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Le Bassin Bleu, site naturel à sauvegarder

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Le site Bassin-Bleu est fait d’une succession de cascades aux eaux bleues. On le découvre progressivement en traversant à gué la petite rivière de Jacmel et la suite de mornes escarpés au creux d’une nature verdoyante qui l’entoure. Ayant été l’objet de plusieurs projets de réhabilitation, il a fini par rester quasi-abandonné au profit des belles plages de Jacmel.

Bassin-bleu est un site naturel situé à l’Ouest de Jacmel, dans la section rurale de Lavanneau, à environ 5 kilomètres de la ville. C’est  une suite de bassins qui s’étale le long de la Petite Rivière de Jacmel. Elle est divisé en quatre bassins : Le bassin Cheval, profond de 9 pieds (soit 2.7 mètres) ; Le bassin Yes, profond de 15 pieds (soit 4.6 mètres) ; Le bassin Palmiste, profond de 57 pieds (soit 17.4 mètres) ; Le bassin Clair, profond de 75 pieds (soit 22.8 mètres) qui est le plus connu et le plus spectaculaire avec une chute d’une dizaine de mètres de hauteur qui tombe dans un bassin d’une eau bleu turquoise.

Entouré de grottes telle que la grotte Cossy Lamba et de plusieurs arbres fruitiers, le site Bassin-bleu attire souvent les excursionnistes qui rêvent d’aventures. Après plus de 15 minutes de marche entre les arbres, sur les feuilles sèches qui craquent sous les pieds, les cris des oiseaux invitent à avancer plus loin. Une corde aide à descendre la pente raide qui conduit jusqu’aux bassins. Des guides expliquent les légendes qui accompagnent le mystérieux silence de l’eau. L’Organisation pour le Développement de Bassin-Bleu de Jacmel (ODBJ) gère le site depuis plus de vingt ans. Ayant été sélectionné parmi les six zones touristiques à développer dans Le Plan Directeur du tourisme en 1996, la ville de Jacmel jouit depuis toujours de l’appréciation des touristes. Avec des sites tant culturels que naturels, elle est ouverte sur le monde grâce à son port inauguré en 2001. 

En 2003, un projet d’aménagement a été développé sur le site du Bassin-Bleu. Comme il attirait peu de gens, on devrait l’aider à accéder au titre de patrimoine national. En vain. Dans le cadre du projet Corridor biologique de la Caraïbe du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Bassin-Bleu a été sélectionné comme heureux bénéficiaire. C’était un projet qui visait à conserver la biodiversité du site et à le réhabiliter. Baptisé « Contribution à la préservation de la biodiversité dans la zone de Bassin-Bleu/Jacmel », ce projet a débuté en novembre 2013 pour finir en septembre 2014. Avec 2,5 hectares plantés d’arbres fruitiers et forestiers, 50 agriculteurs et 10 guides formés sur la biodiversité et 15 panneaux de signalisation ont été installés.  Des visiteurs ont commencé alors à fréquenter le lieu. 

Ils vantaient la splendeur et la magnificence de ce plan d’eau dominé par une chute qui rappelle l’exotisme des Caraïbes. Mais, avec les catastrophes naturelles, les visites se font rares et le site est remis à son sort. Ensuite, est venue la longue crise sociale et politique qui empêche l’accès au Sud du pays. Le flux touristique a baissé au point où l’on peut compter sur les doigts le nombre de touristes par an. L’insécurité a pris le dessus et plus personne ne s’intéresse à l’excursion. Alors, a commencé la coupe des arbres sur le site. Bassin-Bleu est presque abandonné. Les habitants de La vanneau y circulent parce qu’ils y habitent. Même le nombre d’oiseaux  a diminué. Bassin-Bleu mérite de renaître pour accéder au rang de patrimoine mondial. Il suffit simplement de relancer le tourisme local et le reste viendra de lui-même. 

Genevieve Fleury 

Genevievef359@gmail.com 

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