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COP 27 : Encore des promesses pour demain

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La crise climatique n’est plus un mythe, c’est désormais un ennemi du présent. Cependant, parmi les États les plus influents, peu semblent être prêts à aller au-delà des promesses pour la combattre. Pour cette COP 27 qui se déroule à Charm el-Cheikh au bord de la mer rouge en Égypte, 33 000 délégués se sont déplacés pour l’événement, et une fois de plus, des promesses ont été faites pour demain, un demain qui peine à voir le jour.

La crise climatique tient aujourd’hui une place des plus importantes au sein des espaces publics locaux et internationaux. La Conférence de Charm el-Cheikh de 2022 sur les changements climatiques, s’est déroulée du 6 au 18 novembre 2022, rassemblant 33 000 délégués. Pour cette énième Conférence des Parties (COP), des représentants de près de 200 pays se refixent le même objectif, celui de limiter le réchauffement climatique sous la barre des deux degrés Celsius, de préférence  sous 1.5.

« Le monde brûle et se noie sous nos yeux », a déclaré Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU ce jeudi 17 novembre en Égypte. Comme toujours en l’occasion, les discours sont pompeux. Pourtant, après deux semaines, la COP 27 peine à trouver un accord pour marquer l’occasion. Sous le leadership égyptien, la Conférence a été prolongée  jusqu’à ce samedi 19 novembre, afin de parvenir à un accord en vue de créer un fonds pour les pertes et dommages dûs au réchauffement climatique. Pour le patron de l’ONU, il est regrettable que ce cap n’ait pas encore été dépassé. « Le temps de parler de la finance pour les pertes et dommages est terminé. Nous avons besoin d’action », a-t-il déclaré. Cependant, les principaux pollueurs sont à peine prêts à promettre des efforts, et les Petits États Insulaires en Développement (PIED) sont menacés de disparition.

La Chine, Les États-Unis et l’UE à la COP 27

Trois pays produisent à eux seuls plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Avec 30% des émissions mondiales, soit un peu moins de dix millions de tonnes de CO2 en 2020, la Chine est le premier pollueur au monde, suivi par les États-Unis d’Amérique avec 13.8%, et l’Union Européenne avec 7,9 %. Par ailleurs, chacun évite de reconnaître ses torts. « Ce n’est pas une obligation pour la Chine, mais nous sommes prêts à apporter notre contribution et à faire des efforts », a déclaré l’émissaire chinois pour le climat Xie Zhenhua le 8 novembre dernier en Égypte. Toutefois, l’Empire du milieu se dit déterminé à participer. « La détermination de la Chine à participer activement à la gouvernance climatique mondiale ne reculera pas, et encore moins ne changera », a-t-il ajouté.

Washington promet de son côté de réduire ses émissions de gaz à effet de serre à 52% à l’horizon 2030, contre les 50% promis la dernière fois. Pour Joe Biden, le phénomène est connu, il appelle à faire plus. « Nous ne pouvons plus plaider l’ignorance quant aux conséquences de nos actions ou continuer à refaire les mêmes erreurs », a déclaré Joe Biden le 11 novembre dernier.

Quant à l’Union Européenne, représentée par le Vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, elle promet au moins 57% de réduction de ses émissions de CO2 d’ici 2030. Pour l’UE qui a déjà voté son « Green Deal », la loi européenne sur le climat, les ambitions doivent être revues à la hausse. « Je suis heureux de vous annoncer ici aujourd’hui que l’UE est prête à mettre à jour ses engagements pour refléter cette ambition rehaussée », a déclaré Frans Timmermans à Charm el-Cheikh.

Les Petits États Insulaires en Développement (PIED) sonnent l’alarme

L’élévation du niveau des océans et l’aggravation des événements météorologiques extrêmes placent les petits États insulaires dans la catégorie des plus vulnérables. Dans les Caraïbes comme dans le Pacifique, le danger est de taille, et ces États appellent les puissants à faire des efforts. Dans ce contexte, le Premier ministre d’Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, a tenu un grand discours en Égypte le mardi 8 novembre, et  a demandé à taxer les plus grandes entreprises pétrolières et gazières, afin de financer l’adaptation des nations pauvres au réchauffement climatique.

« Au premier semestre de cette année, six entreprises des énergies fossiles ont gagné plus d’argent que nécessaire pour couvrir les coûts des dégâts climatiques majeurs dans les pays en développement, avec près de 70 milliards de dollars de bénéfices », a rappelé Gaston Browne. Selon lui, les géants des combustibles fossiles réalisent de profits colossaux au détriment de la civilisation humaine, et les États ne font que tout renvoyer à demain. « Demain est promis chaque année depuis les 27 dernières années de ces réunions de COP […] et pourtant, demain n’est pas venu », a-t-il lancé.

De son côté, Haïti, à travers Yves Bernard Remarais, le directeur de communication du Ministère de l’Environnement, a prononcé son discours en l’occasion en rappelant les dégâts causés dans le pays par les événements climatiques, ainsi que du danger qui plane sur la planète. « L’augmentation du nombre et de l’intensité des événements climatiques extrêmes provoquent des dégâts considérables sur l’économie du pays, affectent le mode de vie des populations et provoquent la pauvreté extrême. En 2020, les pertes causées par les catastrophes climatiques en Haïti ont atteint près de 400 millions de dollars américains, ce qui représente environ 50% de l’aide internationale et 20% du budget de l’État », a-t-il déclaré.

Après 27 Conférences des Parties sur le climat, la société civile internationale, en particulier les défenseurs des causes environnementales, restent sceptiques par rapport aux impacts réels des grandes conférences et des promesses. Les grands pollueurs promettent depuis des années de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, ainsi que leurs productions de déchets nuisibles à l’environnement, mais les actes ne suivent pas les mots.

Pour l’activiste haïtien pour les causes environnementales Lovinsky Fils-Aimé, les pays industrialisés, principaux pollueurs, doivent aider les pays en développement à améliorer leur capacité de résilience et leurs politiques d’adaptation alors que les dommages sont estimés à des milliards de dollars américains chaque année. Pour lui, ainsi que pour tous les défenseurs des causes écologiques, le temps est venu de passer à l’action. « Je pense qu’aujourd’hui la plus grande chose à faire est d’agir réellement en respectant les différents accords signés », a-t-il déclaré.

Clovesky André-Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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