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Flambée de l’inflation : les ouvriers de la sous-traitance exigent un ajustement salarial

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Les ouvriers de la sous-traitance ont foulé le sol les 9 et 10 février 2022 pour exiger de meilleures conditions de travail. Fixée à cinq cent (500) gourdes depuis l’année 2019, la main d’œuvre ouvrière réclame un ajustement à hauteur de mille cinq cent (1500) gourdes  comme salaire minimum face à l’inflation qui ne cesse de grimper dans le pays.  Aux termes de  deux journées arrosées de vives protestations, la Police nationale d’Haïti (PNH) a été sévèrement critiquée pour avoir maltraité les manifestants dans leur bon droit.

Mille cinq cent (1500) gourdes, c’est ce qu’exigent les ouvriers travaillant dans l’industrie textile comme salaire minimum dont le montant en cours est de cinq cent (500) gourdes. En effet pour ces travailleurs, c’est un impératif pour que l’État fasse le suivi pour un ajustement de salaire. «  Le prix des produits montent et la valeur de la gourde diminue considérablement, il faut que notre salaire monte aussi », réclament les ouvriers et ouvrières de la Société Nationale des Parc Industriel accompagnés du reste de la population et certains membres de syndicats.

À l’issue de 2 journées de vives protestations, la Police Nationale d’Haïti (PNH), souvent critiquée pour son comportement vis-à-vis des manifestants, a été déployée pour stopper la vigueur de ces manifestations pour le salaire minimum. Lancement des bonbonnes de gaz lacrymogène, tirs à balles réelles ont été constatés lors des interventions policières. Environ 20 personnes, dont une femme enceinte, sont sorties victimes de ces interventions.

« Les ouvriers défendent leur droit fondamental qui est un acquis »

Contacté par le journal Le Quotidien News, Dominique St-Eloi, coordonnateur de la Centrale Nationale des Ouvriers Haïtiens (CNOHA) estime que « les ouvriers défendent leur droit fondamental qui est un acquis mais pas un cadeau ». Pour le syndicaliste, « cela fait 3 ans depuis que le salaire des ouvriers n’a pas été ajusté, alors que le taux de l’inflation est passé de 24 % à 26% » sous le regard complice de l’État ainsi que des Patrons.

« Le principal objectif de cette bataille reste donc une meilleure condition de travail et un salaire raisonnable », estime M. St-Eloi.  Selon ce dernier, même si les ouvriers qui ont manifesté pacifiquement ont subi de la violence policière, la bataille ne va pas cesser.« Si le salaire n’est pas ajusté à 1500 gourdes et d’autres accompagnements sociaux pris en considérations, ce qui adviendra sera un grave dénouement. Le lundi tous les ouvriers fouleront encore une fois le sol et occuperont la route de l’Aéroport ».

Des promesses pour calmer les nerfs

Faut-il rappeler, pour calmer les nerfs des protestataires, le Conseil Supérieur des Salaires (CSS), dans une note,  avait fait savoir qu’il a pris« toutes les dispositions pour finaliser et adresser ses recommandations »auprès de l’exécutif en ce qui a trait à la « fixation des salaires minima pour les différentes branches d’activités du secteur privé des affaires ». Toutefois, cette lettre, ayant été adressée depuis le 7 février 2022n’a pas été  suffisante pour éteindre le feu de la mobilisation. La note est  même dénoncée par la CNOHA comme étant une forme de diversion ; ce qui avait attisé les mobilisations des 9 et 10 février.

Face à cette situation où les ouvriers réclament un ajustement de salaire, le chef du gouvernement (Ariel Henry) s’est exprimé ainsi le 11 février 2022: « Je confirme que le conseil supérieur des salaires est en train de finaliser ses recommandations pour soumettre son rapport au gouvernement. Cela aidera à fixer le salaire minimum, en tenant compte des réalités et des dynamiques dans les secteurs industriel et commercial ».

Jonas Reginaldy Y. Desroches

jonasdesroches@gmail.com

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