Jovanny Laila Bien-Aimé, jeune médecin très impliquée dans le social

Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années, dit le vieil adage. Jovanny Laila Bien-Aimé a une carrière qui illustre bien ce dicton. Elle s’en est livrée aux questions de la rédaction de Le Quotidien News dans le cadre de cette grande série sur les femmes. Le mois de mars, rappelons-le, est dédié à la promotion des femmes qui se profilent comme les colonnes de notre société.

LQN : Comment vous présentez-vous ?

 Jovanny Laila Bien-Aimé :Je suis  Jovanny Laila Bien-Aimé, jeune haïtienne de 29 ans, Médecin diplômée et licenciée, actuellement en spécialisation en Gestion et Management des services de Santé et je travaille pour une organisation œuvrant dans la coopérative Santé.

Multi potentielle et passionnée, j’ai plusieurs centres d’intérêts qui peuvent paraitre divergents mais dont le cœur se trouve dans l’Education. Je suis la fondatrice de la Go for Education qui est l’instance qui vise à lier tous les centres d’intérêts et en sortir du concret pour répondre aux besoins urgents du peuple haïtien pour une éducation qui tend vers le changement de mentalité et de comportement.

LQN : Quels sont les faits marquant de votre  vie à date ?

Jovanny Laila Bien-Aimé:La mort de ma mère. Je n’ai pas saisi comment une femme aussi gaie et joyeuse ait pu passer de la vie à la mort, aussi rapidement.Elle a été une victime d’un mauvais diagnostic médical, n’a pas cherché les soins nécessaires à temps et ce qui était une maladie bénigne s’est transformée en une catastrophe irréparable.

Je me suis sentie impuissante face aux systèmes et j-avais trouvé la vie injuste, j’étais au Cap-Haïtien à me surpasser pour les patients pendant que ma mère était tombée sur un Médecin qui n’avait pas fait attention aux symptômes de cette dernière. J’en ai voulu longtemps à ma mère de m’avoir caché ses malaises, au fil du temps, j’ai appris à me défaire de cette rancœur et me sert de cette histoire pour implanter Go For Education qui s’occupe aussi d’Education Sanitaire pour la Promotion de la Santé.

LQN : À titre personnel, comment illustrez-vous  dans la vie?

Jovanny Laila Bien-Aimé:Comme une jeune femme bien dans sa peau. Je suis une femme fervente et je fais confiance à Dieu et l’Univers pour que ma vie aille bien, tout en prenant le soin de faire des choix raisonnables et prête à faire face à mes échecs. Je me sens équilibrée, légère, et qui marche vers et pour ses rêves.

LQN : Quel est votre  rêve pour Haïti ?

Jovanny Laila Bien-Aimé:Qu’Haïti devienne un pays prospère où ses enfants ne souffrent plus de crise d’identité. Je rêve d’une Haïti fière et libératrice. Et je crois que cela doit commencer par une éducation axée sur le changement d’attitude et de mentalité. C’est pour cela que je veux offrir au pays mon expertise et tout ce que je peux faire pour minimiser les gouffres sociaux afin que l’haïtien se sente chez soi dans son pays, en étant centré sur lui m-même.

LQN : Une jeunesse en Haïti aujourd’hui imprimé quoi pour Vous ?

Jovanny Laila Bien-Aimé :J’aime beaucoup Haïti. Je me suis toujours sentie liée à cette Terre. Je suis réaliste pour savoir que le pays gaspille ses jeunes, nous devons mettre plus d’efforts pour atteindre un minimum de résultats. La jeunesse haïtienne est imprimée de grandes séquelles psychologiques, sociales, économiques…mais c’est une jeunesse combattante, qui ne baisse pas les bras et qui chaque jour espère que la chance va tourner en sa faveur.

LQN : Quel serait votre  projet favori  pour ce pays dans lequel vous  inviteriez  d’autres jeunes?

Jovanny Laila Bien-Aimé:La Go for Education. Elle rassemble tant de projets qui charrient des valeurs fortes comme l-Education Emotionnelle, le Mentoring et Tutoring, l-Equité du genre etc. A moi seule, je ne pourrai jamais y arriver. Nous serons légions à y apporter nos bras dans un climat de transparence et de confiance.

LQN : Un message aux haïtiens en ce moment serait quoi?

Jovanny Laila Bien-Aimé:Aimez-vous les uns les autres. Voyez en chacun le frère que vous chérissez ou la sœur qui vous est chère. L’amour est au-dessus de tout. Définissons ensemble le pays que nous voulons car Haïti est à refaire.

Godson Lubrun