Le taux de change ne résume pas la politique monétaire de la BRH, a précisé Jean Baden Dubois
3 min readLe gouverneur de la banque de la République d’Haïti (BRH), Jean Baden Dubois a apporté un ensemble de précisions concernant la politique monétaire de la banque centrale. En effet, selon le numéro un de la BRH, le taux de change ne résume pas la politique monétaire de la BRH.
Lors de sa participation à l’émission rendez-économique animée par l’économiste Kesner Pharel, le titulaire de la BRH, Jean Baden Dubois a présenté le bilan économique de l’année fiscale 2019-2020 et les perspectives pour les années à venir. D’après M. Dubois, cette année fiscale a été très difficile pour le pays. En effet, il a rappelé que l’année 2019 avait terminé avec un taux de change de plus de 94 gourdes pour un dollar américain.
« Du mois d’avril à juillet 2020, le taux de change était de 120 gourdes pour un dollar vert. Entre avril et juillet, la monnaie locale a connu une dépréciation de plus de 28%par rapport à la devise américaine. Ce taux de change ne reflétait pas les fondamentaux macroéconomiques du pays», a déclaré le patron de la BRHtout en faisant savoir qu’il y avait une forte spéculation à cette époque.
« Tous les haïtiens font de la spéculation », scande le patron de la BRH.Cette situation, selon M. Dubois, a poussé la BRH à réguler le marché des changes. « La régulation ne permet pas à la banque centrale de résoudre des problèmes d’ordre structurel, mais plutôt des imperfections du marché », a précisé Jean Baden Dubois. Plus loin, il a fait savoir que la régulation de la BRH sur le marché des changes a donné des résultats.
Par ailleurs, Jean Baden Dubois a indiqué que le taux de change ne résume pas la politique monétaire de la BRH. « Le taux de change est une variable qui résulte des différentes interactions entre plusieurs secteurs », a laissé entendre le Gouverneur, rappelant que la BRH a pour mission de stabiliser le taux de change.
Au cours de cette interview, Jean Baden Dubois a fait savoir que les importations sont passées de 4.5 milliards de dollars en 2019 à 3.7 milliards de dollars en 2020. En ce qui a trait aux transferts en provenance de la diaspora, M. Dubois a indiqué que ces transferts ont augmenté de 18% en 2020.
À titre de rappel, selon le rapport annuel de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), la gourde s’est dépréciée nominalement de 18% en moyenne au cours de l’exercice par rapport au dollar, mais cette tendance s’est inversée vers la fin de septembre avec une appréciation de 40% (par rapport au mois précédent). « À la clôture de l’exercice en septembre, une appréciation interannuelle nominale de la gourde par rapport au dollar de 29% (de 93,32 à 65,92 gourdes pour un dollar) et une appréciation réelle de 2,2% ont été signalées », lit-on dans ce rapport annuel.
Cluford Dubois