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Max Chauvet, un homme au parcours inspirant!

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PDG du quotidien le plus lu et le plus prestigieux du pays, héritier de troisième génération de l’entreprise familiale, Max Chauvet administre le journal Le Nouvelliste en évoluant avec son temps. Depuis près de 50 ans, Le Nouvelliste ne cesse de recevoir des éloges et M. Chauvet  y est pour beaucoup.

Né à Port-au-Prince, Max E. Chauvet a fait ses études au Petit Séminaire Collège Saint-Martial, et est grand amateur de football, un sport qu’il a  pratiqué dans sa jeunesse. Plus tard, il laissera le pays pour des études universitaires et il reviendra en 1973 pour intégrer l’administration du journal Le Nouvelliste, alors que Lucien Montas en était le directeur.

Durant son parcours en tant que PDG, il a collaboré avec trois rédacteurs en chef : Carlo Desinor, Pierre Manigat Jr et Frantz Duval qui est toujours en poste. Max Chauvet est aussi un grand défenseur de la liberté de la presse. Il a été l’un des Vice-présidents de la Commission de Liberté de Presse de la Société Interaméricaine de Presse (SIP) en étant le directeur du plus ancien quotidien francophone des Amériques, lequel fêtera ses 125 ans l’année prochaine. Sourire aux lèvres, le  PDG se réjouit d’être de la génération à fêter les 124 années du Nouvelliste. « 124 ans, ça se fête, mais 125 ans, ce sera un jubilé ; avoir vécu toutes ces années pour une institution de presse, ce n’est pas donné », a-t-il expliqué lors d’une entrevue accordée au journal Le Quotidien News le jeudi 12 mai 2022.

  En appliquant la philosophie inculquée par les pères du Nouvelliste et transmise de génération en génération, Max Chauvet en a fait une école pour les différentes générations de journalistes qui se sont succédé  au sein de la grande famille que constitue le seul quotidien imprimé, fondé en 1898 par Guillaume Cheraquit, un journaliste de carrière, et Henri Chauvet, homme de lettres et Député de Port-au-Prince à l’époque.

Plus d’un se demande comment Le Nouvelliste, doyen de la presse haïtienne,   a pu tenir sous la dictature des Duvalier. En effet, sous le règne des Duvalier, « le journal fut neutre, inodore et incolore », explique Max Chauvet. « La génération qui m’a précédé a fait le choix de survivre. Nous sommes plus utiles en survivant qu’en disparaissant ». « On ne publiait que les nouvelles internationales, une façon de tenir bon et d’avancer, confie-t-il. Avec un mélange d’objectivité et une vision sereine, le journal n’a fait que prôner la probité intellectuelle et le talent, on ne fait que perpétuer les principes ».    

M. Chauvet est à l’origine de changements techniques importants au sein du journal. Il a introduit des équipements modernes, le format papier s’est vu compléter par un format tabloïd, le journal a été transformé en un quotidien professionnel, et son volume de pages a été augmenté (une trentaine jusqu’à récemment). Le journal est passé du noir et blanc aux images  en couleurs et enfin, Le Nouvelliste a eu droit à la construction d’un local moderne, répondant aux attentes des collaborateurs, des employés et des abonnés.

En 50 ans, à la tête du Nouvelliste, Max Chauvet a suivi l’évolution  de son temps pour rester le seul journal imprimé à fort tirage en Haïti. Cette compagnie familiale a vécu l’occupation américaine, la dictature, les coups d’État, les crises sociopolitiques et catastrophes naturelles, l’inflation et aujourd’hui les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il a réussi à créer d’autres médias dérivés de la grande famille du Nouvelliste.

Magic Haïti, une mensuelle thématique pour la diaspora, Lakay Weekly qui diffuse les actualités positives de la semaine, le p’tit nouvelliste, tout terrain, Ticket, Ticket sport, Ticket Max Magazine dont certains ont été arrêtés faute de publicité. Il a aussi réalisé l’organisation de grandes manifestations culturelles, telles que Livres en folie et Musique en folie, chaine 20 et Magic 9. Avec Martine Blanchard, il a collaboré pour donner Artisanat en fête,  un événement qui gagne en maturité et en âge. « Nous avons acquis la confiance des gens avec la réalisation annuelle de nos activités. Avec cela, rien ne peut nous empêcher d’aller de l’avant et nos partenaires seront toujours à nos côtés », a indiqué l’entrepreneur.

Max Chauvet se dit satisfait d’avoir surmonté durant toutes ces années autant de difficultés. Cependant, il  a dû se démener pour être à la hauteur des attentes de ses abonnés malgré l’inflation galopante, l’augmentation du prix du papier pour imprimer le journal et le peu de personnes qui s’adonnent à la lecture de journaux. « Nous n’avons presque pas de publicité dans le journal. On survit depuis plus de trois ans. Heureusement, l’entreprise n’est pas endettée. Aujourd’hui, on travaille sur le modèle numérique qui devrait nous permettre de générer des revenus », a-t-il confié à la rédaction du journal Le Quotidien News.

« L’abonnement mensuel au journal imprimé coûte aujourd’hui 500 gourdes. Cette somme ne suffit même pas à payer le papier sur lequel il est imprimé. Je subventionne mon abonné. Le coût de production du journal a doublé depuis ces trois dernières années, mais je ne peux pas doubler le prix de l’abonnement. Si je le fais, je perdrai la moitié de mes abonnés ». En plus des problèmes de livraison auxquels il est confronté depuis ces dernières années, Max Chauvet voit aussi diminuer le nombre des abonnés à cause de l’émigration qui touche presque toutes les couches sociales en Haïti.

Toutefois, Max Chauvet reste confiant dans l’avenir. « J’ai confiance en cette génération malgré tout. Son sens de la famille et son attachement à la patrie se voit à travers les chiffres des transferts internationaux et la flèche montante de la barre graphique des transferts dans le monde. Cette jeunesse, dit-il, a soif de vivre ».

Genevieve Fleury                               

Genevievef 359@gmail.com

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