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Deux poids, deux mesures ? La PNH, les gangs et les manifestants face aux mobilisations

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Les agents de la police nationale d’Haïti (PNH) se sont illustrés pas mal ces derniers jours dans les manifestations. Du gaz lacrymogène à profusion, des balles en caoutchouc sont les calices des protestataires haïtiens. Le dimanche 21 et le lundi 22 février, les policiers étaient encore sur leurs pieds de guerre, pourtant les civils armés qui continuent de terroriser la population opèrent en toute quiétude.

La PNH semble, ces derniers moments, voler la vedette à Jovenel Moïse. À bien observer les récentes manifestations des rues, soit pour dénoncer le kidnapping, la dictature ou réclamer le départ du chef de l’État, les forces de l’ordre ont abusivement utilisé le gaz lacrymogène et les minutions dont ils disposent en vue de stopper les mobilisations. Une attitude condamnée par plus d’un, y compris la communauté internationale.

Le kidnapping bat son plein dans la capitale. Les ravisseurs ne font aucune discrimination. Ils enlèvent des haïtiens comme des étrangers, des malheureux comme des fortunés sans s’inquiéter des répliques policières. En proie à cette situation depuis tantôt un an, le pays ne sait pas encore à quel saint se vouer.

En plus de la rançon et de la séquestration qui représentent déjà un fardeau, ils tuent, dans certains cas, leurs victimes. La police comme le commun des mortels observent impuissamment. Le CSPN n’annonce pas de mesures drastiques pour contrer le phénomène tout comme il laisse libre cours aux civils armés d’arpenter le territoire, semer le deuil et faire chanter qui ils veulent.

Parallèlement, les agents de l’ordre font preuve d’une habile dextérité quant il s’agit de disperser les manifestations de rue qui se multiplient abondement ces derniers temps. Et, fort de ces interventions paraissant musclées, la grogne populaire continue de s’exprimer à l’égard del’institution policière qui, selon eux, sert à défendre les intérêts mesquins.

Si le 14 février dernier, des milliers de personnes ont manifesté tranquillement à Port-au-Prince pour dénoncer ce qu’elles appellent une nouvelle dictature, tel n’a pas été le cas pour les 21 et 22 février en cours. En effet, plusieurs manifestants ont vu dévier leurs mouvements par les forces de l’ordre prématurément. Le lendemain, au moins deux manifestations ont été réprimées par la PNH à coup de gaz lacrymogène. Pas moins de deux interpellations ont été signalées au niveau de Tabarre et un blessé dans les rangs des étudiants de l’Université de Port-au-Prince qui réclamaient la libération du professeur, Abdias Édumé enlevé par des ravisseurs la semaine dernière.

Notons qu’aucun cas de kidnapping n’a été déjoué par la police ces derniers temps jusqu’à preuve du contraire. À l’opposé, pas moins de 18 cas d’enlèvements ont été recensés dans la capitale dont un mort infantile.

Daniel Sévère

danielsevere1984@gmail.com

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