son terme  alors que des structures regroupées de la classe politique et de la société civile ont déjà relégué dans le passé le docteur Ariel Henry  jugé incapable de se montrer à la hauteur six mois durant.

Le 7 février 2022 marquera l’échéance constitutionnelle du mandat quinquennal de l’exécutif qui a commencé avec l’installation de l’ancien Président Jovenel Moïse, le 7 février 2017. Dans la perspective de la continuité de l’État, plusieurs propositions sont mises sur la table. Ariel Henry pense qu’il lui faut du temps pour finalement mettre la machine en marche et aboutir à l’organisation générale d’élections dans le pays. Pourtant d’autres acteurs, tels que les Sénateurs du tiers du Sénat encore en fonction(certains étant impliqués dans l’Accord du Montana), s’opposent à cette approche. Le destin du Premier Ministre est pour l’heure en jeu puisque les signataires sont divisés et que tous les autres accords proposent son remplacement en, d’une part, nommant un Président et un Premier Ministre (l’Accord unitaire de Louisiane) et, d’autre part, en planifiant pour le 30 janvier prochain la tenue d’élections pour élire un collège présidentiel et un Premier Ministre.

La fin de la rhétorique

La question de la fin du mandat de l’exécutif dont le défunt Jovenel Moïse a été le Chef  a engendré un bras de fer important entre les acteurs politiques tout en suscitant des opinions controversées dans l’opinion publique. De nombreux débats dans les milieux politiques et intellectuels ont eu lieu l’année dernière pour savoir si la fin du mandat de l’exécutif devait être le 7 février 2021 ou le 7 février 2022. Mais Jovenel Moïse,avait joué des pieds et des mains pour se maintenir au pouvoir. Une décision qualifiée de dictatoriale et d’inconstitutionnelle par ses farouches opposants qui réclamaient à corps et à cris l’application de l’article 134-2.

Si Jovenel Moïse et ses partisans ont trouvé la rhétorique adéquate pour se maintenir au  pouvoir tout en ayant défié leurs opposants s’étant fait passer pour des constitutionnalistes, À à l’aube du 7 février 2022, les incohérences ressurgissent.

Des élections ?

L’organisation des élections pour renouveler le personnel politique reste la principale priorité de cet exécutif mené par Ariel Henry. Néanmoins, la situation actuelle du pays, sur le plan sécuritaire, se révèle un handicap majeur  à la réalisation de cette volonté. À cela s’ajoute la notion du temps.  Si l’on considère la date de l’échéance du mandat du gouvernement d’Ariel Henry, il est peu probable pour le locataire de la Primature d’organiser des élections à temps pour renouveler le personnel politique. 

Les acteurs du législatif

La fin du mandat de l’exécutif n’aura pas été la seule à susciter des débats dans le milieu politique haïtien. Celle du tiers du Sénat a fait brûler le torchon. Il s’agissait de savoir si le mandat de cette partie de cette l’institution proche de la caducité, prendra fin à la deuxième semaine du mois de janvier de cette année ou l’année prochaine. Pourtant, certains acteurs du législatif, comme Joseph Lambert, se sont positionnés bien évidemment pour le maintien du tiers du Sénat jusqu’en 2022. Le mardi 11 janvier 2022 le sénat a procédé à l’organisation d’élections pour un nouveau bureau.

Les accords en désaccord

Les acteurs politiques, pour appréhender la crise politique  à laquelle Haïti est confrontée ces derniers temps, ont partiellement mis en évidence des accords. Parmi eux, on peut citer : l’Accord du 11 septembre et celui de Montana.  Si ce sont les deux plus importants, ils sont tout autant les deux plus antagoniques l’un par rapport à l’autre.

L’accord du 11 septembre signé par le Premier Ministre Ariel Henry et certains groupes de l’opposition politique tels que le SDP, le MTV Ayiti, la Fusion…, prévoit le maintien du Premier Ministre qui organisera des élections au courant de l’année 2022. Pourtant, celui du Montana qui va à contre-sens est plutôt favorable à une  transition de « rupture » tout en ayant créé un Conseil National de Transition qui élira un Président provisoire et un Premier Ministre. Position un peu modifiée à cause de son entente trouvée avec le PEN qui fait que dorénavant  il propose une présidentielle sous forme collégiale avec un Conseil National de cinq membres secondé par un Premier Ministre.

Cette dualité risque de se développer ou plutôt d’engendrer un conflit politique de grande envergure dans le pays si aucun accord n’est mis sur pied  entre les partisans de ces accords. Par ailleurs, certaines organisations invitent ceux-ci à un dialogue inclusif pour un consensus à travers lequel tout le monde aura à gagner. C’est dans ce contexte qu’intervient l’Accord de Louisiane qui est favorable à la mise à la même table de tous les acteurs politiques. Certaines personnalités qui ont déjà signé d’autres accords, dont Accord lari a, Accord des femmes, Accord du milieu, Accord Montana… ont adhéré à cet accord qui se présente comme le consensus transcendantal. Pourtant l’Accord de Louisiane ne fait pas l’unanimité. Néanmoins, à la suite de plusieurs jours de discussion passés dans le sommet, c’est l’ex-Gouverneur de la banque centrale (BRH), Fritz Alphonse Jean, qui a été choisi comme Président provisoire de la République.

Jonas Reginaldy Y. Desroches

Email :jonasdesroches@gmail.com

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