Transition politique: Jovenel Moïse n’en fait pas cas
4 min readAlors que l’opposition politique se prépare à remplacer l’administration en place par un gouvernement de transition au lendemain du 7 février 2021, le chef de l’État haïtien, Jovenel Moïse, rappelle qu’il partira le 7 février 2022 en laissant le pouvoir à un président élu. Ainsi qualifie-t-il le rêve de ses opposants de cauchemar tout en les invitant à se réveiller.
C’est au Palais national que le chef de la Nation a célébré le 217ème anniversaire de la Déclaration de l’indépendance nationale. C’était l’occasion pour le locataire du Palais national de communiquer ses principaux objectifs pour cette année 2021 qui s’annonce aussi difficile que la précédente. Entre autres projets en cours, le Président s’en tient à sa promesse d’électrification du pays 24/24 tout en annonçant la tenue contre vents et marées des élections dans le pays et le changement de la Constitution.
C’était le moment pour le Président en fin de règne d’appeler à la conscience citoyenne de tous les acteurs politiques et économiques du pays. Il les appelle à la solidarité pour la refondation de la Nation. «Le moment est décisif pour que nous fassions front commun. Le dialogue est incontournable. La confiance réciproque aussi est nécessaire à la refondation de la Nation. Solidarisons-nous, arrêtons de nous quereller, d’incendier et de détruire le pays », prêche le numéro un de la Nation. M. Moïse a par ailleurs fait le serment de mettre l’administration publique au service des oubliés de l’État.
Jovenel Moise n’y va pas à tâtons. Il fait preuve d’une bonne maîtrise de ce qu’il dit, ignorant les critiques dont il est l’objet. «Le sens de mon combat est de combattre les oligarchies, les ennemis de l’État, les profiteurs de l’administration publique, les contrebandiers; réaliser une meilleure répartition des richesses du pays, prendre des mesures pour favoriser la justice, l’équité et la réparation sociale au profit des masses. Ma volonté c’est de démocratiser l’économie nationale», précise-t-il, mettant en garde ceux qui le prennent pour ennemi et qui aspirent à maintenir le système en place. « Le système de l’exclusion ne peut pas se régénérer. Ne perdez pas votre temps à dicter aux présidents ce qu’ils doivent faire. Vous n’aurez plus jamais l’État dans votre poche».
Le changement de Constitution sera effectif cette année
Sévèrement critiqué pour cette initiative de changer la Constitution haïtienne de 1987 amendée, Jovenel Moïse pense qu’il est en train de mettre en œuvre un projet légitime. Dans son discours de circonstance, il a souligné qu’il ne cherche pas à satisfaire sa propre personne, mais il est le porte-parole du désir populaire. Le Président souligne par ailleurs que cette nouvelle Constitution concernera la gouvernance du pays, le bien-être de la population, l’inclusion de la diaspora dans les affaires politiques.
M. Moïse donne la garantie que la nouvelle Constitution conservera les acquis démocratiques de celle de 1987, créera plus d’harmonie entre les trois pouvoirs, elle sera claire, précise, simple, facilement applicable, moderne, inclusive, conforme à notre culture et à l’aspiration globale de la Nation.
Des élections!
Jovenel Moise le dit à qui veut l’entendre qu’il n’y aura pas de transition. « Pa gen ti pas kout, map remèt chwal la nan eleksyon. Donk tout moun ki fè kochma saa dwe reveye yo », lâche le chef de l’État comme pour avertir l’opposition. Si l’opposition pense autrement, le Président, quant à lui, pense déjà éliminer toutes les ronces sur son chemin. « Je demande au CEP de me faire parvenir les calendriers pour le référendum et la tenue des élections. J’enjoins tout le gouvernement à assumer sa responsabilité, afin que les élections se réalisent dans le pays. Tout de suite après le référendum seront tenues les élections », soutient le chef de l’État qui invite la communauté internationale à la collaboration.
Quid de son projet l’électricité 24/24?
À quelque mois de la fin de son mandat, Jovenel Moise est optimiste. Selon lui, il est prêt du but car, il a déjà mis hors-jeu ceux qui s’opposent au bien-être collectif. «Aujourd’hui, nous commençons à voir les résultats. Avant le terme de mon mandat, le pays entier sera électrifié», précise le Président, se réjouissant d’avoir coupé des têtes importantes qui mordent dans le silence. En vue de la matérialisation de ce projet et pour éviter que les installations ne soient sabotées, le chef de la diplomatie haïtienne enjoint la PNH et la FAD’H à redoubler de vigilance afin que la paix, la sérénité et la sécurité règnent sur le territoire.
Daniel Sévère
danielsevere1984@gmail.com
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