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La sous-représentation des minorités dans les médias, un fait à combattre, selon Raoul Junior Lorfils

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Via un projet conçu dans le cadre de son master en Management des médias à l’Université de Lille, Raoul Junior Lorfils entend s’attaquer au problème de la sous-représentation dont sont victimes des groupes minoritaires dans l’offre médiatique en Haïti. Il compte en faire tout un plaidoyer.

Rédacteur en chef à Loop Haïti depuis 2018, Raoul Junior Lorfils aiguise son savoir-faire avec un master en Management des médias à l’Université de Lille, après l’obtention d’une licence en journalisme multimédia à l’Ecole supérieure de journalisme de Lille et d’un diplôme à l’Institut International de Commerce et de Communication. « Dans le cadre de mon master à l’Université de Lille sur le Management des médias, j’ai été invité à identifier un problème existant au sein de mon média afin de proposer un projet qui en serait la solution », a confié le journaliste. Ainsi, il a pu constater que les groupes qu’il considère comme minoritaires sont sous-représentés dans les médias dans le pays. Ce qui constitue une forme d’exclusion.

«C’est le cas des personnes à mobilité réduite, qui représente au moins 10% de la population, selon l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informations (IHSI) ; la communauté LGBTQ, les nains, les albinos, les musulmans, les membres de certaines communautés religieuses, notamment», a-t-il cité, ajoutant que cette situation s’ajoute au fait que ces différents groupes sont déjà victimes de stigmatisation, de préjugés, d’exclusion… D’autre part, Raoul Junior Lorfils croit qu’en plus d’être sous-representés, ces groupes connaissent une mauvaise représentation dans les médias, car on ne parle d’eux que dans des circonstances déplorables où ils sont sujets d’agression, de violation de leur droits entre autres.

« À cet effet, j’ai décidé de développer ce projet éditorial qui consistera d’abord à rendre le journal plus inclusif par rapport à ces minorités dans son offre de contenus. Mais j’ai décidé aussi de prendre comme responsabilité personnelle de faire tout un plaidoyer afin de sensibiliser sur la question », propose Lorfils comme solution. Dans un premier temps, il entend intégrer des principes d’inclusion et de diversité vis-à-vis de ces groupes dans la stratégie de production de contenus globale de la structure. Ensuite, il espère promouvoir cette culture dans ses prises de paroles publiques ou privées.

Pour ce qui concerne particulièrement le média au sein duquel il évolue depuis 2017, à savoir Loop Haïti, en plus de commencer à produire des contenus allant dans cette direction, il lance  très prochainement un appel à volontaires afin d’inviter des acteurs à l’aider dans cette quête.

“Nous visons des membres des communautés précitées; des personnes physiques ou morales travaillant avec ces communautés, via des associations ou organisations; et enfin nous visons des personnes (journalistes ou étudiants et professionnels avec des compétences avérées en journalisme) intéressées à la production de contenus médiatiques », a fait savoir Lorfils, informant qu’une annonce sera bientôt affichée sur la page Facebook de Loop Haïti. Toutefois les intéressés peuvent contacter ledit média dès maintenant pour de plus amples informations.

À en croire le journaliste, ce projet revêt d’une importance prépondérante pour la société haïtienne en général, et particulièrement pour le secteur des médias. Car « donner la place qu’ils méritent aux groupes minoritaires est un devoir pour tout média qui se respecte. Et toutes les recherches montrent qu’une presse qui prend au sérieux ses responsabilités sociales vis-à-vis de la société qu’elle dessert, a plus de chance d’être prise au sérieux », a déclaré Lorfils, argumentant que les médias qui adoptent une telle approche contribuent à la communication sociale entre les différents groupes d’une société, de surcroît à une meilleure cohabitation de ces groupes, donc à la construction d’une meilleure société.

« Mais aussi ces organes de presse, en jouant leur rôle social, peuvent ainsi gagner en confiance auprès de leur public », a-t-il assuré.

Il importe de noter que le journaliste Raoul Junior Lorfils a déjà été récompensé pour ses travaux par le Prix du jeune journaliste en Haïti. Il a été, en effet, le troisième lauréat de ce concours en 2015 pour son article « Handicap et transport en commun: à quand la fin de l’enfer ? », et deuxième du prix en 2016 pour son reportage « Milieu rural haïtien: “Si ce n’était pas la solidarité…”« .

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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