USA: Il appartient aux Haïtiens d’assurer la sécurité interne d’Haïti

Jamais depuis après le 7 février 1986, Haïti n’a jamais été aussi dévasté par des crises sociopolitiques aussi profondes où l’État se retrouve inexistant. La société est désemparée, le Premier Ministre  n’est vraisemblablement pas à la hauteur. L’abîme se creuse peu à peu sous nos pas.

A l’origine, un climat d’insécurité qui dépasse l’entendement des Haïtiens qui conduit à une pénurie provoquée de carburant jamais enregistrée auparavant. À Martissant ou dans la zone de la Croix des Bouquets, on ne compte plus les morts par balles; toutes catégories confondues enfants, jeunes ou vieillards, les caïds sont sans  pitié.

À  moins de deux mois de la fin de l’année, ces sociopathes ne cessent de tourmenter la population qui n’en peut plus de compter les cadavres. Toutes les activités sont au point mort et le pays se meurt dans son ensemble. C’est dans ce contexte que l’administration américaine a réitéré son support au gouvernement en place, en panne de résultats.

Le Chargé d’affaires, Kenneth Merten, a réaffirmé le soutien de l’administration Biden au Premier Ministre Ariel Henry. « Le gouvernement américain continuera de soutenir le Premier Ministre dans la lutte contre l’insécurité », a déclaré Monsieur Merten.

Le diplomate a exprimé les préoccupations du Président Joe Biden face à la détérioration de la situation globale en Haïti. Dans la même veine, le Secrétaire d’État adjoint du Bureau international chargé de la lutte contre les stupéfiants et de l’Application de la Loi (INL), Todd D. Robinson a fait état d’un accompagnement apporté par son pays à la Police Nationale d’Haïti qui peine à restaurer un climat de sécurité.

« Le gouvernement américain a fait   don de 19 véhicules tout terrain à la PNH en vue de renforcer ses capacités logistiques », a annoncé l’émissaire américain avant de souligner qu’un lot de 200 jeux d’équipements de protection sophistiqués sera également livré sous peu à l’institution policière.

Questionné autour de l’aide promise à Haïti pour faciliter la distribution des produits pétroliers, Monsieur Robinson  a fait remarquer qu’il y a eu une mauvaise compréhension des déclarations des Autorités américaines.

« Il n’a jamais été question pour les États-Unis de vouloir écarter la PNH et de lui substituer d’autres entités. Il appartient aux Haïtiens d’assurer la sécurité interne du pays », a martelé, l’Ambassadeur Todd D. Robinson. Ce qui revient à dire que le pays  est à nouveau au bord du gouffre, confrontant Washington à une décision éventuelle d’envoyer ou non des troupes, comme l’avait demandé le précédent Premier Ministre par intérim Claude Joseph.

Notons  qu’en ce  début du mois de novembre, des organisations et personnalités haïtiennes en Amérique latine et dans les Caraïbes, des regroupements en Europe et en Amérique du Nord font entendre leur voix pour dénoncer la responsabilité des Autorités américaines dans la situation tragique d’Haïti et réclamer la fin de l’ingérence américaine dans les affaires internes haïtiennes. S’appuyant sur des faits, les signataires de ces déclarations mettent en lumière la responsabilité des puissances impérialistes en général, et des États-Unis d’Amérique en particulier, dans la crise multidimensionnelle que connaît actuellement Haïti.

Mario Sylvain