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Quand soigner devient un mode de vie pour l’infirmière Clara Guillaume

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Clara Guillaume, follement éprise de son métier d’infirmière, est fière de porter religieusement sa blouse en prenant précieusement soin de ses patients. C’est donc cette fierté qui anime la jeune leader à motiver ses collègues dans la dynamique de valorisation et de promotion de son travail dans les centres hospitaliers.

Coordonnatrice communautaire préoccupée par l’épanouissement de ses semblables, Clara Guillaume se veut une jeune femme qui prend à cœur le métier qu’elle exerce passionnément. Fille unique, elle a montré dès sa tendre enfance un certain enthousiasme à veiller au bien-être des autres. « C’est un métier qui me passionne depuis que je suis toute petite », confie-t-elle. « J’ai toujours voulu prendre soin des gens, des animaux, de tout ce qui m’environne », continue Clara, qui a jeté son dévolu sur les sciences infirmières.

Après l’obtention de son baccalauréat au Collège Catherine Flon, la native de Port-au-Prince n’a pas eu de mal à s’orienter vers le domaine qui l’a toujours passionnée, à savoir les sciences infirmières. En effet, c’est à l’Université Adventiste d’Haïti se trouvant dans la commune de Carrefour qu’elle a achevé son cursus universitaire. Aujourd’hui, elle se dit fière de porter sa blouse en prenant méticuleusement soin de ses patients. « Comme j’aime à le dire, je suis fière de pouvoir aider les gens à se porter mieux, de pouvoir participer à leur bien-être. Soigner ces patients est comme un challenge ou un défi pour moi », révèle Clara, infirmière affectée au bloc opératoire.

Mlle Guillaume reconnaît, malgré sa fierté, que le domaine dans lequel elle évolue n’est pas apprécié à sa juste valeur en Haïti. Souvent perçues comme subordonnées, les infirmières sont traitées en parent pauvre dans le milieu social haïtien. « Ce qu’on a tendance à ignorer est que l’infirmier ou l’infirmière est tout aussi important que le médecin dans la prise en charge d’un patient », avise la PDG de « Institute of competent nurses ».

Outre les difficultés liées aux problèmes d’infrastructures ou aux conditions de travail, les infirmiers et les infirmières font aussi face à des difficultés financières, à en croire les déclarations de Clara. « Dans ce domaine, nous faisons face à de sérieux problèmes économiques, ce qui ralentit la réussite de la plupart des infirmières », se plaint Clara. « Ce qui est différent dans un pays comme les États-Unis, où les infirmiers et infirmières sont valorisés », invoque-t-elle, invitant les concernés à mieux considérer leur travail, d’une part.

Elle en profite, d’autre part, pour inviter ses homologues à se former davantage afin de pouvoir gravir des échelons dans le système médical haïtien. « J’aimerais que les infirmières apprennent davantage, de manière à mieux maîtriser leur travail et à aller de l’avant », désire avec ardeur la formatrice Clara Guillaume, qui fait actuellement une étude en épidémiologie à l’Université de Bordeaux.

Il n’y pas plus de trois ans de cela, Clara Guillaume de concert avec Louino Robillard, leader communautaire et promoteur du « Konbit » en Haïti, ont lancé le projet de « Konbit San pou San », une initiative bien accueillie par une bonne partie de la jeunesse. En effet, « Konbit San pou San », est un programme de sensibilisation qui encourage la population à faire don du sang. Depuis bientôt deux ans, on organise une collecte de sang où des centaines de jeunes enthousiastes déferlent pour accomplir ce geste fort honorable », explique Clara Guillaume, l’une des initiatrices du « Konbit San pou San ».

Cette activité qui connaît un important succès auprès des jeunes, se heurte tout de même à la réticence de la grande majorité de la population qui s’entête à s’abstenir à faire des dons de sang. Si l’on s’en tient aux explications fournies par l’infirmière Clara Guillaume, cette réticence peut s’expliquer par plusieurs facteurs d’ordre culturel ou religieux. Toujours est-il qu’elle résulte d’un manque d’information, tout compte fait.

« Certaines personnes refusent de faire don de leur sang pour des raisons religieuses. À ce sujet, je pense que c’est un déficit d’éducation car ces gens penseraient autrement s’ils étaient informés sur la question. D’où l’importance de la sensibilisation, pour aider les gens à mieux comprendre ce qu’il en est et l’importance de ce geste dans une société. Par ce simple geste, dit l’infirmière, on sauve la vie d’une personne en difficulté dans un bloc opératoire, soit de quelqu’un victime d’un accident, soit d’une femme enceinte, par exemple. C’est tellement extraordinaire de donner une partie de soi pour sauver une autre personne ».

La jeune femme de vingt-sept ans, passionnée de bonne lecture, accompagne les jeunes filles au niveau primaire, en les apprenant à mieux connaître leur corps en mettant l’emphase sur l’éducation sexuelle. Elle les aide également à détecter certains gestes et comportements des adultes, que l’on peut considérer comme des signes avant-coureurs d’agression sexuelle, et leur montre comment réagir en conséquence.

Inspirée de sa mère, Clara Guillaume fait montre d’un courage et d’un dévouement exemplaires pour ses collègues infirmières et les jeunes de sa génération. Elle souhaite marquer  son empreinte  dans ce domaine, et veutque son pays puisse en profiter au maximum. Vu sa détermination, elle arrivera jusqu’au bout de son rêve et sera pour les générations futures une icône dans ce domaine en Haïti.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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