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Johnson Sabin veut laisser un riche patrimoine dans le domaine de la photographie en Haïti

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Johnson Sabin est un photographe haïtien qui partage sa vision du monde à travers ses images prises avec sa caméra. Il fait parler ses photos, en Haïti comme ailleurs. En effet le photojournaliste a participé à de nombreuses expositions en France et espère laisser un riche patrimoine dans ce secteur.

« Je suis toujours fier de dire aux gens que je viens de la Grand-Anse », dit d’entrée de jeu le natif de Jérémie, la cité des poètes. Johnson Sabin, quatre ans après sa naissance, s’installe à Port-au-Prince où il découvre un nouveau monde. Avenue Poupelard héberge sa famille, il connaît alors une belle enfance pleine d’aventures.

Élevé dans une famille chrétienne, le jeune adolescent qu’il était à l’époque se voyait bien dans le rôle d’enfant de chœur à la paroisse de Saint Antoine.« C’est en effet dans cette paroisse que j’allais découvrir la vénusté de l’art », se souvient M. Sabin. Tôt il se plonge dans la passion de la lecture à la Bibliothèque de la Paroisse. Il ne s’arrête pas uniquement au feuilletage des bouquins, mais il fait également ses premiers pas sur scène comme comédien.

Johnson Sabin et l’art de la scène

« J’avais entre 14 et 15 ans quand j’ai fait mes débuts avec la troupe Les Gens de l’art de la Paroisse », raconte l’ancien comédien, Johnson Sabin. A en croire ses mots, cette expérience lui a permis de mieux apprécier la quintessence de l’art. Grâce au soutien du prêtre de la Paroisse, le jeune Sabin s’épanouit et élargit ses horizons.

« Quelques années plus tard, j’ai rejoint Actelier dont j’ai été membre fondateur, pour une nouvelle expérience beaucoup plus intense », avance Johnson Sabin. Johnson et ses pairs de la comédie ont interprété plusieurs pièces, dont « Le Gouverneur de la rosée », un peu partout dans la ville métropolitaine. «Grâce au théâtre forum que l’on faisait à l’époque,  on a décroché des contrats avec des organisations, dont Médecins sans frontières, en vue de participer à leurs campagnes de sensibilisation », ajoute-t-il.

Ses débuts dans la photographie

« J’ai découvert assez tôt dans ma jeunesse la photographie, mais je me suis vraiment lancé comme professionnel dans le domaine, il y a de cela dix ans », affirme le photojournaliste qui a par ailleurs une spécialisation en Ingénierie du développement local à l’Université Catholique de Lyon. Autodidacte au départ, Johnson a suivi par la suite de nombreux séminaires dans le domaine de la photographie, se  rendant ainsi plus performant derrière sa caméra.

Ce professionnel de la photographie a vu des passionnés internationaux émerveillés à la vue de ses photos lors des nombreuses expositions auxquelles il a participé. « C’est là ma plus grande fierté comme photographe, quand de fins connaisseurs accordent de la valeur à mes œuvres », déclare Johnson qui regrette le fait qu’il n’y ait pas d’espace d’exposition pour les photographes en Haïti.

Selon lui, les Haïtiens n’ont pas vraiment une culture de la photographie et, de ce fait, ils peinent à considérer la photographie comme un métier. « Le photographe doit pouvoir vivre de son travail. En ce sens, son travail doit être apprécié à sa juste valeur », tance-t-il.

Le photojournaliste propose son premier livre intitulé « Peyi lòk : une nouvelle stratégie de lutte en Haïti »

Témoin des derniers événements qui ont particulièrement bouleversé le pays, notamment le Peyi lòk, Johnson Sabin signera son premier opus préfacé par Lionel Trouillot, dans les jours qui viennent. En effet, ce document photographique traite en images la stratégie du Peyi Lòk dans les mouvements sociaux. On y trouve pour soutenir les photos de nombreux articles rédigés par des spécialistes en mouvements sociaux, dont Jocelyn Belfort.

« En fait, cet événement est assez  récent dans nos mouvements. Il est ainsi impérieux de le documenter pour l’histoire du pays », argumente l’auteur du « Peyi Lok : une nouvelle stratégie de lutte en Haïti ».

Ses satisfactions

« Bien sûr, je suis satisfait. En dépit des difficultés rencontrées jusque-là, je poursuis mon rêve »  répond Johnson Sabin, photojournaliste dans une Agence de presse internationale. Questionné sur la prise de vue qui l’a le plus marqué dans sa carrière, il se remémore cette vieille dame qui tenait entre ses mains, à la tête de la foule, lors d’une manifestation, une branche pour faire passer ses revendications. En fait, « Cette dame me communiquait son message dans ses gestes, comme pour me dire que chacun défend sa cause »,  avance-t-il.

Des projets, il en a des tonnes. L’auteur du Peyi lòk entend publier de nombreux ouvrages sur des sujets divers, qui serviront de guide à la nouvelle génération. « J’espère également participer à plusieurs expositions pour faire connaître mes œuvres », résume M. Sabin lors d’un entretien accordé à la rédaction de Le Quotidien News.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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