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L’année scolaire 2019-2020, le dilemme !

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Il n’y a pas que les évènements politiques qui ont gâché l’année scolaire 2019-2020. La pandémie du nouveau  coronavirus  a apporté sa touche, et pas des moindres. Depuis que le ministre Pierre Josué Agénor Cadet, a accédé à la tête du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle  (MENFP), il n’arrête pas de pointer du doigt les politiciens haïtiens qui, dans le souci de satisfaire leurs ambitions sectaires, ont pris l’habitude de prendre en otage le système éducatif. Sans cesse, il les a appelé  à changer de stratégie.

Quelques jours après ce récurrent appel pour proclamer la rentrée scolaire 2019-2020,  l’opposition politique a fait son fameux coup. Résultat : l’inédit évènement baptisé « peyi lok » a soustrait sans  scrupules quatre mois d’apprentissage aux élèves haïtiens. L’on se questionnait déjà  sur les chances de réussir  cette année scolaire programmée sur dix mois.

L’année était encore récupérable, pensaient les responsables du ministère qui appelaient les établissements scolaires à ajuster leurs horaires pour permettre aux élèves d’être au plus près du nombre d’heures de cours initialement prévues.

Une lumière d’espoir apparaissait à l’horizon  à la fin décembre. Le doute planait effectivement sur la qualité de préparation des écoliers en classes d’examen, mais on était optimiste sur les six mois restants. En mars,  tout a brusquement changé, le coronavirus a porté  un coup fatal à toutes les prévisions. Depuis, toutes les  activités scolaires et universitaires sont suspendues sur le territoire national jusqu’à aujourd’hui. À quelques jours de  la fin du calendrier scolaire, l’on compte seulement un mois et quelques jours de cours. Si l’on devait respecter la tradition et le calendrier scolaire, la nouvelle année devrait commencer en septembre prochain, à deux mois de la date de fermeture de la précédente. Que faire ? 

Les autorités étatiques  réfléchissent encore sur la décision à prendre. Nous avons sauvé moins de deux mois dans le calendrier qui arrive à échéance dans dix jours. En temps normal, deux mois nous séparent de la nouvelle année. Deux mois de relaxation pour les élèves. Deux mois  qui donneront aux parents le temps de  souffler. Deux mois toujours insuffisants pour le MENFP qui tarde à planifier une nouvelle année académique. Quoi qu’on fasse, le temps nous fait la guerre.

Si l’on veut boucler l’année en cours et respecter les échéances, nous allons devoir ajouter les deux mois qui restent à l’année en cours qui donnera en réalité moins de 4 mois d’apprentissage, près d’un tiers de la prévision initiale. Dans une telle perspective, on aura la lourde tâche d’agir sur deux fronts : gérer l’année en cours d’achèvement et planifier en même temps la prochaine rentrée.

Il y a d’autres scénarios possibles. Si l’on revient à la pratique initiale, c’est-à-dire, organiser la rentrée scolaire en octobre au lieu de septembre, on aura l’occasion de grappiller un mois de plus. Mais, ce sera toujours insuffisant de notre point de vue de profanes. Attendons que les experts se prononcent.

Côté financier, les institutions scolaires terriblement frappées par cette situation imprévisible n’auront la possibilité que de faire un minimum de profit. Les élèves auront une formation au rabais et les parents, paieront pour un service de qualité douteuse. Si l’on considère tous les acteurs, on voit bien que chacun aura des sacrifices à consentir. La continuation de l’année  en cours charriera son lot de problèmes. Faire l’impasse sur l’année académique, c’est une autre possibilité mais, quelle sera la décision finale ?  Les élèves perdront-ils une année dans leur vie d’écoliers ? À défaut, obtiendront-ils de passer dans la classe supérieure sans évaluation et sans avoir le niveau requis ?  Quoi qu’on fasse, il y aura des gens qui seront pénalisés. Choisissons le juste milieu pour sauver le pays.

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