À la découverte de la leader d’Entr’Elles, Stecie Guerrier
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Stecie Guerrier se bat dans sa commune pour éradiquer la violence faite aux femmes et aux filles. À travers Entr’Elles, une organisation qu’elle a fondée en 2021, elle accompagne les femmes de manière à les aider à se valoriser en connaissant leurs droits, et sensibilise la gente masculine sur le respect des droits des femmes. Fière de sa contribution, elle invite les jeunes à s’engager dans leur communauté pour le bien-être du pays. Découvrons dans cet article, la leader d’Entr’Elles, Stecie Guerrier.
Animée de la fougue capoise, de la vigueur de sa jeunesse, et de surcroît de son estime de soi, Stecie Guerrier se distingue dans sa communauté en prenant des initiatives génératrices de changements. Elle en est passionnée et ce, depuis son jeune âge. Fille unique, Stecie s’est toujours réjouie de la compagnie des autres et, si l’on croit ses propos, c’est de là qu’est venu son intérêt pour les activités sociales.
Née en 1995, Stecie Guerrier, entrepreneure et activiste sociale, a grandi au Cap-Haïtien où elle a vu le jour. Elle a fréquenté le Collège Notre Dame de Lourdes en primaire, puis le Lycée National Philippe Guerrier en secondaire. Fort de son aptitude à bien communiquer, elle animait une émission de grande écoute dans une station de Radio dans sa commune, alors qu’elle était en seconde. Avant de boucler ses études classiques, elle a étudié parallèlement la communication et le journalisme. À la fin de son baccalauréat, l’animatrice a intégré l’Université Polyvalente d’Haïti (UPH) pour étudier la Gestion.
Lauréate de sa promotion à l’UPH, Stecie Guerrier a toujours montré une grande sensibilité pour l’émancipation des femmes. En effet, elle a fait ses débuts dans le social dans l’une des plus anciennes organisations de femmes dans le Nord, AFASDA, qui lutte contre les violences à l’égard des femmes et filles depuis vingt-cinq ans. Elle s’y est engagée dans un premier temps comme Présidente des jeunes, puis comme responsable de communication.
Après quelques belles années passées dans cette structure où elle a beaucoup appris en termes de leadership notamment, Stecie a décidé de lancer son organisation Entr’Elles en octobre 2021. « Certes, il y a déjà plusieurs organisations qui prônent l’émancipation des femmes, mais elles travaillent de manière isolée. Il leur manque cette connexion qui leur permettrait de mieux accomplir leur travail. Le fait qu’on soit plusieurs ne change rien au fait qu’on a un but commun », explique la coordonnatrice Stecie, indiquant que c’est dans cette démarche de réseautage qu’elle a créé son organisation.
« Entr’Elles est une organisation qui réunit de nombreuses femmes dans le but de les former, de les sensibiliser, en leur rappelant qu’elles sont humaines avant d’être femme, et qu’elles doivent connaître leur valeur, leur droit, par conséquent », déclare la leader capoise, ébahie par ce qu’elle a pu accomplir avec ces femmes et ces filles depuis la création de son organisation.
Selon la jeune activiste, la sensibilisation à l’équité de genre doit être bilatérale car les hommes aussi ont leur rôle à jouer dans l’éradication de la violence basée sur le genre. « Il faut qu’ils sachent que notre société fait un bond en arrière à chaque fois qu’ils violentent une femme », martèle la militante Stecie Guerrier, qui espère être une bonne mère de famille à l’avenir.
De là où elle évolue, la détérioration de la situation du pays ne la laisse pas indifférente. De ses yeux d’observatrice, elle constate qu’Haïti est au bord du gouffre et qu’il est extrêmement difficile de faire un pas en avant. « C’est une situation qui affecte toutes les couches de la société. Et c’est grave de voir les enfants qui ne peuvent pas aller à l’école ; de ne pas pouvoir circuler à cause de la rareté du carburant; de voir les portes des hôpitaux fermées à la tombée de la nuit ; de ne pas pouvoir obtenir de soins si l’on n’apporte pas de l’essence nécessaire à l’intervention urgente. Donc, c’est extrêmement grave », se lamente Stecie, entrepreneure.
Pour s’en sortir, selon elle, il faut une prise de conscience, notamment chez les jeunes à qui appartient l’avenir. « Il faut arrêter de se demander ce que nous offre le pays. Essayons de voir de préférence ce qu’on peut lui offrir », croit la jeune femme, invitant les jeunes à être utiles à leur communauté.
Du haut de sa vingtaine, Stecie Guerrier s’imagine dans le futur comme l’une des figures emblématiques de la lutte pour le respect des droits des femmes en Haïti. « Je me vois également comme une bonne mère de famille qui s’épanouit tout en étant passionnée de son domaine », confie l’entrepreneure, qui s’améliore de jour en jour afin de parfaire sa personne.
Statler LUCZAMA
