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En Haïti, l’épidémie de coronavirus ralentit, mais les mesures sanitaires restent peu respectées

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Le dernier rapport publié par la « Direction d’Épidémiologie, des Laboratoires et de la Recherche » du Ministère de la Santé Publique et de la Population en date du 4 avril 2022 fait apparaître une nette diminution des cas de Covid-19 dans le pays. Légère baisse du nombre de tests réalisés, deux cas confirmés pour zéro de décès pour ce 4 avril, et un taux de récupération de 95 % du nombre total des personnes infectées.

La pandémie continue encore aujourd’hui à faire des dégâts. Des centaines de morts sont à déplorer chaque jour dans un monde désormais dominé par un conflit militaire qui risque d’avoir des conséquences encore plus désastreuses. Ce sont désormais 470 281 760 cas de coronavirus qui ont été recensés dans le monde jusqu’au vendredi 8 avril 2022, et 6 139 449 décès. Soit 245 780 nouveaux cas et 809 décès en l’espace de 24 heures. Le coronavirus n’est pas en arrêt malgré la baisse des contaminations recensées et la levée des mesures restrictives dans la plupart des pays les plus affectés. 

En Haïti, le nombre de cas diminue de jour en jour d’après les données officielles. Quatre nouveaux cas le 31 mars, pareil pour le 1er avril 2022, zéro cas confirmé pour le 2 avril 2022, et deux pour le 4 avril, ramenant ainsi le nombre total à 30 578 cas confirmés, pour 834 décès enregistrés depuis le début de la pandémie, ce qui correspond à une létalité de 2,73%. Par ailleurs, le nombre de tests réalisés se comptent toujours par centaines chaque jour malgré une baisse quotidienne, par contre, la vaccination semble être en net arrêt, les dernières publications  la concernant dans les rapports officiels datent du 21 mars dernier.

Haïti épargnée malgré l’absence de mesures

Ils sont 111 994 à s’être fait complètement vacciner en Haïti. Près de la moitié de ceux qui ont reçu la première dose du vaccin ne sont pas revenus poursuivre le processus. Les centres de vaccination anti-Covid ne reçoivent plus beaucoup de demandes, selon les données publiées. Pour beaucoup d’Haïtiens, le coronavirus n’existe pas en Haïti, ils y voient des manœuvres politiques. Dans les grands marchés publics, dans le transport public, et même à l’intérieur de la plupart des institutions publiques et privées, les gestes barrières ne sont pas appliquées, aucune réelle politique sanitaire, et pourtant, Haïti s’en sort.

Pour l’étudiant à la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) de l’Université d’Etat d’Haïti, Woodsen JACOB, il y a peut-être une explication scientifique au fait que, malgré les prédictions désastreuses, certains pays comme Haïti n’ont pas été sévèrement touchés par la Covid-19.  « Ce qui arrive, c’est que la Covid-19 s’attaque plus violemment aux organismes affaiblis comme chez les personnes âgées ou les individus malades, et aussi dans les régions à basses températures. Haïti est un pays au climat tropical et où la température est assez élevée, et la population est très jeune, ce qui empêche le virus de faire autant de dégâts que dans les autres sociétés démographiquement différentes », explique l’étudiant en médecine. Selon lui, le système de santé publique haïtien est très défaillant, et n’aurait pas pu freiner ou même combattre la pandémie si elle s’était propagée à grande échelle dans le pays. 

Une bonne partie de la population haïtienne, tout comme celle mondiale, est en proie à des théories complotistes concernant la vaccination anti-Covid. Pour l’étudiant en médecine, il s’agit d’une situation compréhensible. « Plus on combat le virus, plus il opère des mutations qui aboutiront à l’apparition de nouveaux variants. À chaque nouveau variant, les vaccins existants deviennent dans la plupart des cas de moins en moins efficaces ». Cependant, pour le futur médecin, la vaccination a toute sa place, même si de sérieux doutes planent sur leur efficacité et les effets secondaires. Selon lui, ce doute est normal, le doute permet de progresser en apportant des améliorations et des mesures additionnelles. 

« À ceux qui se posent la question s’il faut ou non se faire vacciner, je « préfèrerais » conseiller à ceux qui résident en Haïti de se protéger à l’aide des mesures de protection et des gestes barrières, et aussi respecter les consignes de préventions édictés par les autorités et les spécialistes de la santé, sans oublier les remèdes naturels et autres méthodes usuelles pour pallier aux symptômes comme la fièvre ou la grippe. Par contre, pour quelqu’un qui a l’intention de quitter le pays pour se rendre dans les pays où la pandémie fait rage, mon conseil est clair : la vaccination est une condition sine qua non pour amoindrir les risques d’être infecté », souligne-il.

 Lors d’une tournée réalisée dans la deuxième moitié du mois de mars 2022, le journal a constaté dans le département du Centre, que deux hôpitaux fournissent des services de vaccination contre la Covid-19, qui, ces derniers jours est en perte de vitesse. L’Hôpital Universitaire de Mirebalais (HUM) et l’Hôpital Bon Sauveur de Cange. M. Gaston est médecin de service dans cet hôpital. Il précise : « À l’hôpital Bon Sauveur de Cange, on ne fait pas la prise en charge des cas de Covid mais on peut examiner le patient. Si nous constatons que l’examen est positif et  que le malade est stable, c’est-à-dire, si toutes ces cellules sont normales, et qu’il n’est pas essoufflé, ce malade, nous pouvons l’envoyer en quarantaine à son domicile sous médicament. Si le malade  n’est pas stable, s’il a une comorbidité ou une maladie chronique, on peut le référer à l’HUM dans le centre Covid-19 ».

Par ailleurs, le Dr Gaston a indiqué qu’à l’hôpital Bon Sauveur de Cange  on fournit des services de vaccination : « Oui, nous faisons la vaccination. Jusqu’à présent, nous recevons des gens pour la vaccination. Mais pour le moment, c’est Monsieur Albert qui peut donner de plus amples informations sur le sujet. Certains jours, on pouvait  recevoir jusqu’à trois patients, mais c’était quand la Covid-19 était en flèche. Pour le moment, c’est rare de trouver un cas positif ».

Il faut rappeler que « les informations contenues dans ces rapports sont actualisées de manière quotidienne. Les données et analyses peuvent être modifiées après la classification finale des cas ».

Cloversky André-Gerald Pierre

cloveskypierre1@gmail.com

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