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Nadine ANILUS (Tina), une féministe au Quotidien !

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Linguiste, communicatrice sociale, spécialiste en genre et développement, féministe engagée, femme politique, Nadine Anilus (Tina) pour ses  proches, est une femme dynamique qui s’investit pleinement dans les activités sociales. Son féminisme fait partie intégrante de sa vie et chacune de ses actions le reflète  fort bien. « Je ne suis pas féministe par conformiste, pour une situation, je suis féministe au quotidien », clame-t-elle lors d’une entrevue accordée au journal Le Quotidien News.

Femme sagittaire, née un 26 novembre, dans la capitale haïtienne, grandi à Carrefour, dans une famille de trois enfants du côté maternel, et élargie du côté paternel avec une fratrie de plus de onze enfants. Éduquée par sa mère, partie pour l’au-delà en 2003, qui était institutrice, inspectrice à l’ONAAC (Office national d’Alphabétisation et d’action Communautaire) et commerçante. Elle a été élevée dans un environnement  porteur des valeurs de solidarité humaine, du sens du  civisme, de l’amitié, de la loyauté  et de l’amour de la terre. Pour sa part, son père entrepreneur endurci et prêtre du vodou lui a appris le sens de l’entreprenariat et à revendiquer la vie dans ses relations sociales. Cette éducation basée sur la solidarité a forgé son caractère et transpire dans ses combats  féminismes.

Petite fille épanouie, d’une enfance marquée par le plaisir des jeux d’enfants et la discipline scolaire. Sa mère ne lui a jamais fixé des limites à cause de son sexe, elle avait la liberté de participer aux activités de son choix et aux  jeux typiques que ses frères ; cerceau, cerf-volant, le football etc.

Déjà sur les bancs de l’école primaire, elle se questionnait sur les injustices basées sur le genre autour d’elle. « Je défendais constamment la cause de mes ami-e-s, depuis la primaire, même en étant pas encore consciente », confie-t-elle à la rédaction de Le Quotidien News.

Son parcours éducatif reflète l’influence familiale. Après ses études classiques, elle entame des études supérieures en Lettres Modernes à l’École Normale Supérieure (ENS), licenciée à la Faculté de Linguistique Appliquée (FLA) de L’UEH, master  en sciences du langage à l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG). Elle a reçu plusieurs formations internationales en genre et développement. Ses passe-temps favoris restent entre autres ; le bricolage, la photographie, le jardinage, la musique, la lecture et le service communautaire.

Au terme de ses études, la jeune femme s’est lancée dans l’enseignement. Elle a été professeure de lettres, de communication française et de créole au niveau secondaire, et monitrice à l’enseignement à la Faculté de Linguistique Appliquée pendant près de (6) ans. Ensuite, elle a occupé avec brio le poste de directrice des affaires sociales et culturelles de la mairie de Carrefour. Officière de communication pour le (PNUD), projet réduction violence communautaire, Secrétaire exécutive campagne réduction de la violence en Haïti (CRVH), consultante auprès de plusieurs ONG, associations et ministères d’État dans des domaines connexes. Membre de cabinet au ministère de la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) et présentement coordonnatrice genre pour l’ONG Vivario Haïti, depuis plus de 4 ans.

Dès sa prime jeunesse, Nadine a contribué de manière efficiente à l’épanouissement de la jeunesse Haïtienne. Pour la première fois, en huit ans de participation d’Haïti au concours du World Championships and Art Performing (WCOPA), elle accompagnera des jeunes mannequins du centre culturel ELAN au titre de champion (12 médailles pour Haïti).

L’ex-candidate aux élections législatives de 2015, pour la commune de Carrefour est très connue en Haïti en tant qu’activiste féministe engagée, et surtout au sein du mouvement des femmes haïtiennes pour ses multiples contributions à la lutte pour le respect des droits des femmes et filles. « Mon féministe se veut socialiste, inspiré à la fois du marxisme et du féminisme, prônant l’émancipation des femmes et filles au regard du patriarcat et au capitalisme, mis à part d’autres formes du féminisme le décolonialisme et l’intersectionalisme», précise-t-elle.

Elle a reçu plusieurs  distinctions  honorifiques depuis 2004  de  différentes organisations en reconnaissance à l’ensemble de ses actions  citoyennes engagées ; DAUPHIN AWARDS, Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes,  Mairie de Carrefour ,  Radio Nationale Haïti, Faculté de Linguistique Appliquée (UEH), ROTARACT Club-ROTARY de Port-au-Prince, Société Civile Organisée de Carrefour, et la dernière en date ;  Prix Femmes Gardiennes de nos communautés 2021,  en  décembre 2021 .

Nadine restera une féministe progressiste toute sa vie, elle dirige depuis 1994 des structures associatives dans les domaines culturels, éducatifs, des droits humains, et de la protection. C’est en 2010, après le tremblement de terre, que la jeune militante s’est véritablement consacrée dans la lutte pour la défense des droits des femmes et filles. Cette même année, elle a fondé, le REFKAD, (Rezo Fanm Kapab Dayiti), réseau national d’organisation de femmes et féministes, qui s’inscrit dans la logique complémentariste et socialiste en mettant l’accent sur les capacités des femmes et filles au sein de la société, comme actrice potentielle de développement durable.

Présentement, REFKAD se penche particulièrement sur l’accompagnement des familles déplacées à cause de la crise sécuritaire paralysant le pays. Les portes de REFKAD sont ouvertes en permanence aux femmes et filles en situation de détresse et des violences.

Les impacts de la covid-19, les dures crises institutionnelles, économiques et sociales que connaissent le pays, l’absence de financements des programmes de l’organisation ont eu des impacts sur l’ensemble des résultats de l’organisation. Toutefois, le centre d’écoute et d’accompagnement (médical, psychologique, administratif, et judiciaire) pour les victimes de violence est opérationnel.  Il offre des services d’hébergements provisoires pour femmes et filles en difficulté, un point de recherche en sciences sociales pour les étudiant-e-s. Pour la protection, l’espace ami sûr des enfants fonctionne, le camp d’été éducatif  avec support en matériels scolaires et la cantine, puis la célébration de la Mère Noël  pour les enfants des différentes communes de l’Ouest ne ratent jamais les rendez- vous.

Par ces temps difficiles que traversent le pays, les conditions d’existence  des femmes haïtiennes, se fragilisent  beaucoup plus, souligne la militante. Sur les plans ; sanitaires, juridiques, sociaux économiques et politiques, les femmes ne cessent de subir des violences impactant fortement leur émancipation. Par ailleurs, il y a encore une lueur d’espoir, on doit miser sur la jeunesse  de ce pays ! C’est à elle que revient l’obligation de lutter pour un avenir meilleur et pour une société plus égalitaire et plus juste, a fait savoir la féministe. Aux jeunes filles, Nadine Tina, conseille de se  former d’avantage, et ne pas se laisser enfermer dans les  carcans interminables des violences sexistes mais d’avoir le courage de  les dénoncer pour  avancer. Aux jeunes hommes, ils ont besoin  d’être   accrocheur  d’un  civisme engagé et de la masculinisation positive.

Nadine Anilus (Tina), cette femme qui a consacré sa vie au service de la communauté haïtienne et qui continue à le faire malgré les embûches ; la féminisation de la pauvreté, l’insécurité galopante, l’absence des services publics, reste une féministe dans l’âme qui rêve d’un Haïti meilleur et égalitaire en droits.

Elle poursuit sa route, à travers le temps, en proclamant avec une fierté sans égale : « Je suis et resterai féministe ; mouvement, et attitude porteuse de liberté et de progrès autant pour les femmes que pour les hommes ».

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

Pleyla78@gmail.com

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