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Election/Haïti : Jovenel Moïse doit commencer par agir en homme d’État chevronné, opine Pamela A. White

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C’est en fait ce que suggère au président haïtien, l’ancienne représentante des USA en Haïti entre 2012 et 2015, Pamela A. White, qui intervenait sur la question de la première République nègre indépendante du monde au congrès américain, le 12 mars 2021. La diplomate voit mal que des élections libres puissent se tenir en Haïti dans le contexte actuel moyennant un consensus minimal entre les acteurs politiques, un nouveau PM et un autre CEP.

Pamela A. White assimile à un gâchis Haïti suivant l’image qu’elle projette ces derniers temps. Mme White pense aussi qu’il est impossible de réaliser des élections réussies dans le contexte actuel à cause de la situation chaotique qui sévit sur le territoire, le non légitimité du CEP et d’autres conditions techniques qui ne sont pas réunies.

Mis à part les cas d’enlèvements à récurrence, les viols, les meurtres, l’insécurité alimentaire qui touche des millions d’haïtiens, la destruction volontaire de la première banque de données gérant le registre des votants, la mise sur pied d’un CEP unilatéral, le refus pressenti de la communauté internationale de supporter financièrement ces élections dans ce contexte, l’agonisse du système juridique haïtien, les menaces exercés sur la presse entre autres, un minimum fragilise ce processus vicié à la base. Il s’agit selon l’américaine, du refus de tous les acteurs de venir sur la même table. Malgré tout, elle ne voit non plus de bon œil la mise en place d’une transition dans le pays.

Madame White est catégorique : sans un minimal consensus la tenue des élections est impossible dans le pays. Outre cela, elle recommande en cas de l’objection du président à démissionner de se retirer du processus en devenant complètement transparent et honnête. Il doit amener tous les acteurs sur la table du dialogue et nommer un nouveau PM issue de la société civile. En outre il doit se concentrer sur le rétablissement de la paix dans le pays, cesser les coups brutaux et la violence des gangs et commencer par agir en un homme d’État chevronné.

De son coté, le nouveau chef du gouvernement fera de son mieux pour élaborer un plan de sécurité, dissoudre l’actuel CEP, convoquer un sommet quelconque avec les acteurs politiques concernés en vue de l’établissement d’un nouveau CEP légal. Pour laquelle entreprise, la diplomate dit espérer que l’ONU et le gouvernement américain devraient aider dans le financement. Elle recommande par ailleurs à la communauté internationale de tracer des lignes fermes dans le sable qui tiendront les dirigeants haïtiens responsables à la fois d’une transition en douceur et d’une sécurité considérablement améliorée. Si les lignes sont franchies, l’argent s’arrête.

Au congrès américain, la diplomate plaide aussi pour une aide immédiat à l’ONI. Elle pense souhaitable aussi qu’une aide soit octroyée à Haïti dans les conditions difficiles qu’elle est en train de vivre. L’ambassadrice enfin rappelle que les élections ne vont pas transformer le pays.

Claire S. Désiré

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