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Pour une éthique du compromis en temps de crise

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« L’Union fait la force » est cette devise qui figure sur les Armes de la République d’Haïti depuis plus de deux siècles et qui résume nos différentes luttes en faveur du progrès, de l’émancipation, de l’égalité, de la citoyenneté, de la démocratie, etc. Ce fut autour de ce symbolisme que notre indépendance avait été conquise en 1804 par les généraux, officiers et soldats.

Seul un compromis historique serait capabled’éviter le naufrage de la barque nationale en haute mer. Il n’y a pas de formules parfaites pour remédier aux conflits. Toutefois, ces derniers peuvent être résolus en mobilisant des principes de références dans lesquels les gens peuvent se retrouver. Le compromis est très important dans une société divisée. Le compromis n’est pas la compromission. Il est l’art d’articuler plusieurs logiques au service du bien commun et de la paix civique. Il est capable d’éviter que les différends ne dégénèrent en des actes violents. Il permet de prendre en charge les litiges, de trouver un terrain d’entente entre les différentes parties concernées.

Le compromis exige une certaine flexibilité, un minimum de sagesse pratique, de nouveaux principes basés sur l’honnêteté.Entre les autorités en place, des membres de l’opposition et de la société civile, on devait s’attabler le plus rapidement possible pour trouver un terrain d’harmonisation, en ce qui a trait à la résolution de nos conflits. Et ce, dans le but de sauvegarder les intérêts supérieurs de la Nation. Rien ne devrait nous empêcher d’en arriver-là, puisque nous n’arrêtons pas de claironner notre volonté d’œuvrer au relèvement d’Haïti. À ce carrefour difficile de notre histoire de peuple libre, souverain et indépendant, nous devons faire montre de compréhension. Les minutes sont comptées, et nous devrions tenter de nous surpasser. Malgré la discordance qui existe entre nous, il est absolument nécessaire de conclure un pacte ou un accord sincère au bénéfice du pays. C’est le moment ou jamais pour nous de recoller les morceaux pour que nous puissions avancer dans la bonne direction.

À l’heure actuelle, le compromis est fondamental dans les démarches en vue du changement de constitution et de la tenue des élections générales. Ce sont deux de nos plus grands chantiers au regard de nos problèmes sociaux, politiques, culturels et économiques, etc. Seul un compromis historique nous permettra de redéfinir l’avenir de notre nation, de redonner espoir à toute la population haïtienne et, du coup, réorienter la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays. Le monde entier nous observe, nous n’avons plus droit à l’erreur. La stabilité nécessaire à l’investissement, nous devons la créer, par le truchement d’un tête-à-tête dont le seul motif est le renouveau d’Haïti.

D’aucuns estiment qu’il est de bon ton que les protagonistes de la crise se mettent ensemble pour écrire une nouvelle tranche d’histoire dans la vie politique du pays et transformer l’arène politique en un espace où les fils et filles d’Haïti pourront se réunir et discuter du bien-être de la collectivité. Les appels incessants au dialogue du président Jovenel Moïse montrent sa disponibilité à s’unir avec ses opposants politiques pour sauver ce qui peut l’être. C’est le moment ou jamais de jeter les bases de la survie du pays. Un changement de comportement doit s’opérer au sein des opposants politiques pour ne pas louper le momentum, par rapport au désir de changement et de rétablissement d’un climat propice au progrès de la patrie commune. Toute réticence ou résistance à la résolution de ce conflit inter-haïtien s’apparenterait à une volonté délibérée de trahir les idéaux de notre révolution. Luttons ensemble pour la régénération du pays par la consolidation de la démocratie !

Fritz Laventure

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