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Plus de 4.400 personnes ont fui leur domicile à Gressier pendant que le CPT mise sur la force multinationale

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L’attaque armée perpétrée à Gressier par des bandits, dans la soirée du 10 au 11 mai dernier, a contraint plus de 4.400 personnes à fuir leur domicile, selon un rapport de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM). Parmi ces déplacés, près de 250 familles, dont 360 enfants, se sont réfugiés sur la place publique de Léogâne, le seul nouveau site d’hébergement provoqué par la vague des déplacés de Gressier. Pour le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), la venue de la force multinationale  semble être très importante pour rétablir la sécurité. 

Alors que le pays est aux prises avec une crise sans précédent, les familles continuent de quitter leur foyer sans destination précise, cherchant avec désolation un lieu sûr afin d’échapper aux exactions des criminels armés. L’attaque survenue dans la commune de Gressier la semaine dernière a causé des dégâts considérables. D’après ce qu’ont confirmé les autorités locales, des individus armés ont attaqué le commissariat de la commune, plusieurs maisons ont été incendiées et des civils ont été pris pour cible. Une situation chaotique qui ne fait qu’augmenter le nombre de déplacés internes et qui intensifie davantage la misère au sein de la population. Les déplacés sont confrontés à de nombreux défis, notamment ils dorment à la belle étoile et n’ont pas de refuge en cas d’intempéries. En plus de cela, ils ne peuvent même pas se nourrir.

Selon les données de l’OIM, le pays compte actuellement 362 000 déplacés, dont la moitié sont des enfants. Quelque 160 000 d’entre eux sont dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Entre le 8 mars et le 9 avril, quelque 95 000 personnes ont fui la capitale, dont 60% vers les départements du sud. « Parmi les déplacés de Gressier, 92% du total des déplacés n’ont pas quitté le département de l’ouest. Pour le reste, 4% ont rejoint les Nippes et 3% le Sud. Toutefois, 72% d’entre eux ont été reçus par une famille et 27% se sont dirigés vers des camps d’hébergement », a précisé l’OIM.

Suite à l’attaque des gangs armés à Gressier, en particulier sur le commissariat de police, les forces de l’ordre disent avoir repris le contrôle de la situation. « Une équipe de l’UDMO-Sud-Est, des agents de SWAT et d’autres unités spécialisées, ont été déployés dans la commune de Gressier en vue de prendre le contrôle de la situation, et de faire échec aux plans des malfrats », a fait savoir une note de l’institution policière publiée le 11 mai 2024.

L’institution policière réitère son engagement afin de ne pas baisser les bras devant cette situation où des individus armés veulent prendre pour cible des infrastructures policières. Toutefois, la PNH invite les habitants de Gressier à garder leur calme et s’engage à traquer et à appréhender tous ces fauteurs de trouble.

Par ailleurs, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), à travers un communiqué du lundi 13 mai, s’est dit préoccupé par l’incident qui s’est produit à Gressier. « Nous envoyons notre sympathie à toutes les personnes victimes de criminels sans foi ni loi à Gressier et ailleurs dans le pays. Nous leur disons que nous sommes là et que nous serons là pour leur répondre. Le problème de l’insécurité sera résolu, les criminels n’ont qu’une seule option : déposer les armes et se rendre à la justice. La vie des gens est la première richesse d’une société, quand elle n’est pas respectée et protégée, c’est tout le pays qui est menacé », rassure le CPT, en demandant à tous les Haïtiens de collaborer avec toutes les forces de l’ordre, car la lutte contre l’insécurité est le combat de tous ceux qui ne sont pas des criminels et qui ne soutiennent pas les criminels.

Le CPT dit opter pour l’intervention d’une force multinationale afin de contrecarrer cette crise sécuritaire qui dépasse les compétences de la Police Nationale d’Haïti. Dans le cadre du processus de déploiement d’une force étrangère, une réunion s’est tenue le 16 mai 2024 avec Maria Isabel Salvador, responsable du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Cette rencontre vise à discuter de la résolution 2699 du Conseil de sécurité, qui autorise le déploiement d’une mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti. Au cours de cette réunion, les deux parties ont fait le point sur les conditions de mise en place de cette résolution, plus précisément le calendrier de déploiement, les effectifs et les zones d’intervention de la mission.

Marie-Alla Clerville

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