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Soyons notre propre docteur!

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On fait face depuis plus de trente ans à une crise politique sans précédent. Au fil des ans, la situation n’arrête pas de se compliquer. On a connu des coups d’État, des transitions, des départs forcés, des missions étrangères. Pire, on a semé la graine du gangstérisme. Trois décennies durant, on s’entre-déchire pour le pouvoir sans que personne ne soit jamais coupable. Tous, nous cherchons des boucs émissaires.

On a beau miser sur la communauté internationale, on se met systématiquement dans le pétrin, et on attend à chaque fois que les organismes internationaux viennent jouer les arbitres, nécessairement partiaux. Tout ce que font nos acteurs politiques entre dans le cadre d’une mise en scène pour la consommation étrangère.

On dirait que les crises naissent d’elles-mêmes. Mais on attend toujours que l’OEA, l’ONU, ou les USA apportent le remède. Cela ne veut pas dire pour autant qu’on ignore le contexte géopolitique. Cependant, il est inadmissible que pour des intérêts claniques, on soit obligé de perpétuer la mauvaise gouvernance, de pérenniser la pratique de la corruption en rendant du coup insipide le quotidien des mandants.

En Haïti, l’on peine à moraliser la politique. La logique macchiavélique est le seul guide de nos politiciens. Réussir et ne pas tenir compte des procédés utilisés pour arriver au sommet. Une fois parvenus à leurs fins, ils croient que la reconnaissance est réellement une lâcheté.

Il nous faut révolutionner le faire-semblant. Nous nous comportons comme des gamins. Nous nous faisons du mal tout le temps. Nous avons toujours besoin d’un papa pour faire la médiation. Quelle médiation? Celle de dire qu’un camp a tort et que l’autre a raison.

C’est pas l’OEA qui viendra solutionner la crise qu’on a concoctée. C’est pas elle non plus qui va ramener les gangs à la raison, qui va dire si le Président est illégal ou non, si le pays mérite une transition ou si nous devons aller aux urnes. Notre mal, c’est cette culture  qui consiste à fuir notre responsabilité, de moissonner là où l’on n’a pas semé. Notre remède, c’est de respecter la loi. Diagnostiquons-nous nous-mêmes et voyons de quels  maux nous souffrons vraiment.

Daniel Sévère

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