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La PNH à pied d’œuvre alors que plus de « 100 000 personnes » ont été forcées de quitter leur maison entre janvier 2022 à avril 2023

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Plus de 14 massacres ont été enregistrés en Haïti entre janvier 2022 à avril 2023, révèle la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) en soulignant par ailleurs que plus de 100 000 personnes ont été contraintes d’abandonner hâtivement leur domicile en vue de se protéger. Ces derniers jours, la Police Nationale d’Haïti essaie tant bien que mal de faire échec aux hommes sans foi ni loi.

La situation sécuritaire du pays va de malen pis. Les massacres et les déplacements forcés se font régulièrement et ce, sous l’œil passif des autorités policières. Selon un rapport de la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) « plus de 14 massacres ont été enregistrés dans  le pays de janvier 2022 à avril 2023, notamment dans les quartiers défavorisés de la région métropolitaine de Port-au-Prince ».

Les violences continuelles des gangs sur l’ensemble du territoire ont contraint plus qu’une centaine de milliers (100 000 et plus) de personnes à s’enfuir hâtivement pour tenter de se protéger,  peut-on lire dans le rapport rendu public par la POHDH au mois de mai.

Où se trouvent les personnes déplacées ?

À en croire la POHDH, il y a certaines d’entre elles qui ont laissé le pays. D’autres sont retournées dans leurs provinces d’origine. « Mais d’autres ont dû se réfugier soit sur des places publiques ou dans des espaces privés dans lesquels ils sont accueillis en tant que visiteurs».

Parmi les camps où se trouvent les personnes déplacées, elle mentionne le camp Kay Castor,  le cas des enfants de Cité Soleil, le cas de la place Hugo Chavez, le cas des déplacés au niveau du lycée de Carrefour-Feuilles et les cas de Solino et de ses environs.

Situation spécifique des femmes et des filles déplacées

La POHDH à travers ce rapport explique que « les mauvaises conditions de vie dans les camps constituent d’énormes menaces pour les femmes et les filles ».  La plateforme précise à cet effet qu’« elles sont livrées à elles-mêmes et sont exposées aux viols et autres formes d’abus et de violence basées sur le genre ».

Certaines d’entre elles rapportent qu’elles sont victimes de menaces, violées et dépouillées du peu qu’elles possèdent, souligne la POHDH ajoutant qu’elles sont exposéesàdes risques sanitaires élevés telles les infections, étant donné les mauvaises conditions hygiéniques dans les camps.

La Plateforme rapporte aussi que certaines se plaignent du comportement sexiste de certains membres des comités qui exigent qu’elles couchent avec eux pour qu’elles bénéficient des dons destinés aux victimes.

Des violations des droits humains

À en croire la POHDH, l’aggravation du climat sécuritaire avec les violences continuelles des gangs armés, a entraîné de graves violations des droits humains dans le pays, à savoir « les droits à la vie, à la sécurité, au logement ainsi que les libertés de circuler sont systématiquement violés ».

Les déplacés sont abandonnés par le Gouvernement de facto du premier Ministre Ariel Henry, constate-t-elle. « Dans tous les camps de déplacés que nous avons observés,  les conditions de vie sont très critiques, voire inhumaines », souligne-t-on dans le rapport.

Les victimes sont exposées au soleil, à la pluie et dorment à même le sol. Ces conditions constituent une atteinte grave à la dignité et aux droits des déplacés au regard de la Constitution de 1987 et des normes internationales relatives aux droits de l’Homme, selon la Plateforme.

Cette dernière dit  condamner  « le comportement du Gouvernement de facto qui n’a montré aucune volonté ni intérêt pour combattre les gangs armés qui terrorisent la population de manière constante ». Selon la Plateforme, le Gouvernement ne s’est pas préoccupé de la souffrance et des maux que subit la population depuis 20 mois environ.

La POHDH, d’un autre côté,  recommande la mise sur pied d’un dispositif d’appui psychosocial et d’accompagnement financier aux familles déplacées victimes de la terreur des gangs dans les quartiers populaires. « Les déplacés doivent être pris en charge conformément aux principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays, adoptés par la Commission des droits de l’Homme le 11 février 1998, puis entérinés par l’Assemblée générale de l’ONU lors du Sommet mondial de 2005 », peut-on lire.

Les efforts de la PNH

Après que plus d’une dizaine de présumés membres de gangs se trouvant à bord d’un véhicule au Canapé-Vert ont été interceptés par la PNH, puis brûlés par la population, la peur qui se trouvait du côté des simples citoyens a commencé à changer  de camp pour se retrouver au côté des bandits armés. Aussi bien, après le soi-disant démantèlement du gang « Ti Makak » au niveau de Laboule, la PNH commence à reprendre confiance avec l’aide de la population.

Ainsi, depuis plusieurs jours, les forces de l’ordre ont mis leur projecteur à l’entrée sud de la capitale  contrôlée, entre autres, par le gang « 5 Segond ». L’objectif, pourrait-on dire, est de démanteler  ce gang qui impose sa loi à Martissant et aux environs depuis plus de deux ans. Si l’intensification des opérations se poursuit d’après la PNH, toutefois, aucun bilan n’a été communiqué jusqu’à la rédaction de cet article.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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