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L’année 2021 : le cauchemar sécuritaire d’Haïti

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L’année 2021, qui approche désormais de sa fin, aura été marquée par un ensemble de phénomènes dont l’ampleur  a eu des effets néfastes sur Haïti. Parmi ceux-ci, l’insécurité reste l’un des phénomènes les plus terrifiants dont le pays  a eu à subir le poids tout au long de cette année. S’étant manifestée sous diverses formes, l’insécurité a été entre autres l’une des pièces importantes du puzzle. Retour sur les faits marquants de ce phénomène!

Des gangs qui font main basse sur des zones entières de la capitale et dans des villes de province, des massacres de plus en plus horribles, certains assassinats révoltants comme celui du Président de la République, en l’occurrence Jovenel Moïse, des kidnappings en série, tel a été le tableau offert par Haïti au cours de l’année 2021. Synthétiquement, il démontre l’ampleur du phénomène de l’insécurité. Pourtant si l’insécurité s’est déjà installée en Haïti au cours des trois dernières années, il faut dire qu’elle a atteint un sommet en 2021.

La loi des gangs                          

Comme l’a bien signalé le journal Le Quotidien News dans d’autres articles ayant été publiés dans ses colonnes, le nombre des gangs s’est accru partout dans le pays.  Dans les zones de la sphère métropolitaine, dans les villes de province, partout des groupuscules d’hommes armés, plus ou moins structurés, ont imposé leur loi.

Ce phénomène de gangstérisation totale du pays n’est pas sans conséquence. Les gangs, ont contrôlé les zones sans rencontrer de résistance en 2021. Ils ont tout autant exercé des pressions sur les autorités de l’État. Cela fait environ 6 mois que l’entrée sud de la capitale du pays est paralysée à cause de la guerre des gangs ; le groupe du G9  s’est emparé du terminal pétrolier de Varreux sous le regard impuissant des autorités : autant d’exemples et bien d’autres encore indiquent clairement le fait que les gangs ont fait la loi pendant cette année.

La police nationale déchirée et désagrégée

L’un des faits marquants de l’année 2021 fut la déchirure, à plusieurs niveaux, de la Police Nationale d’Haïti. En effet, en plus  d’avoir été le souffre-douleur des gangs ou des bandits, cette institution républicaine, a été mise à genou par  un processus de désagrégation intérieure. Par conséquent, certaines revendications ont pris naissance au sein de la PNH. Les mouvements Fantom 509 et S-PNH se sont illustrés avec fougue. Quand il ne s’agissait pas de manifestations pour de meilleures conditions de vie des policiers haïtiens, ces structures revendicatives de la PNH ont bel et bien protesté pour une réforme au sein de la Police Nationale d’Haïti.

En plus d’être sous l’emprise de la désagrégation intérieure, la Police Nationale d’Haïti a été bel et bien sujette, elle aussi, à l’insécurité en Haïti en 2021. En effet, cette institution qui est là pour assurer la sécurité publique, a enregistré des pertes importantes, tant au niveau matériel qu’au niveau des vies humaines. Mise à part  certains commissariats vandalisés, des policiers ont été assassinés de façon récurrente. Le Réseau National de Défense des Droits Humains a dénombré au moins 32 policiers nationaux assassinés entre le 7 janvier et le 5 juin 2021.

La population terrorisée

La population a connu le sort infernal du terrorisme. Les bandits ont attaqué, tué, massacré la population civile à leur guise. Quand celle-ci n’était pas sous la constante menace des gangs qui contrôlent les territoires, elle subissait leurs terreurs délirantes.

Les kidnappings en série

L’industrie du kidnapping a connu un bond considérable en 2021. Les personnes qui ont subi le sort du kidnapping ont été nombreuses cette année. Selon le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains, 782 cas d’enlèvement ont été enregistrés du 1er janvier au 19 octobre 2021. Mais ce chiffre, si l’on en croit les dernières statistiques, a augmenté au cours  les deux derniers mois de la fin de l’année, car les kidnappeurs ne chôment pas.

Des assassinats spectaculaires

L’année 2021 aura été marquée par des assassinats spectaculaires. Passant par les assassinats de personnalités publiques, pour arriver à ceux de personnes peu connues, la machine de la terreur ne s’est pas arrêtée. Le professeur  en droit Patrice Michel Dorenoncourt a été assassiné par des bandits qui l’ont kidnappé ; le docteur Mackindi Guerrier, lui aussi, a succombé après une tentative de kidnapping : autant de nouvelles qui ont suscité l’émoi.

Mais s’il faut remonter plus loin, les assassinats de Diego Charles et d’Antoinette Duclaire n’en sont pas moins indignants. En effet, dans la nuit du 29 au 30 juin dans un carnage perpétré entre Christ Roi et Delmas 30, la jeune journaliste et militante politique, ont sommairement été exécutés. La sympathie et la fureur de l’indignation l’espace public après cet acte odieux.

Le matin du 7 juillet de cette même année, le monde entier a été stupéfait. La nouvelle de l’assassinat de l’ancien Président Jovenel Moïse s’est propagée comme une onde de choc. Cet assassinat, dont les enquêtes se poursuivent encore, est digne d’être considéré comme l’un des évènements marquants de ce siècle.

L’autre bord de l’insécurité

L’insécurité en 2021 ne s’est pas manifestée en Haïti seulement par la violence et le crime. Beaucoup d’évènements qui ont fait des victimes, témoignent du niveau de vulnérabilité de la population haïtienne sur le plan sécuritaire. Le tremblement de terre du 14 août par exemple a fait environ 3000 victimes dans le Grand Sud. L’explosion du camion-citerne qui a fait environ 90 morts au Cap Haïtien est aussi une illustration de ce constat.

L’année 2021, définitivement, aura été une année de cauchemar en ce qui a trait à l’insécurité sur toutes ses formes.

Jonas Reginaldy Y. DESROCHES

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