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Moreno Jean-Baptiste, un influenceur au parcours inspirant

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“On ne change pas un pays avec des ignorants”, déclare Moreno Jean Baptiste, ingénieur en informatique. D’où le motif qui l’incite à partager des contenus à caractère scientifique sur les réseaux sociaux, afin d’éclairer les lanternes de ses compatriotes sur des sujets palpitants. Découvrons dans cette nouvelle parution de  Moun ou dwe konnen, cet influenceur au parcours inspirant.

A travers ses capsules de vidéo publiées sur ses différentes pages sur les réseaux sociaux, Moreno Jean Baptiste simplifie de manière concise des sujets qui paraissent complexes, voire mystérieux pour le commun des mortels. Il s’y adonne avec passion, amour, mais aussi avec beaucoup de tact, afin d’inspirer les jeunes de son pays à se lancer dans les recherches scientifiques pour développer Haïti. “Ce sont les Chinois qui ont développé la Chine, ce sont les Haïtiens qui doivent développer leur pays…Pour ce faire, il faut des têtes bien faites car on ne change pas un pays avec des ignorants”, soutient l’ingénieur avec conviction.

Originaire de Jean Rabel, commune du département du Nord-Ouest, Ing. Moreno Jean Baptiste affirme avoir vécu une enfance épanouie au sein de sa famille. Il a pleinement profité de l’affection de sa mère et de l’amour de ses frères et sœurs. Quant à son père, il vivait déjà aux Etats-Unis, d’où il faisait le nécessaire pour répondre aux besoins de sa famille. “En réalité, nos parents ont fait de leur mieux pour nous éduquer et surtout pour nous élever dans la droiture. Si je suis ce que je suis aujourd’hui, après Dieu, tout le crédit revient à ma mère. Elle a fait du bon boulot”, estime l’entrepreneur de trente-deux ans, convaincu que sa mère est partie avec le sentiment du devoir accompli.

Aux Gonaïves, la cité de l’Indépendance, Moreno Jean-Baptiste a vécu le plus clair de son enfance. C’est en effet dans cette belle ville qu’il a fait ses études primaires à L’école Nouvelle des Gonaïves, avant de se rendre au Collège Immaculée de Conception (CIC) pour ses études secondaires. A l’école, il s’est toujours montré habile avec les calculs et les raisonnements mathématiques. C’est justement cette passion pour les chiffres qui l’a poussé à étudier le génie système à l’Université catholique de Saint Domingue. Il convient de préciser qu’au départ il visait le génie civil. Mais cette discipline n’était pas disponible dans l’université qu’il comptait fréquenter. En lieu et place, il a opté pour le génie système dont il est tombé amoureux. “On vit au 21ème siècle dédié aux informations et aux nouvelles technologies. Ce siècle est donc dédié à l’informatique. Comment ne pas l’aimer ?”, s’émerveille-t-il. À la fin de son passage en République Dominicaine, il a migré aux Etats-Unis pour sa maîtrise en développement de logiciels à l’Université de Maharishi International University.

M. Jean Baptiste vit depuis aux Etats-Unis, où il a fondé sa famille et créé son entreprise XPLWA LLC. Il s’agit en effet d’une entreprise fondée il y a deux ans et légalement enregistrée dans l’État de Floride. “Nous offrons divers services comme  le service migratoire, la préparation des taxes (déclaration définitive d’impôts), création de sites web entre autres”, affirme le Co-PdG, fier de l’accompagnement qu’il fournit à ses compatriotes à travers son entreprise.

C’est un secret de Polichinelle que Moreno Jean-Baptiste porte un grand intérêt à la recherche scientifique. C’est en effet sa plus grande passion. Interrogé sur les faiblesses du secteur universitaire haïtien dans une interview avec Le Quotidien News, il n’a pas hésité à exprimer ses doutes sur l’existence même de l’Université haïtienne. “On ferait mieux de se demander si elle existe vraiment…Je pense qu’à un certain moment elle a tenté d’exister”, répond M. Moreno, soutenant qu’on ne peut critiquer l’inexistant.

Et en ce qui concerne la crise qui engloutit le pays, elle était prévisible, selon lui. “…le contraire m’aurait surpris”, déclare-t-il, s’appuyant sur les déclarations du Professeur Michel Soukar lors d’une interview avec Wendell Theodore dans la rubrique Le Point. “Le problème du pays vient du fait qu’il y a des gens assoiffés de pouvoir et d’argent, qui sont prêts à tout, même au prix du sang du peuple pour y arriver. De fait, ils arment les jeunes des quartiers populaires…”, constate l’ingénieur Moreno. Selon lui, il revient donc à l’Etat de trouver les moyens de couper les bras fournisseurs qui alimentent les gangs en Haïti. “Et là encore, on peut se demander si l’Etat serait capable de couper son propre bras”, s’interroge le chercheur, dubitatif.

Satisfait du chemin parcouru, Moreno Jean-Baptiste continue de s’épanouir dans ses activités. “Grâce soit rendue à Dieu, j’ai une famille qui comprend mes ambitions et qui se sacrifie pour m’aider à y arriver”, témoigne le père de famille, qui souhaite continuer à faire d’autres études et à se battre pour le développement de son pays.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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