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Les conditions de détention en Haïti, la CEJILAP tire la sonnette d’alarme

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Dans son rapport publié concernant les conditions de détention en Haïti, la commission épiscopale justice et paix (CEJILAP) se dit préoccuper du mode de traitement offert aux détenus dans les différents centres carcéraux du pays. En ce sens,  la commission recommande un meilleur engagement du ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) . Elle a également sollicité la reprise des travaux dans tous les tribunaux et Cours du pays.

D’après, Jocelyne Colas Noel, la CE-JILAP entend attirer l’attention des autorités étatiques  sur la situation lamentable des prisonniers gardés dans la majeur partie des cas en détention préventive prolongée dans les multiples centres carcéraux du pays. Selon la militante des droits humains, les conditions de vie des détenus continuent de se dégrader à un rythme inquiétant.

Plus loin, Mme Noel critique le fait que les détenus font face à toute sorte de maladie dans leur cellule. Ces personnes en contravention avec la loi sont souvent victimes de malnutrition qui emportent beaucoup d’entre eux au caveau, indique t-elle. Elle dénonce aussi le fait que la plupart de ces écroués sont dans la situation de détention préventive prolongée.

La responsable de la CE-JILAP regrette par ailleurs que cette situation s’accélère au fait que le système judiciaire n’arrête de tomber en situation dysfonctionnelle. « L’État dispose 800 million de gourdes pour prendre soin des prisonniers. Ce qui fait 125 gourdes par jour pour un détenu », fait savoir la militante des droits humains invitant chaque acteur à assumer sa responsabilité. Elle s’en prend par ailleurs au chef de l’état qui insiste à rester au pouvoir malgré l’expiration de son mandat le 7 février dernier.

Fort de tout ce qui précède, la CE-JILAP invite chaque acteur politique à se ressaisir afin d’accorder priorité aux intérêts de la nation. Elle en a profité aussi pour lancer un appel au gouvernement de se divorcer de toute idée de vengeance et libérer les prisonniers politiques. Mme Noel exige que les magistrats en grève reprennent leurs travaux afin de porter une goutte fraiche aux lèvres de la chaine pénale en agonie.

La militante de droit du citoyen plus loin souligne à l’intention des juges que la justice est un service public nécessaire et que le système d’urgence doit être au travail en permanence. « Les juges doivent être conscients qu’après la vie, la liberté est le plus grand bien du citoyen », dit Mme Noel, appelant le MJSP et les commissaires du gouvernement à prendre les mesures nécessaires afin d’améliorer les conditions de peuplement des prisons.

Il importe de souligner que selon les données fournies par le Bureau des intégrés des Nations-Unis en Haïti (BINUH), le pourcentage de personnes en détention préventive dans les prisons en Haïti est passé de 76% à 85% entre juin 2020 et mars 2021.

Claire S. Destiné

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