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Faible taux de réussite aux examens du bac unique 2023 : Me Darbenzky Michaelange GILBERT livre son analyse !

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Le taux de réussite au niveau national des examens bac unique ( Secondaire 4) est de 36,  38%, selon le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle ( MENFP). Il s’agit d’un taux d’échec cuisant  suscitant que des interrogations. Interrogé à ce sujet par Le Quotidien News, Me Darbenzky Michaelange GILBERT estime qu’il s’agit d’un échec collectif tout en pointant du doigt la responsabilité des autorités de l’État ainsi que des autorités éducatives.

À en croire le MENFP, suivant les informations communiquées par le Bureau national des examens d’État ( BUNEXE), le taux de réussite au niveau national est de 36, 38% soit 37 354 candidats admis sur 102 680 participants. Il s’agit d’un « taux de réussite extrêmement faible » selon l’un des représentants de la société civile, Me Darbenzky.

Le résultat du bac dans  un pays est souvent considéré comme l’un des indicateurs à partir duquel on peut s’appuyer pour savoir comment se porte le système éducatif en question. Et quand les résultats sont catastrophiques c’est la société qu’il faut pointer du doigt surtout dans un pays comme Haïti. « C’est un échec collectif qui nous interpelle tous, à savoir les élèves, les parents, les autorités éducatives, les autorités politiques », déclare Me Darbenzky Michaelange GILBERT.

Par ailleurs, il importe de faire remarquer que certains ne sont pas étonnés sur le faible taux de réussite enregistré cette année aux examens du bac unique. Car pour eux, cela ne pouvait pas être autrement. Les enseignants dans les écoles publiques pour l’année académique 2022-2023 étaient souvent en grève pour exiger leurs arriérés de salaires. Et c’est donc cela qui donne souvent lieu à une crise éducative.

Crise éducative : quelles sont les premières victimes ?

Il faut reconnaître que les professeurs sont les premières victimes dans la crise éducative, selon M. Gilbert. « Ils sont confrontés à un manque d’assistance de la part des autorités car ces dernières ne leur versent pas leurs arriérés de salaires régulièrement. En conséquence, ils sont obligés de faire des grèves et des manifestations », explique-t-il précisant que parallèlement les élèves se retrouvent sans la présence des enseignants dans les salles de classe.« Privés de leurs droits à l’éducation en ce sens, les élèves entament souvent des mouvements de protestation pour exiger la présence des enseignants dans les salles de cours», ajoute-t-il.

L’apprentissage ne se fait pas dans un environnement serein !

À Port-au-Prince et ses environs, les gangs armés règnent en maître des lieux. Ils empêchent le déroulement des activités dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Et cela affecte les écoles. « L’apprentissage se fait dans un environnement qui n’est pas serein. Les élèves et les professeurs sont exposés à l’insécurité. Des actes d’enlèvements sont orchestrés par des bandes armées sur des élèves et des professeurs. Des écoliers sont blessés par balles en salle de classe », explique rappelle l’homme de loi.

Une pratique qui dévalorise le diplôme du baccalauréat

« Il faut dénoncer la vente des examens devant les centres d’examen. C’est une pratique honteuse qui dévalorise le diplôme du baccalauréat. Des examens non résolus sont venus à 1000 gourdes », déclare M. Gilbert en précisant que c’est une corruption qui gangrène le système éducatif.« Cette pratique trompe les élèves et les parents. Il s’agit d’une injustice », a-t-il ajouté.

 Que faire face à ces problèmes ?

Face à ces problèmes, Me Darbenzky estime qu’il faut agir sur le niveau politique, institutionnel et le niveau individuel.« Au niveau politique, il faut que le Ministre de l’Éducation Nesmy Manigat cesse de faire la politique avec l’éducation. Il faut qu’il respecte les droits et les revendications des enseignants. Il faut payer régulièrement les enseignants […], au niveau institutionnel, le responsable du MENFP doit renforcer le contrôle et la supervision autour des examens. Les personnes qui sont dans la pratique de la vente des examens doivent être sanctionnées. Au niveau individuel, il faut que les élèves prennent conscience de l’importance de l’éducation pour leur avenir. Il faut qu’ils se donnent les moyens d’apprendre et de réussir tout en respectant les règles et les valeurs de l’école.

« Nous avons tous un rôle à jouer pour améliorer la situation de l’éducation en Haïti. C’est notre devoir au niveau de la société civile. L’éducation est la clé du développement du pays. Elle est droit de tous les enfants. Elle est l’espoir du peuple haïtien. Ne laissons pas cet espoir s’éteint», a-t-il conclu.

Jackson Junior RINVIL

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