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La grâce présidentielle au cœur d’une polémique entre l’OPC et le Ministère de la Justice

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La démarche visant à désencombrer les prisons pour éviter la propagation  de la pandémie de Covid-19, à une grâce présidentielle a déclenché une véritable guerre  entre  l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP). En l’espace de 24 heures, les titulaires de ces deux institutions étatiques ont dû faire sortir deux notes autour de leur participation dans ledit processus qui, semble-t-il n’avait pas suivi son cours normal.

C’est à un tac-au-tac que Renan Hédouville, protecteur du Citoyen et Lucmane Délille, ministre de la Justice se sont livrés le mardi 30 juin 2020. En effet, la publication par l’OPC d’une note dénonçant les caractères opaque et irrégulier de la grâce présidentielle accordée à une dizaine de détenus sur une liste de 415.

De son côté,  le Ministère de la Justice est intervenue en soulignant que l’institution dénonciatrice était aussi impliquée dans le processus. Une intervention qui sera condamnée puis démentie par le même jour par l’OPC.

En effet, quelques heures l’OPC, a, à travers une note de protestation, apporté un démenti formel aux informations communiquées par Me Lucmane Dellile.

Selon M. Delille, l’OPC faisant partie des institutions qui ont défini  les critères que devaient réunir les prisonniers à gracier. L’OPC n’a jamais travaillé avec le MJSP sur une éventuelle liste de libération de prisonniers devant bénéficier de grâce présidentielle, a indiqué le Protecteur du Citoyen.   

«Le Protecteur du Citoyen n’a jamais eu de rencontre ni d’entretien avec le Ministre de la Justice depuis son installation le 5 mars 2020 », a-t-il poursuivi.

En outre, l’Office de la Protection du Citoyen dit condamner « les déclarations mensongères » du ministre Delille,  et dit toutefois rester ouvert aux consultations  avec les institutions dont le ministère de la justice  autour de la problématique carcérale comme mentionné dans ses attributions.

Les 415 qui ont obtenu la grâce présidentielle appartiennent à aux juridictions suivantes. Jérémie, Mirebalais, Saint-Marc, Port-au-Prince, les Cayes, Jacmel, Fort-Liberté, la Grande-Rivière-du-Nord, Port-de-Paix et Aquin. Rappelons que, parmi ces prisonniers fraichement libérés se trouvent  des individus condamnés à de lourdes peines pour enlèvement et séquestration, viol, assassinats ont été graciés après seulement quelques années d’emprisonnement, selon  une note précédente publiée par l’OPC qui a cité les suivants :

Iclaunel PIERRE, condamné en septembre 2015 pour viol à 12 ans de prison; Dimanche Marie Hélène, condamnée pour enlèvement et séquestration en 2013 à 15 ans de prison; Présumé Marie Claudelle, condamnée en 2009 pour assassinat à perpétuité;  Milfrance Azilhomme, condamné pour meurtre en février 2018 à 7 ans de prison; Séjour Rémy, condamné pour assassinat le 31 juillet 2018 à 7 ans de prison; Fanfan Aramy, condamné pour vol à main armée le 29 janvier 2020 à 5 ans de prison; Laurent Hugues Hérard, condamné pour tentative d’assassinat en mars 2013 à 15 ans de prison; Joseph Jocelin, condamné pour assassinat en 2014 à 15 ans de prison; Joseph Jean Nabeau, condamné pour assassinat en 2014 à 15 ans de prison; Harrison Domond dit Hougan Jean Marie, condamné pour assassinat en 2014 à 10 ans de prison”

Marc Andris Saint-Louis

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