Inculpation de Rodolphe Jaar, écartement du juge Garry Orélien : le point sur l’enquête de l’assassinat de Jovenel Moïse
3 min readÀ l’étranger, l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse se concrétise de plus en plus au fur et à mesure qu’elle évolue. Cette affaire qui met en branle des pays qui sont en relation avec Haïti, apporte des nouveautés chaque semaine. Inculpation de Rodolphe Jaar aux États-Unis et en Haïti, écartement du juge d’instruction Gary Orélien : les points qui ont marqué l’enquête cette semaine.
Récemment, un journal a signalé le fait que l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse progresse chez les pays en relation avec Haïti et non en Haïti. Cette tendance continue de faire son chemin pour la plus belle. Cette semaine l’inculpation de Rodolphe Jaar aux États-Unis et le refus de donner prorogation au juge d’instruction Garry Orélien par le Doyen Me Bernard Sainvil viennent corroborer ce constat.
En date du 8 janvier Rodolphe Jaar a été appréhendé par la police dominicaine. Sous sa demande, il a été par la suite envoyé aux États-Unis pour être jugé par la justice américaine. Le jeudi 20 janvier, le ministère de la justice américaine, via un communiqué, a annoncé que Jaar « est accusé d’avoir conspiré en vue de commettre un meurtre ou un enlèvement en dehors des États-Unis et d’avoir fourni un soutien matériel entrainant la mort, en sachant ou en ayant l’intention que ce soutien matériel soit utilisé pour préparer ou exécuter la conspiration de meurtre ou l’enlèvement ».
Dans ce communiqué qui a précédé le verdict de la présentation de Jaar par devant le juge Lauren Louisin du District sud de Floride le jeudi après-midi, est mentionné que celui-ci est « co-conspirateur » de l’assassinat du président Jovenel Moïse. Ainsi il y a d’autres conspirateurs dans l’affaire.
Par contre, en Haïti, l’enquête marche à pas de tortue. Toujours à cause des problèmes liés au système judiciaire haïtien. Cette semaine, c’est l’affaire du juge d’instruction Garry Orélien qui a suscité les remous de l’actualité. En effet le juge Orélien qui était chargé d’instruire ce dossier est écarté par le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, en l’occurrence Me Bernard Sanvil. Cet écartement survient après un refus à une demande de prorogation de délai formulée par le juge Orélienle 7 janvier dernier, parce qu’il n’a pas pu respecter le délai fixé par la loi.
Dans une lettre formelle adressée au juge récemment critiqué par le Réseau National de la Défense des Droits Humains (RNDDH), Me Sainvil s’est exprimé en ces termes : « par ces motifs, le doyen, conformément à la disposition du décret du 22 août 1995, relatif à l’organisation judiciaire, dit qu’il ne peut pas faire droit à la demande de prorogation de délai produite par le magistrat Garry Orélien. Ordonne en conséquence que la présente ordonnance lui soit communiquée pour être par lui fait ce que de droit ».
Si les données s’amplifient de plus en plus en ce qui concerne l’affaire de l’assassinat de Jovenel Moïse et qu’au niveau international elles sont utilisées pour faire bouger l’enquête, en Haïti, le dossier traine et la suite est tant attendue.
Jonas Reginaldy Y. Desroches
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